Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
LOY_1/LOY8
Charles LOYSON
LE BONHEUR DE L'ÉTUDE :
discours en vers et autres poésies
1817
ODES
ODE VI
A MONSIEUR DUCIS
SUBLIME esprit, noble courage, 8 a
Qui du ciel reçus en partage, 8 a
La lyre de Virgile et l'âme des Catons ; 6+6 b
Toi, de qui' la libre indigence 8 c
5 Des tyrans brava la vengeance, 8 c
Et sut, plus fière encor, fouler aux pieds leurs dons : 6+6 b
Ducis, tant qu'on vit ta patrie 8 a
Courber une tête flétrie 8 a
Sous le sceptre usurpé d'un cruel ravisseur, 6+6 b
10 Du fond de son humble retraite, 8 c
Ta muse inflexible et muette 8 c
D'un silence éclatant poursuivit l'oppresseur. 6+6 b
Tandis qu'un peuple entier d'esclaves, 8 a
S'applaudissant de ses entraves, 8 a
15 Aux faveurs du tyran vendait sa lâcheté, 6+6 b
Loin de cette foule servile, 8 c
Philosophe obscur et tranquille, 8 c
Tu cultivais les arts, la paix, la liberté. 6+6 b
Mais lorsqu'appaisé par nos larmes 8 a
20 Le ciel, après vingt ans d'alarmes, 8 a
Nous eut rendu le calme et le meilleur des Rois, 6+6 b
Tu quittas l'ombre et le silence ; 8 c
Tu parus, fier de voir la France 8 c
Heureuse et libre enfin sous l'empire des lois. 6+6 b
25 O tems d'un fortuné présage ! 8 a
L'abondance au riant visage 8 a
Vient embellir nos champs, enrichir nos cités : 6+6 b
Nos vaisseaux volent sur les ondes, 8 c
La paix fait fleurir les deux mondes, 8 c
30 Tout promet un long cours à nos prospérités. 6+6 b
Beaux jours ! où fuyez-vous si vite ! 8 a
Quel Dieu cruel vous précipite, 8 a
Et d'orages nouveaux charge déjà les cieux ? 6+6 b
Quelles effroyables ténèbres 8 c
35 Ont jeté leurs voiles funèbres 8 c
Sur l'antique palais des rois de nos aïeux ! 6+6 b
Toi dont la muse pathétique, 8 a
Peignit sur la scène tragique 8 a
D'Œdipe fugitif les royales douleurs : 6+6 b
40 Pour des disgrâces plus augustes, 8 c
Pour des maux plus grands, plus injustes, 8 c
De tes mâles pinceaux prête-moi les couleurs. 6+6 b
Faibles courages que nous sommes ! 8 a
Toujours au gré de quelques hommes 8 a
45 De maîtres et de lois nous verra-t-ou changer ? 6+6 b
Et les peuples, foule inutile, 8 c
Ne sont-ils qu’un troupeau servile, 8 c
Toujours livré d'avance à qui sait l'égorger. 6+6 b
Mais en vain un monstre parjure, 8 a
50 Armé d'audace et d'imposture, 8 a
Du fond de son exil nous rapporte des fers : 6+6 b
Insensé ! lorsque sur la scène, 8 c
Le ciel un instant te ramène, 8 c
C'est qu'il veut achever de venger l'univers, 6+6 b
55 Cours donc dans les plaines belgiques, 8 a
De nos calamités publiques, 8 a
Par un désastre affreux, va terminer le cours ; 6+6 b
Et que ta fureur infernale 8 c
Rencontre enfin l'heure fatale 8 c
60 Que tu sembles chercher et que tu fuis toujours, 6+6 b
Dieux, quelle épouvantable image ! 8 a
Cessez, ministres du carnage ; 8 a
Ses horribles destins enfin sont accomplis : 6+6 b
Il fuit ; sa perte est consommée, 8 c
65 Et partout la France charmée 8 c
Plante sur ses remparts la bannière des lis. 6+6 b
Ducis, prends ta lyre sublime, 8 a
Et que ton vieux sang se ranime 8 a
Pour célébrer ces jours de salut et de paix, 6+6 b
70 Mais à tes accens d'allégresse 8 c
Mêle des sons pleins de tristesse : 8 c
L'olivier croît pour nous au milieu des cyprès. 6+6 b
mètre profils métriques : 8, 6+6
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