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C = clitique
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F = "e" féminin
| = césure
LFT_4/LFT472
Jean de LA FONTAINE
ŒUVRES DIVERSES II
1656-1696
LETTRES À DIVERS
X
A M. FOUQUET
EN LUI ENVOYANT L'ODE SUIVANTE SUR LE MARIAGE DE
MONSIEUR, FRÈRE UNIQUE DU ROI,
AVEC HENRIETTE-ANNE D'ANGLETERRE, EN MARS 1661
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Quant à moi, sans être devin, 8 a
J'ose gager que d'un Dauphin 8 a
Nous verrons dans peu la naissance : 8 b
Thérèse, accomplissant le repos de la France, 6+6 b
5 Y fera, je m'assure, encor cette façon. 6+6 c
Ce qui confirme mon soupçon, 8 c
C'est la faveur des dieux, qui sert notre monarque 6+6 d
Comme il mérite, et qui ne put jamais 4+6 e
Lui refuser aucune marque 8 d
10 Du respect que le sort a pour tous ses souhaits. 6+6 e
La conjecture que je fais 8 e
N'est pas, seigneur, fort difficile ; 8 f
Car sans vous étaler d'un discours inutile 6+6 f
Toutes les raisons que j'en ai, 8 e
15 Nous avons un roi trop habile 8 f
Pour ne pas réussir en tous ses coups d'essai. 6+6 e
A peine il commença ses premiers exercices, 6+6 h
Qu'il se fit admirer des héros de sa cour ; 6+6 i
Puis, d'un cœur ennemi de ces molles délices 6+6 h
20 Qui loin du champ de Mars ont choisi leur séjour, 6+6 i
Il sortit des bras de l'Amour, 8 i
Fit trembler cent cités, porta partout la guerre ; 6+6 j
Maint rempart fut ouvert, maint escadron rompu : 6+6 k
Les Flamands, s'ils eussent pu, 7 k
25 Se fussent cachés sous terre. 7 j
Tel on voit un jeune lion 8 c
Courir à sa première proie. 8 l
La Flandre alloit souffrir plus de maux qu'Ilion : 6+6 c
Ses peuples ignoroient l'usage de la joie ; 6+6 l
30 Louis eût renversé le reste de leurs tours ; 6+6 m
Si la fille du prince ibère 8 j
N'eût interposé les amours, 8 m
Qui firent plus en quatre jours 8 m
Q'aucun plénipotentiaire, 8 j
35 Par son travail et ses discours, 8 m
En quatre mois n'auroit su faire. 8 j
Que si notre monarque aux tournois de Bellone 6+6 n
Se fit dès l'abord renommer, 8 o
N'a-t-il pas mieux fait que personne 8 n
40 Son apprentissage d'aimer ? 8 o
Pour l'objet qui l'a su charmer 8 o
N'a-t-il pas cédé des conquêtes, 8 p
Refusé des trésors, méprisé des états, 6+6 q
Et préféré Thérèse aux palmes toutes prêtes 6+6 p
45 Que le sort promettoit aux efforts de son bras ? 6+6 q
Mais comment s'est-il pris tout d'un coup aux affaires ? 6+6 r
Quel roi mieux que le nôtre entend le cabinet ? 6+6 s
Peut-on développer d'un jugement plus net 6+6 s
Tant de conseils si nécessaires ? 8 r
50 Les soins de son état ne le lassent jamais ; 6+6 e
Et dans les travaux de la paix 8 e
Il agit encore en Hercule. 8 u
Un autre eût tout perdu quand nous perdîmes Jule ; 6+6 u
Mais de quel changement est suivi son trépas ? 6+6 q
55 Louis, ne l'ayant plus, sait régir ses provinces : 6+6 v
La machine de nos états, 8 q
Qui sans l'effort de cet Atlas 8 q
Eût fait succomber d'autres princes, 8 v
Ne pèse point au nôtre, et non plus que les cieux 6+6 w
60 N'a besoin pour support que du maître des dieux. 6+6 w
Tous ses commencements ayant été si beaux, 6+6 x
Celui de son hymen nous promet des miracles : 6+6 y
J'en attends un Dauphin, dont les exploits nouveaux 6+6 x
Ne pourront rencontrer d'assez puissants obstacles. 6+6 y
65 La victoire en tout lieu le doit accompagner. 6+6 o
Sans qu'il se fasse craindre on le verra régner : 6+6 o
C'est bien le mieux, qui le sait faire. 8 j
Les peuples les plus fiers sous un joug volontaire 6+6 j
Se verront d'eux-mêmes soumis. 8 z
70 Aux dépens de ses ennemis 8 z
Son état un jour doit s'accroître. 8 a
Il aura les dieux pour amis, 8 z
Il aura son père pour maître. 8 a
Thérèse, le portant avec un soin si tendre, 6+6 b
75 L'ornera de vertus et de dons inouis : 6+6 z
Jugez quel il doit être, et ce qu'on peut attendre 6+6 b
D'un chef-d'œuvre formé par elle et par Louis. 6+6 z
De sa mère il tiendra la douceur et les charmes ; 6+6 c
Et de son père, l'art de dompter par les armes 6+6 c
80 Ceux qui résisteront à toutes ses bontés. 6+6 d
Il sera conquérant en diverses manières ; 6+6 r
Et son empire un jour n'aura plus de frontières, 6+6 r
Non pas même les cœurs des plus fières beautés. 6+6 d
Celle dont nous venons de chanter l'hyménée 6+6 e
85 Ne peut qu'elle ne rende un tel œuvre accompli ; 6+6 f
De bien moins de fleurons sa tête est couronnée, 6+6 e
Que son cœur de vertus ne se montre rempli. 6+6 f
Les graces, les beautés qui reluisent en elle 6+6 g
Ne font que la moitié d'un tout si précieux : 6+6 w
90 Son esprit est divin, son ame est toute belle : 6+6 g
Thérèse est un chef-d'œuvre achevé par les cieux. 6+6 w
Je me croyois sorti d'une haute entreprise, 6+6 h
Et mon chant me sembloit ne pouvoir mieux finir : 6+6 i
Anne, par ses bontés dont mon ame est éprise, 6+6 h
95 S'est encor présentée à mon ressouvenir. 6+6 i
Notre Dauphin en doit tenir 8 i
Les mêmes dons, mais d'une autre manière : 4+6 j
La sagesse aux conseils, l'esprit plein de lumière, 6+6 j
La fermeté que l'on trouve aux héros, 4+6 x
100 Et la constance dans les maux. 8 x
Mais, quoi ! de l'exercer il n'est plus de matière. 6+6 j
Vous dépeindre Anne tout entière, 8 j
C'est pour ma muse un trop hardi projet : 4+6 s
Si vous regardez mon sujet, 8 s
105 Que dirai-je d'assez sublime ? 8 k
Que ne dirai-je point, si je suis mon devoir ? 6+6 l
Dieux ! qu'on est empêché quand il faut qu'on exprime 6+6 k
Ce qu'on ne sauroit concevoir ! 8 l
Dispensez-moi de cette peine ; 8 m
110 Vous savez, Monseigneur, quelle est Anne et Louis. 6+6 z
Vous voyez tous les jours notre nouvelle reine : 6+6 m
Si vos yeux n'en sont éblouis, 8 z
Je les tiens bons ; ils le sont, et personne 4+6 n
N'en a douté jusques ici : 8 f
115 Puissent-ils dans vingt ans veiller pour la couronne ? 6+6 n
Je ne vous plaindrai pas d'avoir un tel souci. 6+6 f
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
mètre profils métriques : 8, 7, 6+6, 4+6
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