Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
POT_1/POT25
Eugène POTTIER
Chants révolutionnaires
1887
MADELEINE ET MARIE
A Louise MICHEL.
Dans un faubourg tout brumeux d'industrie, 4+6 a
Où grouille l'homme, où grondent les métiers, 4+6 b
Deux blondes sœurs, Madeleine et Marie, 4+6 a
Faisaient penser aux fleurs des églantiers. 4+6 b
5 Elles poussaient dans la ville malsaine, 4+6 c
Pures d'instinct, chants d'oiseaux, rires fous, 4+6 d
L'homme a tué Marie et Madeleine. 4+6 c
Ah ! que la honte en retombe sur nous ! 4+6 d
Ce lit d'hospice a les plis d'un suaire : 4+6 a
10 C'est Madeleine, elle est morte à vingt ans. 4+6 b
Déjà squelette avant qu'un peu de terre 4+6 a
Couvre son corps du linceul du printemps. 4+6 b
Voici sa carte !… Une fille de joie, 4+6 c
Joie ? ah ! voyez !… la ville a des égouts, 4+6 d
15 Et sous nos yeux, un pauvre enfant s'y noie. 4+6 c
Ah ! que la honte en retombe sur nous ! 4+6 d
Marie aussi, chaste comme pas une, 4+6 a
Du travail âpre a bu l'épuisement. 4+6 b
Fleurs d'oranger, sur la fosse commune, 4+6 a
20 Vos brins fanés sont tout son monument. 4+6 b
L'aiguille est lourde à la main qui la tire ; 4+6 c
Marie, usant ses nuits pour quelques sous, 4+6 d
Est au métier morte vierge et martyre, 4+6 c
Ah ! que la honte en retombe sur nous ! 4+6 d
25 Marie, ô toi, qui filais de la laine, 4+6 a
Repose bien tes jours inachevés. 4+6 b
Dors bien aussi, ma pauvre Madeleine, 4+6 a
Qui de leurs lits tombas sur les pavés. 4+6 b
Et tous les jours, Madeleine et Marie, 4+6 c
30 Quand des milliers succombent comme vous, 4+6 d
Rien dans nos cœurs ne se révolte et crie : 4+6 c
«Ah ! que la honte en retombe sur nous !» 4+6 d
mètre profil métrique : 4+6
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