Métrique en Ligne
MND_1/MND12
Louis MÉNARD
Poëmes
1855
SOUVENIR
Le matin souriait, humide de rosée ; 6+6 a
Du haut du ciel pâle un brouillard changeant 5+5 b
Étendait sur le lac et la plaine arrosée 6+6 a
Son voile onduleux aux lueurs d'argent. 5+5 b
5 Le soleil s'éveillait sous les nuages roses, 6+6 a
Et, dans chaque perle où son disque luit, 5+5 b
Au calice entr'ouvert des fleurs à peine écloses 6+6 a
Buvait lentement les pleurs de la nuit. 5+5 b
Aux bois où les chevreuils ont de fraîches retraites, 6+6 a
10 Sous les verts taillis tout peuplés d'oiseaux, 5+5 b
Les eaux vives, sortant de leurs grottes discrètes, 6+6 a
Glissaient à travers les frêles roseaux. 5+5 b
L'air matinal, chargé de brumes transparentes, 6+6 a
Mêlait aux parfums vagues et flottants 5+5 b
15 Ce frémissement clair de musiques errantes 6+6 a
Qui sort du gazon les jours de printemps. 5+5 b
Aujourd'hui, j'ai revu cette douce vallée, 6+6 a
Mais je l'aimais mieux dans mon souvenir. 5+5 b
Elle m'a semblé triste et nue et désolée ; 6+6 a
20 Il eût mieux valu n'y pas revenir. 5+5 b
Où sont les frais sentiers où les âmes jumelles, 6+6 a
Au murmure ami des ruisseaux chanteurs, 5+5 b
Parmi les bosquets verts, connus des tourterelles, 6+6 a
Aimaient à rêver sous les profondeurs ? 5+5 b
25 Si j'avais un secret pour évoquer les ombres, 6+6 a
Hélas ! je sais bien qui j'appellerais. 5+5 b
Tout s'illuminerait dans ces chemins si sombres, 6+6 a
Et moi-même aussi je rajeunirais. 5+5 b
O char silencieux des heures étoilées ! 6+6 a
30 Reviens sur ta route, et ramène encor 5+5 b
Les blanches visions pour jamais envolées, 6+6 a
La foie espérance et les songes d'or. 5+5 b
Pourquoi ne peut-on pas, seulement pour une heure, 6+6 a
Percer ces brouillards d'hiver gris et froids, 5+5 b
35 Et revoir un rayon du cher printemps q'on pleure, 6+6 a
Un petit coin bleu du ciel d'autrefois ? 5+5 b
mètre profils métriques : 6+6, 5+5
forme globale type : suite périodique
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