Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
LOU_1/LOU9
Pierre LOUŸS
ŒUVRES COMPLÈTES
TOME XIII
POÉSIES
1888-1920
PREMIERS VERS
LE LIT
Ô couche ! sois bénie, où les femmes écloses, 6+6 a
Blanches, donnent le jour aux petits enfants roses, 6+6 b
Et dédoublent leur vie, heureuses de créer, 6+6 a
Puis se font apporter l’enfant, pleines d’alarmes, 6+6 b
5 Et comprenant qu’il vit, puisqu’on l’entend crier, 6+6 c
Sanglotent de bonheur en riant dans leurs larmes. 6+6 b
Ô couche, sois bénie où nous veillons, le soir, 6+6 c
Où nous sentons monter des parfums d’encensoir 6+6 a
De l’avenir lointain, lumineux comme un rêve, 6+6 c
10 Qui nous veut, qui nous dit : Plus haut ! Toujours plus haut ! 6+6 a
Et sur lui je ne sais quelle aurore se lève, 6+6 b
Qui nous fait trembler d’aise et crier en sursaut. 6+6 a
Ô couche ! ô couche ! sois bénie, où la Nature 6+6 b
Nous impose la loi de toute créature 6+6 c
15 Et nous livre la femme aimée, entre tes draps ; 6+6 b
Où, frissonnant ainsi qu’un roseau sur les berges, 6+6 c
Nous voyons dans l’étreinte auguste de leurs bras 6+6 a
Le nimbe de la mère éclore au front des vierges. 6+6 c
Et quand, vieillards chargés de maux et pleins de jours, 6+6 a
20 Las d’être, las d’aimer, las de penser toujours, 6+6 b
La Nature nous pousse à la Nuit infinie, 6+6 a
Quand nous aspirons vers le calme apaisement 6−6 b
Du silence éternel…, ô couche, sois bénie, 6+6 a
Où le froid du Néant nous endort doucement ! 6+6 b
mètre profil métrique : 6−6
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