Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
MUS_3/MUS108
Alfred de MUSSET
POÉSIES COMPLÉMENTAIRES
1828-1855
Sur une Morte
Elle était belle, si la Nuit 8 a
Qui dort dans la sombre chapelle 8 b
Où Michel-Ange a fait son lit, 8 a
Immobile, peut être belle. 8 b
5 Elle était bonne, s’il suffit 8 a
Qu’en passant la main s’ouvre et donne, 8 b
Sans que Dieu n’ait rien vu, rien dit, 8 a
Si l’or sans pitié fait l’aumône. 8 b
Elle pensait, si le vain bruit 8 a
10 D’une voix douce et cadencée, 8 b
Comme le ruisseau qui gémit, 8 a
Peut faire croire à la pensée. 8 b
Elle priait, si deux beaux yeux, 8 a
Tantôt s’attachant à la terre, 8 b
15 Tantôt se levant vers les cieux, 8 a
Peuvent s’appeler la Prière. 8 b
Elle aurait souri, si la fleur 8 a
Qui ne s’est point épanouie 8 b
Pouvait s’ouvrir à la fraîcheur 8 a
20 Du vent qui passe et qui l’oublie. 8 b
Elle aurait pleuré, si sa main 8 a
Sur son cœur froidement posée 8 b
Eût jamais, dans l’argile humain, 8 a
Senti la céleste rosée. 8 b
25 Elle aurait aimé, si l’orgueil, 8 a
Pareil à la lampe inutile 8 b
Qu’on allume près d’un cercueil, 8 a
N’eût veillé sur son cœur stérile. 8 b
Elle est morte, et n’a point vécu. 8 a
30 Elle faisait semblant de vivre. 8 b
De ses mains est tombé le livre 8 b
Dans lequel elle n’a rien lu. 8 a
mètre profil métrique : 8
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