Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
MER_1/MER33
Stuart MERRILL
Petits Poèmes d'Automne
1895
ÂME D’AUTOMNE
XIII
Rouge en la cathèdre royale 8 a
Parmi les trompettes de fer, 8 b
Elle impose en reine d’enfer 8 b
Ses lois à la gent déloyale. 8 a
5 D'un bandeau de pourpre à clous d’or 8 a
S’écroule l’azur de ses boucles 8 b
Jusqu’à ses doigts lourds d’escarboucles 8 b
Qui serrent la clef du trésor. 8 a
Sur sa simarre à larges barres 8 a
10 Rayonne au soleil des orfrois 8 b
Le féroce blason des rois 8 b
Qui massacrèrent les barbares. 8 a
____
Dans la salle des étendards 8 a
C’est soir d’affolante épouvante ; 8 b
15 Sur les routes il pleut et vente, 8 b
Au gibet dansent les pendards. 8 a
Une trompette sonne et tonne 8 a
Au haut de la tour du manoir, 8 b
Et l'on entend au fond du noir 8 b
20 Les pas du bourreau qui l'étonne. 8 a
Ce qu’oyant, le fou de la cour, 8 a
Dont tinte en tremblant la marotte, 8 b
Chante de sa voix qui chevrote 8 b
Un ancien virelai d’amour. 8 a
____
25 Sur la couche à lourdes courtines 8 a
Que froisse son singe badin, 8 b
La Reine étrangle un baladin 8 b
De ses étreintes serpentines. 8 a
Dans l’ombre des couloirs couverts 8 a
30 D’où jaillit un éclair de bagues 8 b
Sifflent, hors des fourreaux, les dagues 8 b
Des pages pervers aux yeux verts. 8 a
Et les flambeaux chus des pilastres 8 a
Ont mis feu, sous le veut des pas, 8 b
35 Aux plis frissonnants des lampas 8 b
Fleuris d'or comme les vieux astres. 8 a
____
C’est la révolte et les bûchers 8 a
En la nuit de la décadence 8 b
Où le peuple aux yeux jaunes danse 8 b
40 Autour du tocsin des clochers. 8 a
Et du haut d’une hallebarde 8 a
Où s’enroule un obscène écrit, 8 b
La tète de la Reine rit 8 b
Aux crachats sanglants de sa garde ; 8 a
45 Rit ! car en le secret trésor 8 a
Qu'ont à jamais sacré les flammes, 8 b
Sous la cendre des oriflammes 8 b
Resplendit sa couronne d'or ! 8 a
mètre profil métrique : 8
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