Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
PRU_3/PRU106
René-François SULLY PRUDHOMME
La Justice
1878
SECONDE PARTIE
Appel au cœur
DIXIÈME VEILLE
LA CITÉ
Le poète.
Je respire ! Il est clos,le combat singulier, 6+6 a
Si long, si rude en moi,du cœur et de la tête ! 6+6 b
Il cesse comme on voit,après une tempête, 6+6 b
La falaise et le flotse réconcilier 6+6 a
5 Je sens à ma raisonmes vœux se rallier 6+6 a
Pour me rendre ma flammeet mon nom de poète ; 6+6 b
Les voix qui l'étouffaientlui font maintenant fête, 6+6 b
Et se changent pour elleen écho familier. 6+6 a
Ces voix, je souffrais tantde les repousser toutes ! 6+6 a
10 Les plus douces surtout,qui parlaient à mes doutes 6+6 a
Comme un chant de nourricehumble, antique et puissant ! 6+6 a
En elles vibre au cœurla vérité vivante, 6+6 b
Qui communique un souffleà celle qu'on invente, 6+6 b
Et prête à la paroleun invincible accent. 6+6 a
Chœur des voix.
15  Sources vives, ruisseaux, fontaines, 8 a
 Dont, par les midis accablants, 8 b
 Les pèlerins aux pieds sanglants 8 b
 Aspirent les frcheurs lointaines ! 8 a
 Torrents sonores, gais à voir, 8 a
20  Dont la poudre humide, au passage, 8 b
 Est bonne et saine à recevoir 8 a
 En fouets de perles au visage ! 8 b
 Puits cachés sous de verts arceaux, 8 a
 Que l'oreille, à travers le lierre, 8 b
25  Connt au choc profond des seaux, 8 a
 Aux clapotements sur la pierre ! 8 b
 Vous semblez moins délicieux 8 a
 À qui boit votre onde et s'y lave, 8 b
 Que la vérité n'est aux yeux 8 a
30  De lumière altérés suave ! 8 b
Le poète.
Ô terre, nul mortel,même entre les meilleurs, 6+6 a
Bien que de tous ses donsla vertu le décore, 6+6 b
Si fort, si grand soit-il,n'est ton chef-d'œuvre encore : 6+6 b
Tous ses frères, unis,lui sont supérieurs ! 6+6 a
35 Libre concert de braset d'esprits travailleurs, 6+6 a
La cité, mieux qu'un homme,en florissant t'honore ; 6+6 b
Une fibre isoléeest vainement sonore, 6+6 b
Thèbes sort de tes flancsà l'accord de plusieurs. 6+6 a
Ô terre ! La cité,c'est la puissance humaine, 6+6 a
40 Élite, somme et nœudde tes forces, qui mène 6+6 a
Ton tournment aveugleà son suprême but ! 6+6 a
C'est en elle qu'enfins'ennoblit ta corvée, 6+6 b
Et qu'au progrès du mondeacquittant ton tribut, 6+6 a
Tu vois ta missionsidérale achevée ! 6+6 b
Le chœur.
45  Les hommes sentent la valeur 8 a
 De l'astre dont ils ont l'empire, 8 b
 Et sa fin, conforme à la leur, 8 a
 Par le culte qu'il leur inspire ; 8 b
 Le paysan, âpre au labour, 8 a
50  Aime en avare la campagne ; 8 b
 Le chevrier, de sa montagne 8 b
 Garde l'inaltérable amour ; 8 a
 Dans sa grossière houppelande 8 a
 Le pâtre, sur son grand bâton 8 b
55  Penché, les mains sous le menton, 8 b
 Est l'amant rêveur de la lande ; 8 a
 Le bûcheron chérit les bois, 8 a
 Le matelot l'onde marine ; 8 b
 De tous leurs amours à la fois 8 a
60  Le poète emplit sa poitrine ! 8 b
Le poète.
