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MUS_5/MUS201
Alfred de MUSSET
POÉSIES ATTRIBUÉES A ALFRED DE MUSSET
1857
Satire contre l’Académie
Hier s’ouvrit avec bienance 8 a
La ance, 3 a
Qui fit l’auteur du Chandelier 8 b
Chancelier. 3 b
5 Debout ruisselait comme un fleuve 8 a
Sainte-Beuve ; 3 a
Dans un angle le beau Mignet 8 b
Se peignait, 3 b
Dupin aîné, tribun honnête, 8 a
10 Sans sonnette, 3 a
Rêvait de ses chers montagnards 8 b
Si criards. 3 b
On entendait, voix de crécelle, 8 a
Docte et grêle, 3 a
15 Comme un vieux coq dans un jardin 8 b
Girardin ! 3 b
Grand Romain en habit de ville, 8 a
Pongerville 3 a
Semblait être à la fois César 8 b
20 Et Nisard. 3 b
Briffaut avait des soins de père 8 a
Pour Ampère, 3 a
Et roucoulait comme un ramier : 8 b
« Récamier ! » 3 b
25 Baour, sourd de ses vers qu’il beugle 8 a
En aveugle, 3 a
Allait chantant d’un ton sciant 8 b
Ossian. 3 b
Viennet disait d’un air affable 8 a
30 Une fable ; 3 a
On le trouvait bête, et Tissot 8 b
Semblait sot. 3 b
Cousin cherchait d’un air tragique 8 a
Sa logique, 3 a
35 Et tonnait, dévot éloquent, 8 b
Contre Kant. 3 b
Un autre narrait la surprise 8 a
D’Héloïse, 3 a
il fallait bien qu’il s’amusât 8 b
40 musat ! 3 b
Mais soudain en trembla d’emblée 8 a
L’assemblée, 3 a
De par Bacchus ! c’était Musset 8 b
Qui disait : 3 b
45 « Crois-tu qu’on lise pour des prunes 8 a
A des brunes 3 a
Ton long poème peu commun, 8 b
Cher Lebrun ? 3 b
Sois tranquille, la chaste muse 8 a
50 Qui t’amuse, 3 a
Ne deviendrait jamais catin 8 b
Chez Patin. » 3 b
Nous montrant à la fois Narcisse 8 a
Et Jocrisse, 3 a
55 Parleras-tu chaque jeudi, 8 b
Salvandy ? 3 b
Quand tu reçus ta grosse épouse 8 a
Peu jalouse, 3 a
Tu ne gagnas pas le gros lot, 8 b
60 Ancelot. 3 b
Ajoutant à la platitude 8 a
L’attitude, 3 a
Tomberas-tu de mal en pis, 8 b
Cher Empis ? 3 b
65 Ne feras-tu donc rien qui vaille 8 a
O Noailles. 3 a
Depuis que j’ai lu Maintenon, 8 b
Je dis non. 3 b
Sur ton dos, Riquet à la Houppe, 8 a
70 Quelle loupe 3 a
Tu ne suis pais ton droit chemin, 8 b
Villemain. 3 b
Dans tes culottes sans bretelles, 8 a
Lacretelle, 3 a
75 Dis-moi, prolixe historien, 8 b
N’est-il rien ? 3 b
Tu te crois donc, gendre de Dosne, 8 a
Long d’une aune ? 3 a
D’un homme tu n’es pas le tiers, 8 b
80 Petit Thiers ! 3 b
De peur de devenir enceinte, 8 a
Quand ta sainte 3 a
Se gare au lit — de son époux 8 b
Non, des poux, 3 b
85 Dans cette légende érotique 8 a
Et biblique, 3 a
Tu te montres, Montalembert, 8 b
Un peu vert. 3 b
Pédant entre tous les quarante, 8 a
90 O Barante, 3 a
J’ai ton froid récit bourguignon 8 b
En guignon. 3 b
Au loin va te faire lanlaire 8 a
Saint-Aulaire, 3 a
95 Et redeviens ambassadeur 8 b
Par pudeur ! 3 b
Pasquier, chez madame de Boigne, 8 a
Qui te soigne, 3 a
Console-toi, près d’un bon feu, 8 b
100 D’être feu. 3 b
Aux vieux chats de l’ancienne Chambre 8 a
En décembre, 3 a
Vieux rat, tu fus donc immolé, 8 b
O Molé ! 3 b
105 Guizot, d’une autre dynastie 8 a
Piètre hostie, 3 a
Flattant Berryer, tu prends pour saint 8 b
Henri Cinq. 3 b
Flourens, dans ton Jardin des Plantes 8 a
110 Tu t’implantes, 3 a
Pour garder ta longévité 8 b
En santé. 3 b
Scribe, vrai scribe, par douzaines 8 a
Faire des Chaînes, 4 a
115 Bâcle des Bertrand et Raton, 8 b
Marmiton ! 3 b
Lorsque ta verve est comprimée, 8 a
Mérimée, 3 a
Bayle te sert à nier Dieu, 8 b
120 Palsambleu ! 3 b
Nous trouvant un peuple servile, 8 a
Tocqueville 3 a
Aux radotages de Franklin 8 b
Est enclin. 3 b
125 Sage et mou, dans sa pâle prose, 8 a
Fade et rose, 3 a
J’ai deviné ce que Vitet 8 b
Évitait. 3 b
Vigny, berger de sa montagne, 8 a
130 Accompagne, 3 a
Soufflant dans ses plus doux pipeaux, 8 b
Ses troupeaux. 3 b
Hugo, dans sa verve énergique, 8 a
En Belgique, 3 a
135 Nous a lancé comme un soufflet 8 b
Son pamphlet. 3 b
Chaque jour leur chantant matines, 8 a
Lamartine 3 a
Rappelle à ses chers souscripteurs 8 b
140 Ses malheurs. 3 b
mètre profils métriques : 8, 3, (4)
forme globale type : suite périodique
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