Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
PRU_2/PRU82
René-François SULLY PRUDHOMME
Les Solitudes
1867
LES CARESSES
Les caresses ne sontque d'inquiets transports, 6+6 a
Infructueux essaisdu pauvre amour qui tente 6+6 b
L'impossible uniondes âmes par les corps. 6+6 a
Vous êtes séparéset seuls comme les morts, 6+6 a
5 Misérables vivantsque le baiser tourmente ! 6+6 b
Ô femme, vainementtu serres dans tes bras 6+6 a
Tes enfants, vrais lambeauxde ta plus pure essence : 6+6 b
Ils ne sont plus toi-même,ils sont eux, les ingrats ! 6+6 a
Et jamais, plus jamais,tu ne les reprendras, 6+6 a
10 Tu leur as dit adieule jour de leur naissance. 6+6 b
Et tu pleures ta mère,ô fils, en l'embrassant ; 6+6 a
Regrettant que ta vieaujourd'hui t'appartienne, 6+6 b
Tu fais pour la lui rendreun effort impuissant : 6+6 a
Va ! Ta chair ne peut plusredevenir son sang, 6+6 a
15 Sa force ta santé,ni sa vertu la tienne. 6+6 b
Amis, pour vous aussil'embrassement est vain, 6+6 a
Vains les regards profonds,vaines les mains pressées : 6+6 b
Jusqu'à l'âme on ne peuts'ouvrir un droit chemin ; 6+6 a
On ne peut mettre, hélas !Tout le cœur dans la main, 6+6 a
20 Ni dans le fond des yeuxl'infini des pensées. 6+6 b
Et vous, plus malheureuxen vos tendres langueurs 6+6 a
Par de plus grands désirset des formes plus belles, 6+6 b
Amants que le baiserforce à crier : « je meurs ! » 6+6 a
Vos bras sont las avantd'avoir mêlé vos cœurs, 6+6 a
25 Et vos lèvres n'ont puque se brûler entre elles. 6+6 b
Les caresses ne sontque d'inquiets transports, 6+6 a
Infructueux essaisd'un pauvre amour qui tente 6+6 b
L'impossible uniondes âmes par les corps. 6+6 a
Vous êtes séparéset seuls comme les morts, 6+6 a
30 Misérables vivantsque le baiser tourmente. 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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