La bête hésite à boireun sang pareil au sien, 6+6 a
Et ne cherche en son rutqu'un amant de sa race ; 6+6 b
D'un solidaire instinctc'est la première trace, 6+6 b
Et des êtres vivantsle nœud le plus ancien. 6+6 a
65 Les carnassiers entre euxn'ont pas d'autre lien, 6+6 a
Endurcis par le meurtre,isolés par la chasse ; 6+6 b
Mais l'herbage a forméle troupeau moins rapace, 6+6 b
La fourmi fait déjàpenser au citoyen. 6+6 a
La ruche, et de son miella commune industrie, 6+6 a
70 Ont préparé la terreà devenir patrie ; 6+6 a
Mais l'homme est obligéde s'inventer des lois : 6+6 a
Artisan douloureuxde sa propre excellence, 6+6 b
Pour fonder la justiceil éprouve les poids, 6+6 a
Et semble en tâtonnantaffoler la balance. 6+6 b
Le chœur.
75  Durant la tourmente, les eaux 8 a
 Vont, en montagnes révoltées, 8 b
 Par-dessus digues et jetées, 8 b
 Toucher la cime des vaisseaux ; 8 a
 Mais la mer retombe à sa place. 8 a
80  Les vents ont beau l'écheveler, 8 b
 Tous les atomes de sa masse 8 a
 Ne tendent qu'à la niveler ; 8 b
 La vague, plus longue et moins haute, 8 a
 Aux agrès déjà n'atteint plus, 8 b
85  Déjà de la rade à la côte 8 a
 Les mouchoirs se font des saluts ! 8 b
 Et tout à l'heure les navires, 8 a
 Par la lame à peine léchés, 8 b
 Comme des patineurs penchés, 8 b
90  Y glisseront sous les zéphires… 8 a
Le poète.
Dans les bandes d'oiseauxunis pour voyager, 6+6 a
Chacun soumet son aileau vol des autres ailes, 6+6 b
Comme au pas du troupeauchacune des gazelles 6+6 b
Asservit de ses bondsle caprice léger ; 6+6 a
95 Ces tribus, poursuivantsans nul guide étranger 6+6 a
L'air plus doux, ou le champplus prodigue envers elles, 6+6 b
Vont au but pressenti,par un concert de zèles 6+6 b
Qu'un sens éclos du groupea l'air de diriger. 6+6 a
Ainsi le genre humain,bien qu'il dévie et doute, 6+6 a
100 Vers l'idéal climat,dont il rejoint la route, 6+6 a
Porte son guide issude sa propre unité. 6+6 a
Le couple fait le sang,la cité le génie, 6+6 b
Et peut-être nt-ilde la fraternité 6+6 a
En des âmes sans nombreune force infinie. 6+6 b
Le chœur.
105  Vierge, de tes bras délicats 8 a
 Ose enlacer le jeune athlète 8 b
 Qu'aux derniers jeux tu remarquas : 8 a
 La vie à deux seule est complète ! 8 b
 Enfant, qui déjà sais courir, 8 a
110  Aide à marcher ton petit frère ; 8 b
 Préparez-vous à secourir 8 a
 L'aïeul qui vous portait naguère. 8 b
 La plaine est grande, le blé haut, 8 a
 Et la saison courte, ô familles ! 8 b
115  Unissez toutes les faucilles, 8 b
 Et vous engrangerez plus tôt. 8 a
 Ô peuples, abaissez les herses 8 a
 Que dresse la guerre entre vous, 8 b
 Pour jouir tous des biens de tous 8 b
120  Par de sûrs et libres commerces ! 8 a
Le poète.
Une suprême finlie entre eux tous les cœurs ; 6+6 a
Elle se cache à nouset pourtant nous attire, 6+6 b
Par le même idéalhantés, sans nous le dire, 6+6 b
Dans nos communs transports,dans nos vagues langueurs. 6+6 a
125 Cet idéal émeutjusques à ses moqueurs, 6+6 a
Sur la place publique,aux jours de saint délire 6+6 b
d'un peuple, vibrantcomme une immense lyre, 6+6 b
L'âme unique s'exhaleen formidables chœurs ! 6+6 a
Nous pressentons alorsquelque cité dernière, 6+6 a
130 s'uniront nos mains,nos fronts dans la lumière, 6+6 a
Tous frères, et rois touspar un sacre pareil ; 6+6 a
C'est dans notre tourmenteune vive éclaircie, 6+6 b
Dont nous reste longtempsla splendeur obscurcie, 6+6 b
Comme aux yeux refermésluit un profond soleil. 6+6 a
Le chœur.
