Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
MON_1/MON171
Robert de Montesquiou
LES HORTENSIAS BLEUS
1896
IV
CHAMBRE OBSCURE
V
ITE
CLXX
DULCEDO AMARITUDINIS
Je n'ai que peu d'amour pour les choses qui durent. 6+6 a
J'ai longuement chéri jadis celles qui furent ; 6+6 a
Ce que j'aime, à présent, c'est la chose qui meurt, 6+6 b
Et qui semble, sans fin, frissonner sous un heurt. 6+6 b
5 Ce que j'aime, c'est, las de la chose qui semble 6+6 a
Assurée et hautaine, une chose qui tremble ; 6+6 a
Et la forme domptant mon infidélité 6+6 b
Est celle à qui m'attache une fragilité. 6+6 b
Les beaux vases meurtris dont un souffle, on le pense, 6+6 a
10 Va disperser les Mais épandus sur leur panse, 6+6 a
Et faire, dans l'instant, voler de toutes parts 6+6 b
Un frêle émiettement de mandarins épars, 6+6 b
De lotus effeuillés et de presle brisée 6+6 a
Que voilait leur couverte ainsi qu'une rosée ! 6+6 a
15 Les jeunesses qu'on, voit dans les tièdes climats, 6+6 b
Et dont les pâles chairs paraissent des amas 6+6 b
Pétris de flocon vierge ; ivoires de chlorose 6+6 a
Que la danse parfois, comme un pétale, rose 6+6 a
D'un peu de sang, qu'il faut aller prendre à leur cœur ; 6+6 b
20 Et que la mort, parfois, d'un coup d'archet moqueur. 6+6 b
Invite dans le bal, les trouvant toutes prêtes. 6+6 a
Ce que j'aime, c'est la fuite, le long des crêtes, 6−6 a
De ce rêve, qui va s'éteindre à tout moment, 6+6 b
Tellement qu'on dirait qu'il cesse incessamment ; 6+6 b
25 Avec, en cet adieu d'éternelle agonie, 6+6 a
La prolongation d'une extase finie. 6+6 a
La lente extinction d'une aurore qui point ; 6+6 b
Et ce qui pourrait être, et qui ne sera point ! 6+6 b
mètre profil métrique : 6−6
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