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LFT_4/LFT483
Jean de LA FONTAINE
ŒUVRES DIVERSES II
1656-1696
LETTRES À DIVERS
XXVIII
A S. A. S. Mgr LE PRINCE DE CONTI
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Pleurez, citoyens de Paphos, 8 a
Jeux et Ris, et tous leurs suppôts ; 8 a
La F…Force est enfin condamnée. 8 a
Sur le fait de son hyménée 8 a
5 On vient de la tympaniser. 8 a
Elle n'a qu'à se disposer 8 a
A faire une amitié nouvelle. 8 a
Que le ciel console la belle ! 8 a
Et puisse-t-elle incessamment 8 a
10 Se pourvoir d'époux ou d'amant, 8 a
Lequel il lui plaira d'élire ! 8 a
Elle a de l'esprit, c'est tout dire ; 8 a
Mais a-t-elle eu du jugement 8 a
De manquer l'accommodement 8 a
15 B…Briou lui promettoit monnoie. 8 a
Dos à dos la cour les renvoie, 8 a
Après que la chose a longtemps. 8 a
Été tout d'un contraire sens. 8 a
L'arrêt, entre autres points, ordonne 8 a
20 Que tous deux paieront une aumône : 8 a
Mille francs la belle, et B…Bri ou 8 a
Mille écus sans qu'il manque un sou. 8 a
D'intérêt pour l'état de fille 8 a
Violé dans telle famille, 8 a
25 Un seul denier ne se paiera ; 8 a
Qui plus y mit, plus y perdra. 8 a
Pleurez, Amours, gens de Cythère 8 a
Celle que Vénus votre mère 8 a
Gratifioit de maints beaux dons 8 a
30 Va passer des jours un peu longs. 8 a
La F…Force a sa cause perdue, 8 a
Après s'être bien défendue 8 a
Par la bouche des avocats ; 8 a
Et, je crois, en tout autre cas. 8 a
35 Ces messieurs ont dit des merveilles, 8 a
Qu'elle a de ses propres oreilles 8 a
Entendu très-distinctement ; 8 a
Car elle étoit au jugement. 8 a
Et que diable alloit-elle y faire ? 8 a
40 Étoit-ce chose nécessaire ? 8 a
Falloit-il là montrer son nez ? 8 a
Mille brocards se sont donnés, 8 a
Bons et mauvais, de toute espèce, 8 a
Quelques-uns emportant la pièce. 8 a
45 Un des Cicérons de ce temps 8 a
Dit force traits assez plaisants. 8 a
L'avocat général lui-même, 8 a
Avec son sérieux extrême, 8 a
Allégua devant tout Paris 8 a
50 L'Écriture et les cinq maris 8 a
Que gardoit la Samaritaine. 8 a
L'orateur de cour souveraine 8 a
Fit là-dessus claquer son fouet, 8 a
Savant en amour comme en droit. 8 a
55 C'est un dieu de sa connoissance. 8 a
Hé ! pourquoi la jurisprudence 8 a
Banniroit-elle cet enfant 8 a
Qui des Catons va triomphant ? 8 a
Voit-on qu'il épargne personne ? 8 a
60 Il soumet jusqu'à la couronne, 8 a
J'entends la couronne des rois, 8 a
Et non celle de saint François. 8 a
Pleurez, habitants d'Amathonte : 8 a
La F…Force, non sans quelque honte, 8 a
65 A vu rompre les doux liens 8 a
Qui lui promettoient de grands biens. 8 a
Doux liens ? ma foi non, beau sire. 8 a
Sur ce sujet c'est assez rire. 8 a
Je soutiens et dis hautement 8 a
70 Que l'hymen est bon seulement 8 a
Pour les gens de certaines classes. 8 a
Je le souffre en ceux du haut rang, 8 b
Lorsque la noblesse du sang, 8 b
L'esprit, la douceur, et les grâces, 8 a
75 Sont joints au bien, et lit à part. 8 a
Il me faut plus à mon égard. 8 a
Et quoi ? de l'argent sans affaire ; 8 a
Ne me voir autre chose à faire, 8 a
Depuis le matin jusqu'au soir, 8 a
80 Que de suivre en tout mon vouloir ; 8 a
Femme, de plus, assez prudente 8 a
Pour me servir de confidente. 8 a
Et, quand j'aurois tout à mon choix, 8 a
J'y songerais encor deux fois 8 a
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
mètre profil métrique : 8
forme globale type : suite de strophes
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