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P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
LFT_4/LFT499
Jean de LA FONTAINE
ŒUVRES DIVERSES II
1656-1696
PIÈCES DIVERSES ATTRIBUÉES A LA FONTAINE
XI
A MADAME D. L. S
De votre aimable et chère idée, 8 a
Mon âme toujours possédée, 8 a
Parmi les plaisirs les plus doux, 8 a
Ne vit et n'entretint que vous. 8 a
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5 Qu'une amoureuse rêverie, 8 a
Remplissant mon esprit de plaisirs innocents 6+6 b
Qui faisoient autrefois le bonheur de ma vie, 6+6 a
Me ravit l'usage des sens ; 8 b
Mon corps, tout à coup immobile, 8 a
10 Et mes yeux sur la terre attachés sans la voir, 6+6 b
Faisoient assez juger qu'au dedans peu tranquille, 6+6 a
Mon cœur sur ses transports n'avoit plus de pouvoir. 6+6 b
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Je vis ce jeune enfant que je tiens à mes gages, 6+6 a
Et qui, tant que pour vous je n'ai point soupiré, 6+6 b
15 Me servoit de guide assuré 8 b
En cent lieux différents où j'offrois mes hommages. 6+6 a
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Si mille petits soins me témoignent son zèle, 6+6 a
Mille feux, dans mon cœur allumés tour à tour, 6+6 b
N'ont que trop fait voir qu'à l'Amour 8 b
20 Je n'ai jamais été rebelle. 8 a
Il me vient voir souvent : nous nous parlons tous deux, 6+6 a
Mais c'est toujours avec mystère ; 8 b
Il dit qu'aux desseins amoureux 8 a
Trop d'éclat est contraire ; 6 b
25 Il ne se montre aussi qu'à moi seul, et la nuit ; 6+6 a
Ou bien, quand dans un bois, loin du monde et du bruit, 6+6 a
Le sommeil, à mes yeux dérobant la lumière, 6+6 a
M'oblige à fermer la paupière, 8 a
Alors, paroissant, sans effroi, 8 a
30 Il parle et s'explique avec moi. 8 a
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Les divinités des fables 7 a
S'apprivoisent aisément, 7 b
Mais, quoiqu'elles soient traitables, 7 a
On ne les voit qu'en dormant. 7 b
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
35 Le pauvre enfant, honteux et dans l'effroi 4+6 a
D'être banni d'auprès de moi, 8 a
Par un torrent de larmes 6 a
Me faisoit voir sa peine et ses alarmes, 4+6 a
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
D'abord, auprès de moi vous prîtes votre place, 6+6 a
40 Et mon petit Amour, pour fléchir mon courroux, 6+6 b
Vint se jeter à vos genoux, 8 b
Sûr par vous d'obtenir sa grâce. 8 a
Sensible à ses soupirs, vous les reçûtes bien ; 6+6 a
Vous lui fîtes quelques caresses. 8 b
45 Je ne fus point de tout votre entretien, 4+6 a
Mais il vous dit pour moi mille et mille tendresses. 6+6 b
Enfin je me laissai toucher, 8 a
Et ne pus contre lui plus longtemps me fâcher. 6+6 a
Je lui pardonnai donc, et ce fut pour vous plaire. 6+6 a
50 Quoique le ciel m'ait fait un esprit assez doux, 6+6 b
S'il se fût appu d'un autre que de vous, 6+6 b
Il n'auroit pas sitôt apaisé ma colère. 6+6 a
Après cela, devenu familier, 4+6 a
Ce petit dieu, dont l'humeur enfantine 4+6 b
55 Est toujours folâtre et badine, 8 b
S'assit sur vos genoux, sans se faire prier. 6+6 a
Il vous baisa : vous le laissâtes faire, 4+6 a
Et tout cela n'étoit pas sans mystère. 4+6 a
Enfin, ayant longtemps admiré vos appas, 6+6 a
60 Il s'endormit entre vos bras. 8 a
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
« Ainsi donc, me dit-il, je ne puis plus voler ! 6+6 a
Ainsi, cette beauté, qui me laisse sans ailes, 6+6 b
Des peines les plus cruelles 7 b
N'aura qu'à nous accabler. 7 a
65 Nous gémirons tous deux dans un long esclavage, 6+6 a
Sans pouvoir de ses mains enlever votre cœur, 6+6 b
Si, joignant contre nous l'injustice à l'outrage, 6+6 a
Elle nous traite un jour avec trop de rigueur ! » 6+6 b
mètre profils métriques : 8, 6, 7, 6+6, 4+6
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