Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
NOA_2/NOA160
Anna de NOAILLES
Poèmes de l'Amour
1924
XXXII
Quand tu me plaisais tant | que j’en pouvais mourir, 6+6 a
Quand je mettais l’ardeur | et la paix sous ton toit, 6+6 b
Quand je riais sans joie | et souffrais sans gémir, 6+6 a
Afin d’être un climat | constant autour de toi ; 6+6 b
5 Quand ma calme, obstinée | et fière déraison 6+6 a
Te confondait avec | le puissant univers, 6+6 b
Si bien que mon esprit | te voyait sombre ou clair 6+6 b
Selon les ciels d’azur | ou les froides saisons, 6+6 a
Je pressentais déjà | qu’il me faudrait guérir 6+6 a
10 Du choix suave et dur | de ton être sans feu, 6+6 b
J’attendais cet instant | où l’on voit dépérir 6+6 a
L’enchantement sacré | d’avoir eu ce qu’on veut : 6+6 b
Instant éblouissant | et qui vaut d’expier, 6+6 a
Où, rusé, résolu, | puissant, ingénieux, 6+6 b
15 L’invincible désir | s’empare des beaux pieds, 6+6 a
Et comme un thyrse en fleur | s’enroule jusqu’aux yeux ! 6+6 b
Peut-être ton esprit | à mon âme lielié 6+6 a
Se plaisait-il parmi | nos contraintes sans fin, 6+6 b
Tu n’avais pas ma soif, | tu n’avais pas ma faim, 6+6 b
20 Mais moi, je travaillais | au désir d’oublier ! 6+6 a
— Certes tu garderas | de m’avoir fait rêver 6+6 a
Un prestige divin | qui hantera ton cœur, 6+6 b
Mais moi, l’esprit toujours | par l’ardeur soulevé, 6+6 a
Et qu’aurait fait souffrir | même un constant bonheur, 6+6 b
25 Je ne cesserai pas | de contempler sur toi, 6+6 a
Qui me fus imposant | plus qu’un temple et qu’un dieu, 6+6 b
L’arbitraire déclin | du soleil de tes yeux 6+6 b
Et la cessation | paisible de ma foi ! 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
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