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Évariste de PARNY
Œuvres complètes
tome I
1775-1806
MÉLANGES
AU MÊME
(.....)
Ici ma main dérobe à l'oranger fleuri 6+6 a
Ces pommes dont l'éclat séduisit Atalante ; 6+6 b
Ici l'ananas plus chéri 8 a
Élève avec orgueil sa couronne brillante ; 6+6 b
5 De tous les fruits ensemble il réunit l'odeur. 6+6 c
Sur ce coteau l'atte pierreuse 8 d
Livre à mon appétit une crême flatteuse ; 6+6 d
La grenade plus loin s'entr'ouvre avec lenteur ; 6+6 c
La banane jaunit sons sa feuille élargie ; 6+6 e
10 La mangue me prépare une chair adoucie 6+6 e
Un miel solide et dur pend au haut du dattier ; 6+6 f
La pêche croît aussi sur ce lointain rivage ; 6+6 g
Et, plus propise encor, l'utile cocotier 6+6 f
Me prodigue à la fois le mets et le breuvage. 6+6 g
(.....)
15 D'un côté mes yeux affligés 8 h
N'ont pour se reposer qu'un vaste amphithéâtre 6+6 i
De rochers escarpés que le temps a rongés ; 6+6 h
De rares abrisseaux, par les vents outragés, 6+6 h
Y croissent tristement sur la pierre rougeâtre, 6+6 i
20 Et des lataniers allongés 8 h
Y montrent loin à loin leur feuillage grisâtre. 6+6 i
Trouvant leur sûreté dans leur peu de valeur, 6+6 c
Là d'étiques perdereauxperdreaux de leurs ailes bruyantes 6+6 j
Rasent impunément les herbes jaunissantes, 6+6 j
25 Et s'exposent sans crainte au canon du chasseur. 6+6 c
Du sommet des remparts dans les airs élancée, 6+6 k
La cascade à grand bruit précipite ses flots, 6+6 l
Et, roulant chez Thétis son onde courroucée, 6+6 k
Du Nègre infortuné renverse les travaux. 6+6 l
30 Ici, sous les confins des états de Neptune, 6+6 n
Où jour et nuit son épouse importune 4+6 n
Afflige les échos de longs mugissemens, 6+6 o
Du milieu des sables brûlans 8 o
Sortent quelques toits de feuillage ; 8 g
35 Rarement le Zéphir volage 8 g
Y rafraîchit l'air enflammé ; 8 f
Sous les feux du soleil le corps inanimé 6+6 f
Reste sans force et sans courage. 8 g
Quelquefois l'Aquilon bruyant, 8 p
40 Sur ses ailes portant l'orage, 8 g
S'élance du sombre orient ; 8 p
Dans ses antres l'onde profonde 8 q
S'émeut, s'enfle, mugit et gronde ; 8 q
Au loin sur la voûte des mers 8 r
45 On voit des montagnes liquides 8 s
S'élever, s'approcher, s'élancer dans les airs, 6+6 r
Retomber et courir sur les sables humides ; 6+6 s
Les flammes du volcan brillent dans le lointain : 6+6 t
L'Océan franchit ses entraves, 8 u
50 Inonde nos jardins, et porte dans nos caves 6+6 u
Des poissons étonnés de nager dans le vin. 6+6 t
(.....)
Mais sur cet affligeant tableau, 8 v
Qu'à regret ma main continue, 8 w
Ami, n'arrêtons point la vue, 8 w
55 Et tirons un épais rideau ; 8 v
Dégageons mon âme oppressée 8 k
Sous le fardeau de ces ennuis : 8 x
Sur les ailes de la Pensée 8 k
Dirigeons mon vol à Paris, 8 x
60 Et revenons à la caserne, 8 y
Aux gens aimables, au Falerne, 8 y
A toi, le meilleur des amis, 8 x
A loi, qui du sein de la France 8 z
M'écris encor dans ces déserts, 8 r
65 Et que je vois bâiller d'avance 8 z
En lisant ma prose et mes vers. 8 r
(.....)
Peut-être hélas ! dans ce moment, 8 p
Où ma plume trop paresseuse 8 d
Te griffonne rapidement 8 p
70 Une rime souvent douteuse, 8 d
Assiégeant un large pâté 8 f
D'Alsace, arrivé tout à l'heure, 8 a
Vous buvez frais à ma santé, 8 f
Qui pourtant n'en est pas meilleure. 8 a
(.....)
75 D'une guirlande nouvelle 7 b
Ombragez vos jeunes fronts ; 7 c
Et qu'au milieu des flacons 7 c
Brille le myrte fidèle. 7 b
Qu'auprès d'un autel fleuri 7 a
80 Chacun d'une voix légère 7 d
Chante pour toute prière, 7 d
Regina potens Cypri ; 7 a
Puis venant à l'accolade 7 e
D'un ami ressuscité, 7 f
85 Par une triple rasade, 7 e
Vous salûrez ma santé. 7 f
mètre profils métriques : 8, 7, 6+6, (4+6)
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