Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
LSR_1/LSR60
Daniel LESUEUR
(Jeanne LOISEAU)
POÉSIES
1986
PAROLES D'AMOUR
SUPRÊME SAGESSE
Ami, lorsque pensif | et chargé de science, 6+6 a
Les pieds encor poudreux | du chemin parcouru, 6+6 b
Sceptique, et détrompé | par votre expérience, 6+6 a
Vous m'êtes apparu, 6 b
5 Je me suis dit, moi, faible | et l'âme si meurtrie : 6+6 a
« Il connaît des secrets | pleins d'âpre volupté, 6+6 b
Pouvant donner au cœur | qui sanglote et qui prie 6+6 a
L'impassibilité. 6 b
« Il sait, lui qui fraya | sa route inexplorée, 6+6 a
10 A travers des tombeaux, | vers les siècles lointains, 6+6 b
La valeur véritable | et l'essence ignorée 6+6 a
Des bonheurs incertains. 6 b
« Sans doute il guérira | l'espoir qui reste encore, 6+6 a
Et qui fait tant souffrir, | étant toujours déçu, 6+6 b
15 L'espoir, mal immortel, | qui charme et qui dévore 6+6 a
Le sein qui l'a conçu. 6 b
« La résignation | et l'ardeur de connaître, 6+6 a
Le spectacle évoqué | des jours évanouis, 6+6 b
Ont calmé doucement | dans le fond de son être 6+6 a
20 Les désirs inouïs. 6 b
« Il sonde le passé. | Les vieilles pyramides 6+6 a
Ne sont plus à ses yeux | que des témoins d'hier. 6+6 b
Il voit à ses débuts | sauvages et stupides 6+6 a
L'homme aujourd'hui si fier. 6 b
25 « De nos illusions, | de la folle espérance, 6+6 a
Il a vu commencer | et finir le pouvoir : 6+6 b
Règne court, séparant | de l'heureuse ignorance 6+6 a
Le tranquille savoir. 6 b
« Dès qu'elle eut la douleur | de penser, l'âme humaine 6+6 a
30 Par un songe divin | s'est voulu consoler, 6+6 b
Mais ce songe, en la route | où son destin la mène, 6+6 a
Déjà va s'envoler. » 6 b
Ayant vu tout cela, | ces choses que l'Histoire 6+6 a
Cache sous sa sévère | et froide majesté, 6+6 b
35 Elle qui d'un état | fragile et transitoire 6+6 a
Fait une éternité ; 6 b
Ayant vu cet abîme | et sondé ces problèmes, 6+6 a
Vous deviez rapporter, | chercheur audacieux, 6+6 b
Le dernier mot voilé | par tant d'obscurs emblèmes 6+6 a
40 Sur terre et dans les cieux. 6 b
Et moi qui vous admire, | et moi qui vous envie, 6+6 a
J'ai levé sur vos yeux | mes yeux mouillés de pleurs, 6+6 b
Pour apprendre de vous | à dérober ma vie 6+6 a
Aux stériles douleurs. 6 b
45 Je vous ai demandé : | « Par quoi faut-il sur terre, 6+6 a
Par quoi faut-il emplir | nos cœurs, qui n'ont qu'un jour ? » 6+6 b
Vous m'avez répondu, | vous le savant austère : 6+6 a
« Emplissez-les d'amour. » 6 b
Quoi ! l'immense univers | n'a point comblé le vôtre ? 6+6 a
50 Parmi tout ce qui naît | et tout ce qui périt, 6+6 b
Quoi ! nul bien ne valait | un autre cœur, un autre 6+6 a
Qui pour vous seul s'ouvrît ? 6 b
Vous m'avez révélé | ce mystère suprême, 6+6 a
Vous m'avez dit : « Le monde | et le ciel éclatant 6+6 b
55 Sont un gouffre effroyable | et vide à moins qu'on n'aime, 6+6 a
N'aimât-on qu'un instant. 6 b
« De l'homme disparu | chaque infime vestige 6+6 a
Dévoilerait vraiment | trop d'atroce douleur, 6+6 b
Si l'amour n'entr'ouvrait | sur sa cendre, ô prodige ! 6+6 a
60 Son immortelle fleur. » 6 b
Partout il a germé, | l'amour qui nous enivre, 6+6 a
Vous l'avez vu partout | où votre esprit plongea, 6+6 b
Et vous venez me dire : | « Il faut aimer pour vivre. » 6+6 a
Je le savais déjà. 6 b
mètre profils métriques : 6, 6+6
logo du CRISCO logo de l'université