135  Quand défilent dans la grand'rue, 8 a
 Clairons levés, chevaux piaffants, 8 b
 Aux cris de la foule accourue, 8 a
 Les vieux escadrons triomphants, 8 b
 Ou quand passent les funérailles 8 a
140  D'un illustre et pur magistrat, 8 b
 Un frisson court jusqu'aux entrailles 8 a
 Du plus lâche et du plus ingrat ! 8 b
 Les âmes sont dans l'air ! Il semble 8 a
 Que de longs fils éoliens 8 b
145  Rattachant tous les citoyens 8 b
 Tressaillent ébranlés ensemble ; 8 a
 Et le douteur indifférent, 8 a
 Le railleur même aux froids sarcasmes, 8 b
 Suivent, poussés par le torrent 8 a
150  Des civiques enthousiasmes. 8 b
Le poète.
Peuple inhabile à vivre,un jour nous florissons, 6+6 a
Pour languir et déchoir,bien que sans cesse abonde 6+6 b
Dans nos champs, que le socde plus en plus féconde, 6+6 b
Le trésor séculaireet croissant des moissons : 6+6 a
155 Les blés offrent leur masseà tous leurs nourrissons, 6+6 a
Invitant la justiceà combler tout le monde, 6+6 b
Sans qu'à leur noble appella justice réponde, 6+6 b
Sans que les peuples mortsnous servent de leçons. 6+6 a
Ah ! N'en accusons pasl'ordre de la nature, 6+6 a
160 Du peuple accru la faimdébordant la culture : 6+6 a
L'homme par son génieélargit son séjour. 6+6 a
Mais pour juger l'effort,l'ouvrage et le salaire, 6+6 b
La loi sans âme attendqu'on l'échauffe et l'éclaire 6+6 b
Au flambeau du savoir,au foyer de l'amour. 6+6 a
Le chœur.
165  Déjà les lois sont moins barbares, 8 a
 Et tous les cris mieux entendus ; 8 b
 D'âge en âge se font moins rares 8 a
 Les arrêts par le cœur rendus. 8 b
 Salomon, sage, en ouvrit l'ère, 8 a
170  Quand jadis il eut deviné 8 b
 Qu'on est sûr de trouver la mère 8 a
 En menaçant le nouveau-né ; 8 b
 Puis, clément au pauvre qui pleure, 8 a
 Jésus a largement payé 8 b
175  L'ouvrier de la dernière heure, 8 a
 Dont Caton n't pas eu pitié ; 8 b
 Enfin le juste Marc-Aurèle, 8 a
 Cœur indulgent, sévère esprit, 8 b
 Sentinelle du droit écrit, 8 b
180  Médite la loi naturelle. 8 a
Le poète.
Une mère varieà l'infini ses soins 6+6 a
Pour l'enfant délicatet pour l'enfant robuste ; 6+6 b
C'est à force d'amourque sa mamelle est juste, 6+6 b
Pressentant le devoird'allaiter plus ou moins ; 6+6 a
185 Des indices légerslui sont de sûrs témoins ; 6+6 a
Car ce n'est pas sans butque la nature incruste 6+6 b
Dans l'albâtre vivantde la poitrine auguste 6+6 b
L'or du cœur maternelqui sait tous les besoins. 6+6 a
Mais il manque à la loi,ce maternel organe ! 6+6 a
190 Le vrai droit de chaque hommeest un intime arcane 6+6 a
Ouvert pour la tendresseet clos pour la rigueur ; 6+6 a
La loi demeure iniqueet mauvaise nourrice 6+6 b
Avec des seins égaux ne bat pas un cœur, 6+6 a
Et son indifférencea l'effet du caprice. 6+6 b
Le chœur.
