Métrique en Ligne
LOZ_2/LOZ124
Albert LOZEAU
Poésies complètes II
LE MIROIR DES JOURS
1907-1912
1912
LE MIROIR DES JOURS
(1907-1912)
I
LA VILLE ET LES BOIS
L’OMBRE
Dans les branches le vent souffle une faible plainte, 6+6 a
Je l’écoute gémir dans la lumière éteinte. 6+6 a
La lune a disparu, les étoiles ont fui. 6+6 b
On ne voit rien bouger. On n’entend que le bruit 6+6 b
5 Du feuillage qui tremble et du pas qui résonne. 6+6 a
Le silence nocturne au son des mots frissonne. 6+6 a
D’une fenêtre, où brille un feu de lampe bleu, 6+6 b
Monte une exquise voix de femme, et, peu à peu, 6+6 b
Comme venant du fond de l’âme universelle, 6+6 a
10 Sincère, triste et lent, chante un violoncelle 6+6 a
L’harmonie apaisée émeut l’ombre et le cœur. 6+6 b
Ainsi qu’une légère et subtile liqueur, 6+6 b
L’instrument grave aux sens verse une griserie : 6+6 a
On dirait que la nuit religieuse prie 6+6 a
15 Ah ! les étoiles n’ont pas besoin de venir, 6+6 b
Et la lune inutile au ciel noir peut finir ! 6+6 b
J’ai deux larmes de joie au bord de mes paupières ; 6+6 a
J’ai dans mon cœur ému, firmament de lumières, 6+6 a
Assez de beauté pure et de rêve et d’espoir, 6+6 b
20 Pour ne pas regretter les étoiles, ce soir ! 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
forme globale type : suite de distiques
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