Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
LOU_1/LOU26
Pierre LOUŸS
ŒUVRES COMPLÈTES
TOME XIII
POÉSIES
1888-1920
PREMIERS VERS
LA SIRÈNE
Non ! Les temps sont passés | des croyances profondes : 6+6 a
Le vent religieux | ne souffle plus sur nous ; 6+6 b
Nos yeux ont pénétré | le ciel peuplé de mondes, 6+6 a
Et nous le regardons | sans fléchir les genoux. 6+6 b
5 Nous avons déchiré | leur firmament de toile 6+6 a
Déployé, disaient-ils, | sous les pieds de leur Dieu ; 6+6 b
Et nous n’avons trouvé, | plus haut que les étoiles, 6+6 a
Que d’autres univers | éperdus dans le bleu. 6+6 b
À l’horizon : l’espace. | Au zénith : pas de voûte. 6+6 a
10 Quand nous penchions nos corps | dans le gouffre profond, 6+6 b
À notre âme hagarde | et qui frissonnait toute 6+6 a
Nous pouvions deviner | qu’il n’avait pas de fond. 6+6 b
Mais nous avions besoin | de croire à quelque chose, 6+6 a
Et pour notre Maïa | nous avons adopté 6+6 b
15 L’existence éternelle | et l’éternelle cause, 6+6 a
La Forme, l’Idéal, | la Beauté, la Beauté ! 6+6 b
Et nous avons refait | en l’honneur de la Sainte 6+6 a
Aux fois des jours anciens | une virginité, 6+6 b
Et nos cœurs rajeunis | seront la chaste enceinte 6+6 a
20 Où nous glorifierons | la Forme et la Beauté. 6+6 b
La Pensée a fini | son rôle sur la terre, 6+6
Puisqu’elle a démontré | tout le néant des Dieux : 6+6
Qu’elle rentre au néant | elle-même, et se taise ! 6+6
Penser, au cœur de l’homme, | était fastidieux. 6+6
25 Ô Forme lumineuse, | éternelle, splendide ! 6+6
Forme ! essence du monde, | âme de la Beauté, 6+6
Drapée au fond des cieux | dans ta ligne candide. 6+6
Forme ! abstraction pure | et sans réalité, 6+6
Idéal vêtement des choses… 8
30 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
mètre profils métriques : 6+6, (8)
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