Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
MUS_2/MUS54
Alfred de MUSSET
POÉSIES NOUVELLES
1836-1852
A. NINON
Si je vous te disais pourtant que je vous aime, 6+6 a
Qui sait, brune aux yeux bleus, ce que vous en diriez ? 6+6 b
L'amour, vous le savez, cause une peine extrême ; 6+6 a
C'est un mal sans pitié que vous plaignez vous-même ; 6+6 a
5 Peut-être cependant que vous m'en puniriez. 6+6 b
Si je vous le disais, que six mois de silence 6+6 c
Cachent de longs tourments et des vœux insensés, 6+6 d
Sinon, vous êtes fine, et votre insouciance 6+6 c
Se plaît, comme une fée, à deviner d'avance. 6+6 c
10 Vous me répondriez peut-être : Je le sais. 6+6 d
Si je vous le disais, qu'une douce folie 6+6 f
A fait de moi votre ombre, et m'attache à vos pas, 6+6 g
Un petit air de doute et de mélancolie, 6+6 f
Vous le savez, Ninon, vous rend bien plus jolie ; 6+6 f
15 Peut-être diriez-vous que vous n'y croyez pas. 6+6 g
Si je vous le disais, que j'emporte dans l'âme 6+6 h
Jusques aux moindres mots de nos propos du soir. 6+6 i
Un regard offensé, vous le savez, madame, 6+6 h
Change deux yeux d'azur en deux éclairs de flamme ; 6+6 h
20 Vous me défendriez peut-être de vous voir. 6+6 i
Si je vous le disais, que chaque nuit je veille, 6+6 j
Que chaque jour je pleure et je prie à genoux, 6+6 k
Ninon, quand vous riez, vous savez qu'une abeille 6+6 j
Prendrait pour une fleur votre bouche vermeille ; 6+6 j
25 Si je vous le disais, peut-être en ririez-vous. 6+6 k
Mais vous n'en saurez rien. — Je viens, sans en rien dire 6+6 m
M'asseoir sous votre lampe et causer avec vous ; 6+6 k
Votre voix, je l'entends, votre air, je le respire ; 6+6 m
Et vous pouvez douter, deviner et sourire, 6+6 m
30 Vos yeux ne verront pas de quoi m'être moins doux. 6+6 k
Je récolte en secret des Heurs mystérieuses ; 6+6 n
Le soir, derrière vous, j'écoute-au piano 6+6 o
Chanter sur le clavier vos mains harmonieuses, 6+6 n
Et, dans les tourbillons de nos valses joyeuses, 6+6 n
35 Je vous sens, dans mes bras, plier comme un roseau. 6+6 o
La nuit, quand de si loin le monde nous sépare, 6+6 p
Quand je rentre chez moi pour tirer mes verrous, 6+6 l
De mille souvenirs en jaloux je m'empare ; 6+6 p
El là, seul devant Dieu, plein d'une joie avare, 6+6 p
40 J'ouvre, comme un trésor, mon cœur tout plein de vous. 6+6 l
J'aime, et je sais répondre avec indifférence ; 6+6 c
J'aime, et rien ne le dit ; j'aime, et seul je le sais ; 6+6 d
El mon secret m'est cher, et chère ma souffrance ; 6+6 c
Et j'ai fait le serment d'aimer sans espérance, 6+6 c
45 Mais non pas sans bonheur ; — je vous vois, c'est assez. 6+6 b
Non, je n'étais pas né pour ce bonheur suprême, 6+6 a
De mourir dans vos bras et de vivre à vos pieds. 6+6 b
Tout me le prouve, hélas ! jusqu'à ma douleur même… 6+6 a
Si je vous le disais pourtant que je vous aime, 6+6 a
50 Qui sait, brune aux yeux bleus, ce que vous en diriez ? 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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