Métrique en Ligne
LOZ_2/LOZ230
Albert LOZEAU
Poésies complètes II
LE MIROIR DES JOURS
1907-1912
1912
LE MIROIR DES JOURS
(1907-1912)
III
L’ÂME ET L’ESPRIT
FLEURS FRAGILES
Reste. Ne t’en va pas dans le jardin du rêve 6+6 a
Cueillir des fleurs de joie en la lumière d’or ; 6+6 b
Leur splendeur est fragile et leur odeur est brève : 6+6 a
Si ta main s’en embaume, hélas ! c’est de leur mort. 6+6 b
5 Oui, rien qu’à les toucher ta main dure les blesse ; 6+6 a
Son froid contact meurtrit leur idéalité, 6+6 b
Et c’est en épargnant leur divine faiblesse 6+6 a
Que tu pourras jouir longtemps de leur beauté. 6+6 b
Retiens ton désir prompt et ta main imprudente, 6+6 a
10 Si tu ne veux pas voir s’effeuiller sous tes doigts 6+6 b
La frêle fleur de rêve à la corolle ardente, 6+6 a
Qui luit uniquement au jardin des émois. 6+6 b
Reste. Quand un enfant aperçoit les deux ailes 6+6 a
D’un papillon lassé que le soleil endort, 6+6 b
15 Brutalement, il tend vers lui ses mains cruelles, 6+6 a
L’attrape, ouvre ses doigts : le bel insecte est mort ! 6+6 b
Laisse ta plume, va ; connais ton impuissance ! 6+6 a
Satisfais-toi du mol et facile plaisir 6+6 b
De regarder fleurir tes rêves en silence, 6+6 a
20 Sans plus tenter un seul effort pour les saisir. 6+6 b
Contemple, sans vouloir humain, comme le sage, 6+6 a
Sachant que dans le temps passager tout est vain, 6+6 b
Ayant l’éternité déjà sur le visage, 6+6 a
Sans désir, sans regret, immobile et divin. 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
forme globale type : suite périodique
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