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Évariste de PARNY
Œuvres complètes
tome I
1775-1806
POÉSIES ÉROTIQUES
LIVRE SECOND
VI
A UN AMI
TRAHI PAR SA MAÎTRESSE*
Quoi ! tu gémis d'une inconstance ? 8 a
Tu pleures, nouveau Céladon ? 8 b
Ah ! le trouble de ta raison 8 b
Fait honte à ton expérience. 8 a
5 Es-tu donc assez imprudent 8 a
Pour vouloir fixer une femme ? 8 b
Trop simple et trop crédule amant, 8 a
Quelle erreur aveugle ton âme ! 8 b
Plus aisément tu fixerais 8 a
10 Des arbres le tremblant feuillage, 8 b
Les flots agités par l'orage, 8 b
Et l'or ondoyant des guérets 8 a
Que balance un zéphyr volage. 8 b
Elle t'aimait de bonne foi ; 8 a
15 Mais pouvait-elle aimer sans cesse ? 8 b
Un rival obtient sa tendresse ; 8 b
Un autre l'avait avant toi ; 8 a
Et dès demain, je le parie, 8 a
Un troisième, plus insensé, 8 b
20 Remplacera dans sa folie 8 a
L'imprudent qui t'a remplacé. 8 b
Il faut au pays de Cythère 8 a
A fripon fripon et demi. 8 b
Trahis, pour n'être point trahi ; 8 b
25 Préviens même la plus légère ; 8 a
Que ta tendresse passagère 8 a
S'arrête où commence l'ennui. 8 b
Mais que fais-je ? et dans ta, faiblesse 8 a
Devrais-je ainsi te secourir ? 8 b
30 Ami, garde-toi d'en guérir : 8 b
L'erreur sied bien à la jeunesse. 8 a
Va, l'on se console aisément 8 a
De ses disgrâces amoureuses. 8 b
Les amours sont un jeu d'enfant ; 8 a
35 Et, crois-moi, dans ce jeu charmant, 8 a
Les dupes mêmes sont heureuses. 8 b
Ces vers sont adressés à Bertin,
dont on peut voir la réponse
dans le livre II des Amours, élégie IX.
mètre profil métrique : 8
forme globale type : suite de strophes
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