Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
LOY_2/LOY51
Charles LOYSON
ÉPÎTRES ET ÉLÉGIES
1819
ÉLÉGIES
ÉLÉGIE X
TIBULLE MALADE
A SES AMIS.
LA naïade de Pise, | en été solitaire, 6+6 a
Au signal des zéphyrs | a rassemblé sa cour, 6+6 b
Et du chien dévorant | attendant le retour, 6+6 b
Vous offre de ses bains | le plaisir salutaire. 6+6 a
5 Votre ami cependant | touche à son dernier jour, 6+6 a
La Parque a prononcé : | l'heure fatale approche. 6+6 b
O déesse, arrêtez ! | si jeune et sans reproche, 6+6 b
Faut-il, hélas ! descendre | au ténébreux séjour ? 6+6 a
Je n'ai point de Cérès | profané les mystères : 6+6 a
10 Je n'ai point déchiré | dans mes vers téméraires 6+6 a
Le voile auguste et saint | qui couvre ses secrets. 6+6 a
J'ignore de Circé | les tragiques apprêts : 6+6 a
Ma criminelle main, | d'un breuvage perfide 6+6 a
Ne sait point préparer | le mélange homicide. 6+6 a
15 Je n'ai point, insensé, | d'un bras audacieux 6+6 a
Porté sur les autels | une coupable flamme, 6+6 b
Le cri d'aucun remords | ne tourmente mon ame, 6+6 b
Et jamais, dans l'accès | d'un transport furieux, 6+6 a
Mes profanes discours | n'ont outragé les dieux. 6+6 a
20 Hélas ! et sur mon front | l'âge n'a point encore 6+6 a
De mes longs cheveux noirs | altéré la couleur ; 6+6 b
Mes parens ont jadis | vu ma première aurore, 6+6 a
Le jour où Rome entière, | en proie à la douleur, 6+6 b
Pleura ses deux consuls | tombés au champ d'honneur. 6+6 b
25 Faut-il priver le cep | de ses grappes naissantes, 6+6 a
Et des fruits encor verts | dépouiller les rameaux ? 6+6 b
Ah ! suspendez vos coups, | divinités puissantes, 6+6 a
Pâles divinités | des fleuves infernaux, 6+6 b
Permettez que j'attende | à voir la sombre rive, 6+6 a
30 Et des mânes pieux | le séjour fortuné, 6+6 b
Que de rides déjà | le front tout sillonné, 6+6 b
Je conte le vieux tems | à l'enfance attentive. 6+6 a
Puissé-je m'abuser | par de vaines frayeurs ! 6+6 a
Mais, lorsque dans les flots | des nymphes d'Étrurie 6+6 b
35 La joie et la santé | vous versent leurs saveurs, 6+6 a
Depuis quinze soleils, | près de quitter la vie, 6+6 b
Je me sens accablé | de mortelles langueurs. 6+6 a
Pour vous, vivez heureux, | vivez, et dans vos cœurs, 6+6 a
Quel que soit mon destin, | conservez mon image. 6+6 a
40 Et cependant au dieu | du ténébreux rivage, 6+6 a
Pour fléchir son courroux, | vouez, ô mes amis, 6+6 a
Du lait pur, un vin pur, | et de noires brebis. 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
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