195  Que les droits soient égaux ou non, 8 a
 Dès qu'on s'entr'aime on se respecte : 8 b
 Le prisonnier fait d'un insecte, 8 b
 D'un brin d'herbe, son compagnon ; 8 a
 Et dans cet être qui partage 8 a
200  Son eau trouble ou son pain frugal, 8 b
 L'humble ami, moins fort qu'un égal, 8 b
 Lui devient sacré davantage. 8 a
 Les faibles ont pour bouclier, 8 a
 Bien plus que leur droit, leur faiblesse : 8 b
205  Quel est l'orphelin que délaisse 8 b
 Le cœur le moins hospitalier ? 8 a
 Et quelle est la femme frappée 8 a
 Ou qu'une insulte fait rougir, 8 b
 Qui ne fait aussitôt surgir 8 b
210  Un bras d'homme offrant une épée ? 8 a
Le poète.
Crains, pour te gouverner,la plèbe autant qu'un roi : 6+6 a
D'ignorance et d'envieelle est trop coutumière. 6+6 b
La justice est l'amourguidé par la lumière ; 6+6 b
Elle ne règne pointpar l'équerre et l'effroi. 6+6 a
215 Nul ne peut se vanterd'être juste envers toi, 6+6 a
S'il n'a jamais sondél'esprit et la matière, 6+6 b
Si dans ton corps entier,si dans ton âme entière 6+6 b
Il ne lit clairementquelle est ta propre loi ; 6+6 a
Car les lois justes sontles vrais rapports des choses ; 6+6 a
220 Et la nature seulea des urnes bien closes 6+6 a
ne tombe aucun voteaveugle ni pervers. 6+6 a
Ah ! Quiconque proclameégaux les droits de l'homme 6+6 b
Est hardi pour lui-mêmeet pour toi, quand il nomme 6+6 b
D'un seul et même nomdeux êtres si divers ! 6+6 a
Le chœur.
225  Penseurs, seuls vrais aristocrates, 8 a
 Seuls vrais rois, seuls vrais empereurs, 8 b
 Dont les fautes sont des erreurs, 8 b
 Jamais des œuvres scélérates, 8 a
 Vous dont sans cesse, pour monter, 8 a
230  Le trône éternel se déplace, 8 b
 Bienfaiteurs de la populace, 8 b
 Qui l'élevez pour la dompter, 8 a
 Seuls vrais conquérants, vos provinces 8 a
 Sont de sublimes régions, 8 b
235  Vos invincibles légions 8 b
 Des rêves qui défont les princes ; 8 a
 Et sans vous, sans luth ni levier, 8 a
 Sans Archimède et sans Homère, 8 b
 Les princes ont beau guerroyer, 8 a
240  Leur tombeau même est éphémère ! 8 b
Le poète.
Orientons d'abord,d'un œil froid, mais altier, 6+6 a
Le point de l'univers,dont l'homme auguste est l'hôte. 6+6 b
Comme un navigateur,près de quitter la côte, 6+6 b
Mande à ses pieds hardisl'horizon tout entier. 6+6 a
245 Faisons de notre îlotl'école et le chantier 6+6 a
s'arment sans répitla nef et l'argonaute 6+6 b
Qui, vers d'autres splendeurs,sur une mer plus haute, 6+6 b
Se fraieront dans la nuitun lumineux sentier. 6+6 a
Appareillons au portpour l'étoile future, 6+6 a
250 Réglons le gouvernail,assurons la mâture, 6+6 a
Dressons un équipageau vaisseau bien muni ! 6+6 a
Que la terre, l'orgueilinassouvi déprave, 6+6 b
Nous soit, par la scienceaventureuse et grave, 6+6 b
Un quai d'embarquementau seuil de l'infini ! 6+6 a
Le chœur.
255  Avant que le vaisseau s'élance, 8 a
 Règne un bruit d'agrès, de ballots, 8 b
 De cris, de pas,… puis le silence, 8 a
 Quand la proue a fendu les flots. 8 b
 Ainsi l'humanité prélude 8 a
260  En tumulte à son calme essor 8 b
 Vers le climat et le trésor, 8 b
 Prix de la guerre et de l'étude ! 8 a
 Son désordre n'est qu'apparent ; 8 a
 La terre n'est qu'un lieu d'attente 8 b
265   se fait la commune entente 8 b
 D'une espèce entière émigrant ! 8 a
 Guide et salut de l'équipage, 8 a
 La science y maintient l'accord, 8 b
 Veillant seule au livre de bord 8 b
270  Plus rassurant de page en page. 8 a
Le poète.
