Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
QUI_1/QUI21
Pierre QUILLARD
La lyre héroïque et dolente
1897
DE SABLE ET D'OR
LE JARDIN DE CASSIOPÉE
VOIX DERRIÈRE LA HAIE
VENDÉMIAIRE
LES VENDANGEURS
Les sarments rampaient entre les pierres 5+4 a
Ou montaient au tronc rugueux des ormes, 5+4 b
Tordus et noués en nœuds difformes 5+4 b
Comme des orvets et des vipères. 5+4 a
5 Courbés sous le fouet des rois avares, 5+4 a
Nous avons versé nos pleurs, nos peines ; 5+4 b
Nous avons ouvert nos pâles veines, 5+4 b
Nous avons nourri les vignes rares ; 5+4 a
Nous avons pillé les ceps d'automne ; 5+4 a
10 Le moût bruissait au fond des cuves, 5+4 b
Pour les maîtres, saouls de chauds effluves, 5+4 b
Le sang de nos cœurs emplit la tonne. 5+4 a
NIVOSE
LES COUPEURS DE ROSEAUX
L'eau langoureuse endormait les saules ; 4+5 a
Vers le déclin des tièdes journées 4+5 b
15 Elle frôlait de lèvres pâmées 4+5 b
Les seins roses, les blanches épaules. 5−4 a
Le chœur estival des femmes nues 5+4 a
Plus doux que le chant des tourterelles 5+4 b
Propageait parmi les roseaux grêles 5+4 b
20 Le frisson de voluptés inconnues. 10 a
Roseaux, vous clorez nos pauvres huttes. 5+4 a
D'autres prendront vos fragiles âmes ; 4+5 b
Ils évoqueront les belles femmes 5+4 b
Avec la voix magique des flûtes. 4+5 a
FLORÉAL
LES TISSERANDS
25 Notre peau s'use au fer des navettes, 4+5 a
Notre peau gerce à tistre la soie ; 4+5 b
Dehors le printemps chante et flamboie : 5+4 b
Nous ne connaissons ni fleurs ni fêtes. 5+4 a
Toujours notre front dolent s'incline 5+4 a
30 Vers le métier dès la prime aurore ; 4+5 b
Toujours nos doigts fanés font éclore 4+5 b
De fraîches fleurs dans l'étoffe fine. 4+5 a
Et sur le linceul et sur les langes 5+4 a
Des empereurs porphyrogénètes 4+5 b
35 Nous entrelaçons les fauves bêtes 5+4 b
Qui rôdent dans nos songes étranges. 5−4 a
THERMIDOR
LES MARINS
Nous avons dompté les mers funèbres 5+4 a
Et vaincu leurs gueules forcenées : 5−4 b
La lèpre mord nos mains décharnées 4+5 b
40 Ronge la moelle de nos vertèbres. 9 a
En vain le soleil d'été rayonne : 5+4 a
Car nous nous traînons dans les venelles, 5+4 b
Grelottant de fièvres éternelles, 5−4 b
Et sur nos os la laine frissonne. 4+5 a
45 Cependant nous portions dans la cale 9 a
La poudre d'or et les aromates 5+4 b
Et de souples filles aux chairs mates 5−4 b
Mûres de lumière orientale. 5+4 a
mètre profil métrique : 5÷4
logo du CRISCO logo de l'université