Métrique en Ligne
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C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
MDC_1/MDC5
corpus Pamela Puntel
Victor de MÉRI DE LA CANORGUE
HAINE AUX BARBARES
CHANTS PATRIOTIQUES
1871
A LA FRANCE
Quel sort sera le tien, ô France bien-aie ! 6+6 a
Vas-tu servir de proie la horde affae 6+5 a
Qui déchire ton sein, s'abreuve de ton sang, 6+6 b
Et laisse sur ton sol sa souillure, en passant ? 6+6 b
5 Ou de Charles-Martel, reprenant la massue, 6+6 c
Vas-tu broyer encor, comme au jour de Poitiers, 6+6 d
Une race maudite et dans l'enfer conçue, 6+6 c
Et convertir ainsi tes cyprès en lauriers ? 6+6 d
Quoi ! tu ne réponds rien, ô ma chère mourante, 6+6 a
10 Et la terre h tes maux demeure indifférente ! 6+6 a
Hélas ! autour de toi quel silence effrayant : 6+6 b
Tout tremble, tout se tait et l'abîme est béant ! 6+6 b
Pourtant tu n'es point morte, ô France que j'adore ! 6+6 a
Ton cœur, quoique saignant, ton cœur palpite encore. 6+6 a
15 Nul peuple, nul héros ne vient te secourir, 6+6 b
Et, seule, sans secours te faudra-t-il mourir ? 6+6 b
Ton barbare ennemi, contre toi plein de rage, 6+6 a
Te foule sous ses pieds, te dépouille et t'outrage : 6+6 a
Il a juré ta mort, le poignard sur ton sein, 6+6 b
20 Et de roi qu'il était il s'est fait assassin ! 6+6 b
Qui donc viendra panser tes blessures profondes ? 6+6 a
J'interroge le Ciel, et la terre, et les ondes ; 6+6 a
A défaut des vivants pour chasser ton bourreau, 6+6 b
Si j'évoquais soudain les morts de leur tombeau !… 6+6 b
25 Vous, guerriers d'autrefois, sortez donc de la tombe, 6+6 a
Et ne permettez pas que la France succombe ! 6+6 a
Vous, Bayard, Duguesclin, et Lahire, et Dunois, 6+6 b
Armez-vous du drapeau que portaient nos vieux rois ; 6+6 b
Jeanne d'Arc et Clisson, accourez aux batailles . 6+6 a
30 Et chassez l'ennemi debout sur nos murailles ; 6+6 a
Vous, Turenne et Condé, Catinat et Villars 6+6 b
Faites fuir sous vos coups ces bandes de pillards. 6+6 b
Point de Pape Léon, de Geneviève sainte 6+6 a
Qui de nos murs sacrés sauvegarde l'enceinte, 6+6 a
35 Qui fasse reculer ce moderne Attila 6+6 b
Que Dieu, pour nous punir, de nos jours appela. 6+6 b
De notre capitale il franchit la barrière, 6+6 a
Et point de bras vengeur qui le tienne en arrière, 6+6 a
Qui détourne de nous ce barbare oppresseur 6+6 b
40 Qui traîne sur ses pas le carnage et l'horreur ! 6+6 b
Vous, les vaillants, les forts, vous qui vivez encore, 6+6 a
Vous que la gloire appelle et que l'honneur décore ; 6+6 a
Et vous, fiers Vendéens, vous, les fils des Croisés, 6+6 b
Que déjà cent combats ont immortalisés, 6+6 b
45 Laisserez-vous ainsi notre vieille patrie 6+6 a
Pencher vers sa ruine, et s'abimer flétrie, 6+6 a
Et ne ferez-vous point à ce noble pays 6+6 b
Quelque nouveau rempart couvert de vos débris ? 6+6 b
Mais vous, mon Dieu, mais vous, laisserez-vous la France 6+6 a
50 S'affaisser sous le poids de sa rude souffrance ? 6+6 a
N'a-t-elle point encore épuisé devant vous, 6+6 b
Tout son amer calice, et de votre courroux 6+6 b
Doit-elle ressentir les suites effroyables 6+6 a
Sans toucher votre cœur ? Ses accents lamentables 6+6 a
55 Sont montés jusqu'au Ciel, ne la repoussez pas, 6+6 b
Ouvrez-lui votre sein et tendez-lui les bras ! 6+6 b
Pitié, mon Dieu, pitié ! Seigneur, pardon pour elle ! 6+6 a
Rendez-lui, désormais, une vie immortelle. 6+6 a
Venez à son secours, vous, maître tout-puissant ! 6+6 b
60 Elle s'est épurée des torrents de sang, 6+5 b
Et parmi les combats subissant leur martyre, 6+6 a
Ses héros invoquaient, dans leur pieux délire, 6+6 a
Le nom de votre Fils ; de leur mourante voix, 6+6 b
Ils priaient comme lui, tout en baisant sa croix. 6+6 b
65 Et je priais ainsi, lorsque du sein des ombres 6+6 a
Qui couvraient mon pays, couché sur ses décombres ; 6+6 a
Le soleil s'élança, brillant et radieux, 6+6 b
Et j'aperçus là-haut, dans la splendeur des cieux, 6+6 b
Le Christ qui demandait notre grâce à son Père ; 6+6 a
70 Et la paix aussitôt, divine messagère, 6+6 a
Apparut à nos yeux, ravis de ce bonheur, 6+6 b
Conduisant par la main notre unique Sauveur. 6+6 b
La France, sous ses lois, et forte, et rajeunie, 6+6 a
Reprenait, grâce lui, sa force et son génie ; 6+6 a
75 Reniant du passé les fatales erreurs, 6+6 b
Elle ne livrait plus sa vie aux empereurs, 6+6 b
A ces hideux Césars qui, montés sur le trône, 6+6 a
Sur leur front sans pudeur attachaient la couronne, 6+6 a
Dans la boue et le sang se vautraient à plaisir, 6+6 b
80 Et, nous faisant tuer, se gardaient de mourir. 6+6 b
mètre profils métriques : 6+6, 6+5
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