LAURIERS ET FEUILLES D'ÉRABLE |
1912-1922 |
I |
LAURIERS |
LA STATUE |
|
Comme le ciel est bleu, comme le jour est pur ! |
12 |
|
Se peut-il que là-bas le monde s’entretue ? |
12 |
|
Ô Nature, aussi froide, hélas ! qu’une statue, |
12 |
|
Ton regard est trop clair, ta face a trop d’azur ! |
12 |
|
5 |
Rien n’atteint donc ton cœur indifférent ou dur ! |
12 |
|
Dans le deuil, ta beauté sereine s’accentue ; |
12 |
|
Sur le front défaillant et sur l’âme abattue |
12 |
|
Ta splendeur insensible est lourde comme un mur ! |
12 |
|
|
Tu n’entends pas : la voix humaine est inutile ; |
12 |
10 |
Et tu ne daignes pas même nous être hostile, |
12 |
|
Sourde à notre douleur, aveugle à notre effroi ! |
12 |
|
|
Quand nous te regardons, des pleurs à la paupière, |
12 |
|
Implorant, ô Nature, une pitié de toi, |
12 |
|
Tu nous réponds par le silence de la pierre !… |
12 |
|