VERS INÉDITS |
La Maison |
A ma sœur Laurence.
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J’ai suivi dans la nuit le rayon d’une étoile |
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Et mes yeux ont vu luire, humble et jouant la voile, |
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Aux champs lointains si bleus qu’ils font croire à la mer |
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La maison comme un point, et, répandu dans l’air |
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Doré, tout le village aux pieds du clocher mince… |
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Gai, certes, car j'avais découvert la province ! |
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La province, bien oui, voyageur, qu’en dis-tu ? |
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T’y voilà ; ton Paris, où tu t’es débattu |
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Dans la nuit faite avec leur ombre épaisse aux hommes, |
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Vaut-il, sois franc, le clair paysage où nous sommes ? |
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Comme tu vas dormir, comme tu vas veiller |
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Sagement, et qui sait ? peut-être aussi prier : |
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Car la province est la conseillère et la sainte, |
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Car elle garde aux champs où ton enfance est peinte |
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La tombe de ta mère et la voix de ta sœur, |
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Pour éveiller un peu ton cœur, ton cœur, ton cœur. |
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La pastorale anime encore desde ses flûtes |
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Le bois, et le petit clair de lune, aux minutes |
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Où son fauteuil attend ses bras abandonnés, |
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Jonche d’histoire ancienne et de rayons fanés |
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La terrasse aux baisers de la maison mangée |
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Par la seule longueur de ses cils ombragée. |
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Qu’il m’est bon chaque nuit blanchissante, où les yeux |
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Prennent les maisons pour un semis précieux |
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De pierres, au lointain tel qu’un amas de voiles ; |
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Et lorsque sa voix semble attirer les étoiles, |
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Qu’il m’est bon, de trouver après l’essor banal, |
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Ce coin frais loin des yeux qui me firent du mal. |
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Et ses yeux mariant l’éclair des mers fleuries |
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A la teinte des prés, enclos de métairies, |
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Je vois le vieux décor d’avant hier reculé. |
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N’entends-je pas en moi mourir une musique ? |
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Ah ! pour tout ce bonheur paresseux et physique |
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Je ne veux, bel été, que ta nuit de bluet, |
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Vers qui, les avrils froids, mon âme refluait. |
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Je veux taire un jardin de mes bonnes pensées. |
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Ce matin, nous irons te cueillir des pensées
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Veux-tu ? |
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Veux-tu ? Promenons-nous. |
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Veux-tu ? Promenons-nous. Vers le passé fiévreux |
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Revoles-tu ? vois-tu la sainte et ses yeux creux |
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Couvant l’amour en pleurs et la mort sous leurs franges |
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Cela se paie, avoir sa mère avec les anges ! |
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Ce fut vite une morte entre quatre cyprès, |
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Misère ! et nous vivons absents d’elle et tout près : |
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Où qu’on soit, est-on loin jamais de ce qu’on aime ? |
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Y penser me la rend vivante à ton baptême, |
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Et je perçois, la nuit, dans des songes de lait, |
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Distinctement la voix dont elle m’appelait. |
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Et Marie ? Un matin j’allai, triste, à sa chambre : |
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Son corps semblait vêtu des neiges de Novembre, |
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Elle tremblait, c’était aux fond du jeune lit |
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Un soupir enfantin, qui vibre et qui pâlit |
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(Sept ans, une angélique et très vieille sagesse, |
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Cœur où les cieux s’étaient versés avec largesse, |
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Des mains qui palpitaient et des pieds qui battaient : |
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Toute aile, voilà l’ange, et les saints écoutaient) |
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Ses yeux avaient quitté ses deux mains, hélas ointes |
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De l’huile de la mort, et qu’elle tenait jointes ; |
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Elle me dit : la mer est sous mon lit ; la nuit |
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Elle appelait la mort : le bateau comme il fuit ! |
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Elle semblait quelqu’un dont la science est faite. |
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Ses yeux où s’allumait une sévère fête |
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S’agrandirent, ce fut effrayant de douceur, |
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Ces éclairs, cette voix de la petite sœur, |
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Cependant l’été bleu traversait les croisées |
