Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
PON_1/PON12
Raoul PONCHON
La muse au cabaret
1920
LA MUSE AU CABARET
L’INONDATION DE 1910
À Edmond Yarz.
J’avais dans la banlieue 6 a
Mon toit officiel. 6 b
Se mirant en l’eau bleue, 6 a
Quand était bleu le ciel. 6 b
5 J’étais là, bien tranquille, 6 a
Lisant, ces jours derniers, 6 b
Les horreurs de la Ville 6 a
Que narraient ses « papiers » : 6 b
Plus d’amour, plus de joie ! 6 a
10 Disaient tous ces journaux. 6 b
Paris semble être en proie 6 a
À des dieux infernaux. 6 b
La Seine de ses berges 6 a
Brisant les contreforts, 6 b
15 Emportait les concierges 6 a
Qui règnent sur ses bords. 6 b
Et ses ondes bourrues 6 a
Envahissaient aussi 6 b
Les boulevards, les rues, 6 a
20 De Montmartre à Bercy… 6 b
Si bien, qu’en cette crise, 6 a
Les habitants, surpris, 6 b
Se trouvaient à… Venise, 6 a
Se croyant à Paris. 6 b
25 Mais, ces feuilles publiques — 6 a
Pensais-je — leur métier 6 b
Est d’être hyperboliques, 6 a
De tout amplifier. 6 b
Au surplus, ce déluge 6 a
30 Ne m’intéresse pas, 6 b
Puisque j’ai mon refuge, 6 a
Ici, non point là-bas. 6 b
Que la Seine s’acharne 6 a
Et déborde ses quais… 6 b
35 Moi, qui suis sur la Marne, 6 a
Qu’est-ce que je risquais ? 6 b
On me disait : « Regarde ! » 6 a
Elle monte… tu sais… » 6 b
Je n’y prenais pas garde, 6 a
40 Imprudent que j’étais ! 6 b
Car, cette Marne, fière 6 a
Du progrès de ses eaux, 6 b
Poursuivait sa carrière 6 a
Entre mille roseaux, 6 b
45 Active, opiniâtre… 6 a
Tant c’est, qu’un beau matin. 6 b
Par son onde jaunâtre 6 a
Mon seuil était atteint. 6 b
Cela devenait grave 6 a
50 Pour mes humbles lambris ; 6 b
Sans compter que ma cave, 6 a
Qu’est-ce qu’elle avait « pris » ! 6 b
Bref, par une fenêtre, 6 a
Je dus fuir en bateau, 6 b
55 Avant que de connaître 6 a
Les méfaits de cette eau 6 b
Innombrable, effroyable. 6 a
Elle était trop ! D’autant, 6 b
Pour que je fuie au diable, 6 a
60 Qu’il ne m’en faut pas tant ! 6 b
mètre profil métrique : 6
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