Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
LFT_4/LFT463
Jean de LA FONTAINE
ŒUVRES DIVERSES II
1656-1696
LETTRES DE LA FONTAINE À SA FEMME
III
A LA MÊME
SUITE DU MÊME VOYAGE
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Je lui trouvai la mine d'un matois : 4+6 a
Aussi l'étoit ce prince, dont la vie 4+6 b
Doit rarement servir d'exemple aux rois, 4+6 a
Et pourroit être en quelques points suivie. 4+6 b
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5 La Beauce avoit jadis des monts en abondance, 6+6 a
Comme le reste de la France : 8 a
De quoi la ville d'Orléans, 8 a
Pleine de gens heureux, délicats, fainéants, 6+6 a
Qui vouloient marcher à leur aise, 8 a
10 Se plaignit, et fit la mauvaise ; 8 a
Et messieurs les Orléanois 8 a
Dirent au Sort, tous d'une voix, 8 a
Une fois, deux fois et trois fois, 8 a
Qu'il eût à leur ôter la peine 8 a
15 De monter, de descendre, et remonter encor. 6+6 b
Quoi ! toujours mont, et jamais plaine ! 8 a
Faites-nous avoir triple haleine, 8 a
Jambes de fer, naturel fort, 8 b
Ou nous donnez une campagne 8 c
20 Qui n'ait plus ni mont ni montagne. 8 c
Oh ! oh ! leur repartit le Sort, 8 b
Vous faites les mutins ! et dans toutes les Gaules 6+6 a
Je ne vois que vous seuls qui des monts vous plaigniez ! 6+6 b
Puisqu'ils vous nuisent à vos pieds, 8 b
25 Vous les aurez sur vos épaules. 8 a
Lors la Beauce de s'aplanir, 8 a
De s'égaler, de devenir 8 a
Un terroir uni comme glace ; 8 a
lit bossus de naître en la place, 8 a
30 Et monts de déloger des champs. 8 a
Tout ne put tenir sur les gens : 8 a
Si bien que la troupe céleste, 8 a
Ne sachant que faire du reste, 8 a
S'en alloit les placer dans le terroir voisin, 6+6 a
35 Lorsque Jupiter dit : Épargnons la Touraine 6+6 b
Et le Blésois ; car ce domaine 8 b
Doit être un jour à mon cousin : 8 a
Mettons-les dans le Limousin. 8 a
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Que dirons-nous que fut la Loire 8 a
40 Avant que d'être ce qu'elle est ? 8 b
Car vous savez qu'en son histoire 8 a
Notre bon Ovide s'en tait. 8 b
Fut-ce quelque aimable personne, 8 a
Quelque reine, quelque amazone, 8 a
45 Quelque nymphe au cœur de rocher, 8 a
Qu'aucun amant ne sut toucher ? 8 a
Ces origines sont communes ; 8 b
C'est pourquoi n'allons point chercher 8 a
Les Jupiters et les Neptunes, 8 b
50 Ou les dieux Pans qui poursuivoient 8 a
Toutes les belles qu'ils trouvoient. 8 a
Laissons là ces métamorphoses, 8 a
Et disons ici, s'il vous plaît, 8 b
Que la Loire étoit ce qu'elle est 8 b
55 Dès le commencement des choses. 8 a
La Loire est donc une rivière 8 a
Arrosant un pays favorisé des cieux, 6+6 b
Douce, quand il lui plaît, quand il lui plaît, si fière 6+6 a
Qu'à peine arrête-t-on son cours impérieux. 6+6 b
60 Elle ravageroit mille moissons fertiles, 6+6 a
Engloutiroit des bourgs, feroit flotter des villes, 6+6 a
Détruiroit tout en une nuit : 8 a
Il ne faudroit qu'une journée 8 b
Pour lui voir entraîner le fruit 8 a
65 De tout le labeur d'une année, 8 b
Si le long de ses bords n'étoit une levée 6+6 b
Qu'on entretient soigneusement. 8 a
Dès lors qu'un endroit se dément, 8 a
On le rétablit tout à l'heure ; 8 a
70 La moindre brèche n'y demeure 8 a
Sans qu'on y touche incessamment : 8 a
Et pour cet entretènement, 8 a
Unique obstacle à tels ravages, 8 b
Chacun a son département, 8 a
75 Communautés, bourgs et villages. 8 b
Vous croyez bien qu'étant sur ses rivages, 4+6 b
Nos gens et moi nous ne manquâmes pas 4+6 a
De promener à l'entour notre vue : 4+6 b
J'y rencontrai de si charmants appas 4+6 a
80 Que j'en ai l'âme encore tout émue. 4+6 b
Coteaux riants y sont des deux côtés : 4+6 c
Coteaux non pas si voisins de la nue 4+6 b
Qu'en Limousin, mais coteaux enchantés, 4+6 c
Belles maisons, beaux parcs et bien plantés, 4+6 a
85 Prés verdoyants dont ce pays abonde, 4+6 b
Vignes et bois, tant de diversités, 4+6 a
Qu'on croit d'abord être en un autre monde. 4+6 b
Mais le plus bel objet, c'est la Loire sans doute : 6+6 a
On la voit rarement s'écarter de sa route ; 6+6 a
90 Elle a peu de replis dans son cours mesuré : 6+6 a
Ce n'est pas un ruisseau qui serpente en un pré ; 6+6 a
C'est la fille d'Amphitrite ; 7 a
C'est elle dont le mérite, 7 a
Le nom, la gloire et les bords, 7 a
95 Sont dignes de ces provinces 7 b
Qu'entre tous leurs plus grands trésors 8 a
Ont toujours placé nos princes. 7 b
Elle répand son cristal 7 a
Avec magnificence ; 6 b
100 Et le jardin de la France 7 b
Méritait un tel canal. 7 a
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
mètre profils métriques : 8, 7, 4+6, 6+6, (6)
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