Métrique en Ligne
LSR_1/LSR85
Daniel LESUEUR
(Jeanne LOISEAU)
POÉSIES
1986
PAROLES D'AMOUR
MIRAGES NOCTURNES
Sous la tonnelle verte, au fond du frais jardin, 6+6 a
Nous avions devisé devant la nappe blanche. 6+6 b
Pour si peu quelquefois le cœur entier s'épanche. 6+6 b
Tous nos bonheurs passés renaquirent soudain 6+6 a
5 Sous la tonnelle verte, au fond du frais jardin. 6+6 a
Dans la nuit magnifique, au calme clair de lune, 6+6 a
Le long train, serpentant parmi les noirs massifs, 6+6 b
Nous ramena bien tard vers Paris, tout pensifs, 6+6 b
Échangeant en baisers notre extase commune, 6+6 a
10 Dans la nuit magnifique, au calme clair de lune. 6+6 a
Sur votre épaule, ami, j'avais posé mon front. 6+6 a
Nous étions seuls. Au loin fuyaient les douces plaines. 6+6 b
L'air vif, en se jouant, confondait nos haleines. 6+6 b
(Jusqu'à la mort ainsi nos bouches se joindront.) 6+6 a
15 Sur votre épaule, ami, j'avais posé mon front. 6+6 a
Je vous disais des mots très lents, d'une voix basse. 6+6 a
Les grands arbres couraient ; les groupes des maisons 6+6 b
Piquaient d'étoiles d'or les sombres horizons ; 6+6 b
Quelque heure au loin sonnait, légère, dans l'espace. 6+6 a
20 Je vous disais des mots très lents, d'une voix basse. 6+6 a
Je vous disais : « Voilà l'image de nos jours : 6+6 a
Enlacés, nous verrons la fuite des années 6+6 b
Partout disjoindre, unir, briser des destinées, 6+6 b
Et nous nous appuierons l'un sur l'autre, toujours. » 6+6 a
25 Je vous disais : « Voilà l'image de nos jours. » 6+6 a
Les bois, les champs dormaient, baignés de clartés bleues. 6+6 a
Le grand train mugissait comme un monstre affolé 6+6 b
Qui se fût dans l'abîme à jamais envolé, 6+6 b
Entre la terre et nous mettant cent mille lieues. 6+6 a
30 Les bois, les champs dormaient, baignés de clartés bleues. 6+6 a
Je n'avais pas besoin de relever les yeux 6+6 a
Pour sentir jusqu'au cœur vos regards enivrés 6+6 b
Qui se posaient sur moi, noyés de pleurs sacrés, 6+6 b
Me causant un frisson aigu, délicieux 6+6 a
35 Je n'avais pas besoin de relever les yeux. 6+6 a
Et ce fut un instant plus beau qu'un très beau rêve. 6+6 a
La Nature est vraiment une argile en nos mains ; 6+6 b
Nous pouvons en tirer des bonheurs surhumains, 6+6 b
La transformant au gré d'une chimère brève. 6+6 a
40 Oui, ce fut un instant plus beau qu'un très beau rêve. 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
forme globale type : suite périodique
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