Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
MON_1/MON150
Robert de Montesquiou
LES HORTENSIAS BLEUS
1896
IV
CHAMBRE OBSCURE
MATER ALMA
CXLIX
Chaque soir, en des lits, nos fatigues s'allongent ; 6+6 a
Le drap, et le sommeil, font leur rigide pli 6+6 b
Sur l'âme et sur le corps ; et les rêves replongent 6+6 a
Dans l'Infini, l'idée, et, les maux, dans l'oubli. 6+6 b
5 Comme un appartement enfermé qu'on ventile, 6+6 a
Le somme ouvre la porte et la vitre du lieu ; 6+6 b
Et l'esprit, que le songe en l'espace distille, 6+6 a
En élevant son vol ose effleurer son Dieu. 6+6 b
De là ce duel rude où le matin convie 6+6 a
10 Nos dégoûts empirés et nos muscles meilleurs ; 6+6 b
Les membres retrempés, amoureux de la vie, 6+6 a
Tirent sur l'âme, encor nostalgique d'ailleurs. 6+6 b
Elle, en permission, en congé de vacance, 6+6 a
Discute le réveil, allonge son permis, 6+6 b
15 Tire sur son lien, et, quand moins on y pense, 6+6 a
Prépare des trépas qui meurent endormis. 6+6 b
La veille, brisement immense, hallali sombre 6+6 a
Des membres harassés, l'espoir sonne du cor, 6+6 b
Sous l'âpre lassitude où le courage sombre ; 6+6 a
20 Les nerfs disent : assez ! et le cœur crie : encor ! 6+6 b
Mais, l'âme fait là-haut l'école buissonnière, 6+6 a
En des buissons ardents faits d'astres chevelus ; 6+6 b
L'effort renouvelé la rappelle en l'ornière ; 6+6 a
Le corps veut bien revivre ; elle, ne le veut plus. 6+6 b
25 Tel, sous le drap qui semble un linceul de passage, 6+6 a
L'Humanité s'exerce à souffler son flambeau ; 6+6 b
Notre décès futur fait son apprentissage ; 6+6 a
Et l'homme, chaque nuit, se mesure au tombeau. 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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