MÉTRIQUE EN LIGNE

a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre

MIC_1/MIC28

Louise MICHEL

ŒUVRES POSTHUMES

1900-1910

AVANT LA COMMUNE

SYLVA

À ceux de la Haute-Marne.

Il est nuit, la lune se lève ;	8	a
Dans l’ombre montent des concerts ;	8	b
Le vent agite comme un rêve	8	a
La cime des peupli ers verts.	8	b

5	Des chemins creux et des ravines	8	a
	Sortent de na ïves chansons,	8	b
	Et dans la mousse des ru ines	8	a
	Bru issent des chœurs de grillons.	8	b

	De la profondeur des feuillé es,	8	a
10	Le rossignol, à pleine voix,	8	b
	Lance des notes par volé es	8	a
	Sous la voûte ombreuse des bois.	8	b

	Bientôt toutes les herbes folles	8	a
20	Tomberont devant les faucheurs ;	8	b
	Peur eux sont les fraîches corolles	8	a
	Comme l’oiseau pour les chasseurs.	8	b

	Sous les grands hêtres, sous les chênes,	8	a
	On entend un crépitement :	8	b
25	C’est la sève qui, dans leurs veines,	8	a
	Circule et bout comme du sang.	8	b

	La nuit, la bête est moins timide ;	8	a
	Et la biche, au bord de l’étang,	8	b
	Les pieds légers dans l’herbe humide,	8	a
30	Va boire avecqueavec son jeune faon.	8	b

Dans un trou, sous la roche sombre,	8	a
La louve allaite ses petits ;	8	b
Elle les fait cacher dans l’ombre !	8	a
Les chasseurs fouillent tous les nids.	8	b

45	Elle sait qu’on poursuit sa race,	8	a
	Sans savoir pourquoi, toutefois,	8	b
	Ni pourquoi, quand l’hiver nous glace,	8	a
	La faim chasse le loup des bois.	8	b

	Triste, la bête se lamente ;	8	a
50	Elle hurle, et ses petits, tremblants,	8	b
	Innocents de l’œuvre sanglante,	8	a
	Poussent de longs gémissements.	8	b

	Pleurent-ils l’étrange nature	8	a
	Qui fait tout vivre de la mort ?	8	b
55	Chaque être n’est qu’une pâture,	8	a
	Et tout subit le même sort.	8	b

mètre

profils métriques : 8, 5