Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
MAU_1/MAU8
Guy de MAUPASSANT
DES VERS
1868-1880
LES OIES SAUVAGES
Tout est muet, l’oiseau ne jette plus ses cris. 6+6 a
La morne plaine est blanche au loin sous le ciel gris. 6+6 a
Seuls, les grands corbeaux noirs, qui vont cherchant leurs proies, 6+6 a
Fouillent du bec la neige et tachent sa pâleur. 6+6 b
5 Voilà qu’à l’horizon s’élève une clameur ; 6+6 b
Elle approche, elle vient, c’est la tribu des oies. 6+6 a
Ainsi qu’un trait lancé, toutes, le cou tendu, 6+6 a
Allant toujours plus vite en leur vol éperdu, 6+6 a
Passent, fouettant le vent de leur aile sifflante. 6+6 a
10 Le guide qui conduit ces pèlerins des airs 6+6 b
Delà les océans, les bois et les déserts, 6+6 b
Comme pour exciter leur allure trop lente, 6+6 a
De moment en moment jette son cri perçant. 6+6 a
Comme un double ruban la caravane ondoie, 6+6 b
15 Bruit étrangement, et par le ciel déploie 6+6 b
Son grand triangle ailé qui va s’élargissant. 6+6 a
Mais leurs frères captifs répandus dans la plaine, 6+6 a
Engourdis par le froid, cheminent gravement. 6+6 b
Un enfant en haillons en sifflant les promène, 6+6 a
20 Comme de lourds vaisseaux balancés lentement. 6+6 b
Ils entendent le cri de la tribu qui passe, 6+6 a
Ils érigent leur tête ; et regardant s’enfuir 6+6 b
Les libres voyageurs au travers de l’espace, 6+6 a
Les captifs tout à coup se lèvent pour partir. 6+6 b
25 Ils agitent en vain leurs ailes impuissantes, 6+6 a
Et, dressés sur leurs pieds, sentent confusément, 6+6 b
A cet appel errant se lever grandissantes 6+6 a
La liberté première au fond du cœur dormant, 6+6 b
La fièvre de l’espace et des tièdes rivages. 6+6 a
30 Dans les champs pleins de neige ils courent effarés, 6+6 b
Et jetant par le ciel des cris désespérés 6+6 b
Ils répondent longtemps à leurs frères sauvages. 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
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