Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
LOZ_2/LOZ106
Albert LOZEAU
Poésies complètes II
LE MIROIR DES JOURS
1907-1912
1912
LE MIROIR DES JOURS
(1907-1912)
I
LA VILLE ET LES BOIS
AVRIL
Le ciel est d’un azur | si pur qu’il en est blanc. 6+6 a
C’est Avril qui revient, | Avril doux et trop lent 6+6 a
Et qui, pour émouvoir | la torpeur de la terre, 6+6 b
Lui tire, du soleil, | des flèches de lumière. 6+6 b
5 C’est le dimanche où les | mains portent des rameaux 6−6 a
Que le prêtre bénit | avec de divins mots. 6+6 a
Et c’est, là-bas encore, | au clocher de Saint-Jacques, 6+6 b
La musique de bronze, | à l’aube, annonçant : Pâques ! 6+6 b
Et chaque église avec | sa chanson répondant, 6+6 a
10 L’une en priant, l’autre en | riant, l’autre en grondant, – 6+6 a
Dont la plus belle vient | de Saint-Louis-de-France. 6+6 b
(Honni soit le curé | jaloux qui mal y pense !) 6+6 b
Avril, toi qu’a chanté | jadis Remy Belleau, 6+6 a
Le plus clair de ta gloire | est encore de l’eau ! 6+6 a
15 La neige fond, et le | printemps frileux frissonne, 6−6 b
Quand à Paris déjà | le marronnier bourgeonne. 6+6 b
Mais je ne t’en veux pas : | c’est la faute au bon Dieu 6+6 a
Qui retarde les pas | du soleil dans le bleu. 6+6 a
Aux mois fleuris, Avril, | tu prépares la terre, 6+6 b
20 Et ta venue est douce | au cœur du solitaire. 6+6 b
Tu prolonges les soirs | de rêves, et tu mets 6+6 a
Des étoiles là-haut | plus qu’il n’en fut jamais, 6+6 a
Tu rends le jour léger | et transparent l’espace, – 6+6 b
Et l’on regarde en soi | l’espérance qui passe… 6+6 b
mètre profil métrique : 6−6
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