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D’effluves qui grisaient les vitres irisées ; |
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Des oiseaux alentour voletaient bruyamment, |
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Et j’entendais frémir parmi l’appartement, |
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Murmure d’or berçant son paisible délire, |
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Les cordes de soleil d’une impalpable lyre. |
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Elle mourut. Et comme au bon Dieu triomphant |
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Il suffit de la main du plus petit enfant, |
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Sa main morte tira le père sous les marbres. |
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Mais toi, pâle du deuil promené sous les arbres, |
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Belle d’avoir grandi dans un pan du ciel noir, |
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Tu souris d’être leur délicieux miroir. |
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J’ai vu mourir l’été d’une mort qui parfume, |
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Déjà voici l’hiver et son aube qui fume, |
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Beaux jours que le soleil tout de jaune habilla, |
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Quoi ! le temps d’un baiser et vous n’êtes plus là ! |
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Qu’il fait bon sous vos pans, manteaux des cheminées ! |
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Que vous les ornez bien, ô Mères, Sœurs aimées, |
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De vos traits que la flamme illumine en dessous ! |
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Que votre chasteté, qui neige autour de vous, |
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Est un hiver céleste et tiède, ô mes colombes, |
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Vous qu’on rêve toujours en blanc comme des tombes ! |
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Et les berceaux, toujours en blanc du mois de Mai ? |
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Pour mériter les fleurs de cet hiver charmé, |
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Ah ! nous n’aurons jamais assez de voix pieuses, |
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Ni de tous vos refrains, Nocturnes et Dormeuses ! |
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Fais la croix sur la cendre, et je vais me coucher, |
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Tenez, c’est un secret qu’on ne peut vous cacher ; |
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C’est vrai qu’elle est charmante et qu’elle se marie, |
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Et ce n’est déjà plus à moi seul, cette main ; |
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La brise apporte un bruit d’essieux au grand chemin. |
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C’est qui ? Marthe, voyez ! — C’est lui Mademoiselle ; |
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Elle regrette alors de n’être pas plus belle, |
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Emploie un dernier temps à lisser ses cheveux |
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Au miroir que ses yeux brûlent de leurs aveux, |
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Et salue en baissant ses longs cils sur sa joue ; |
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Il ne faudrait pas croire à sa petite moue, |
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Dit la moue elle-même. On s’assied, son corset |
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Se soulève et trahit les choses que l’on sait ; |
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Elle risque un regard, et tous deux de sourire, |
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Heureux de s’écouter longtemps sans rien se dire. |
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Oui je l’adore ainsi sous le charme moqueur |
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De l’amour qui se lève, et quoique dans son cœur |
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Il faudra se pousser et faire de la place, |
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Je ne redoute pas de baiser qui me glace : |
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La part qu’elle m’en fit vaut son cœur tout entier. |
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Quand elle trempera ses doigts au bénitier, |
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Je verrai dans ses yeux rire une foule d’anges. |
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O jour ! telle jadis sa mère en longues franges ! |
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Dans l’Église, au minuit solitaire et charmant, |
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J’écouterai le prêtre avec recueillement, |
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Agenouillé, car c’est ainsi qu’il faut qu’on aime, |
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Et rêvant dans la paix à quelque cher poème |
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Où mettre ce que j’ai de meilleur et de bon. |
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Petite Sœur, tu fus l’ardent et pur charbon |
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Jeté dans le fragile encensoir de ma vie ; |
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Mais ton odeur au fond de l’église ravie |
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Est bien délicieuse et longue à respirer ! |
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C’est vers toi, sur la terre où l’on est las d’errer, |
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C’est vers ton ciel qu’il faut chercher la bonne étoile : |
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Elle luit à travers les candeurs de ton voile, |
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Plus forte, entre le monde et toi, qu’un mur d’airain ; |
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Et c’est vrai, quand du fond de ton songe serein, |
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Ton clair regard, celui de tous que je préfère, |
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Comme un peu sur un fils s’arrête sur le frère, |
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C’est presque un goût exquis des mystères des cieux, |
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C’est ma mère qui me regarde avec tes yeux. |
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