Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
LOZ_2/LOZ123
Albert LOZEAU
Poésies complètes II
LE MIROIR DES JOURS
1907-1912
1912
LE MIROIR DES JOURS
(1907-1912)
I
LA VILLE ET LES BOIS
CLAIR DE LUNE
Le clair de lune sur la ville est endormi. 6−6 a
Dans le ciel ont coulé tant d’opales fondues 6+6 b
Qu’au loin, dans la lumière et l’ombre confondues, 6+6 b
Les astres éclipsés ne luisent qu’à demi. 6+6 a
5 Dans l’éblouissement, les étoiles cachées 6+6 a
Sont comme des yeux bleus qui regardent sans voir. 6+6 b
Le clair de lune règne et, conquérant du soir, 6+6 b
Fait un voile brillant aux étoiles cherchées. 6+6 a
Même ses bords pâlis sont lumineux encor, 6+6 a
10 Et tant qu’il reste au ciel, de larges bandes blanches 6+6 b
Décorent de clarté les maisons et les branches ; 6+6 b
Et, cependant, le clair de lune est comme mort ! 6+6 a
Les étoiles, qu’il cache, ont des lueurs vivantes, 6+6 a
Elles traversent l’infini de longs frissons ; 4+4+4 b
15 La lune a des reflets bleuâtres de glaçons : 6+6 b
Pour elle est déjà vieux le temps des épouvantes ! 6+6 a
Le clair de lune est triste et doux, il est ancien. 6+6 a
Comme un grand souvenir de royauté déchue, 6+6 b
Il dit la gloire antique et la splendeur perdue, 6+6 b
20 Plane, et dans la nuit calme, avec lenteur, s’éteint… 6+6 a
mètre profil métrique : 6=6
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