Nous naissons pour régner,et n'abdiquons jamais. 6+6 a
Du serf, ancien vaincurêvant les parts égales, 6+6 b
Au seigneur, indignédes barrières légales, 6+6 b
Nul homme de plein gréne dit : « je me soumets. » 6+6 a
275 Et c'est peu d'être libre,on dit : « si je primais ! 6+6 a
Mtre à mon tour, exemptdes besognes banales ! » 6+6 b
Vœu que réveille, en bas,le cri des saturnales, 6+6 b
En haut, l'appel tentantdes glorieux sommets. 6+6 a
Hé bien ! Tous compagnonsd'une même infortune, 6+6 a
280 Tous prétendants captifs,dans la chne commune 6+6 a
Pour nos titres gardonsun respect mutuel ; 6+6 a
Vivons sur terre en roisdont n'a pas sonné l'heure, 6+6 b
Qui, par grâce accueillisdans quelque humble demeure, 6+6 b
S'y font l'esprit plus sageet le cœur moins cruel. 6+6 a
Le chœur.
285  Si l'indice de la misère 8 a
 Est un front pâle et soucieux, 8 b
 Combien manquent du nécessaire 8 a
 Avec tout l'or de leurs aïeux ! 8 b
 Que d'hommes ont la lèvre blême 8 a
290  Avec du pain blanc dans la main ! 8 b
 L'appétit fait le gt du pain 8 b
 Plus encore que le blé même. 8 a
 Hélas ! Hélas ! Pour décider 8 a
 Qui mérite louange ou blâme, 8 b
295  Et qui plaindre ou féliciter, 8 a
 Apprenons à lire dans l'âme ! 8 b
 À force d'étude et d'amour 8 a
 Nous la rendrons moins insondable ; 8 b
 Quand nous y lirons tous un jour, 8 a
300  La loi n'aura plus d'autre table. 8 b
Le poète.
L'âme, c'est le vrai nous,monde proche et lointain 6+6 a
Du monde le pied marcheet la bouche respire, 6+6 b
Espace intérieur,inviolable empire 6+6 b
Qu'un refus du vouloirbarre même au destin. 6+6 a
305 Nul mineur n'y pénètreavec sa lampe en main, 6+6 a
Aucun n'a sous la terreaffronté de nuit pire ; 6+6 b
Dante, qui des enfersa descendu la spire, 6+6 b
N'a pu qu'interrogerles âmes en chemin. 6+6 a
Jour levant, ô science,ô conscience, étoile ! 6+6 a
310 Que, par vous révélé,tout l'homme se dévoile 6+6 a
Aux yeux de la justiceà peine dessillés ! 6+6 a
Seuls flambeaux de la loi,dissipez l'ombre en elle, 6+6 b
Dans l'esprit qui la guideen même temps brillez, 6+6 a
Et guidez pour l'écrireune main fraternelle. 6+6 b
Le chœur.
315  Le sang pur versé tant de fois 8 a
 Pour la fraternité rêvée 8 b
 Attiédit le bronze des lois 8 a
 La lettre, qui tue, est gravée : 8 b
 Un jour les cœurs, tous envahis 8 a
320  Par le grand flux d'amour qui monte, 8 b
 De s'être si longtemps haïs 8 a
 N'auront plus que surprise et honte. 8 b
 Il nous semble que le présent 8 a
 N'offre que rapine et carnage ; 8 b
325  Toujours pourtant il en surnage 8 b
 Un nouveau dogme bienfaisant. 8 a
 Toujours les causes magnanimes 8 a
 Ont leur triomphe, lent ou prompt : 8 b
 Fumés par le sang des victimes, 8 a
330  Les oliviers triompheront ! 8 b
mètre profils métriques : 8, 6+6
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