Métrique en Ligne
LEG_1/LEG47
Charles LE GOFFIC
Poésies complètes
1889-1914
LE BOIS DORMANT
PETITS POÈMES
NOTRE-DAME DE PENMARC’H
À Edmond Haraucourt.
Chaque année, à Noël, on prétend que la Vierge 6+6 a
Mystérieusement quitte son beau ciel d’or, 6+6 b
Et, pour rendre visite aux chrétiens de l’Arvor, 6+6 b
Troque son manteau bleu contre un surcot de serge. 6+6 a
5 Au velours élimé de son étroit justin 6+6 a
Nul diamant n’accroche une lueur soudaine. 6+6 b
Elle est vêtue ainsi qu’une humble Bigoudenne ; 6+6 b
La fatigue et le hâle ont défleuri son teint. 6+6 a
Mais l’accent de sa voix a des douceurs étranges : 6+6 a
10 Ceux qui l’ont entendu meurent de son regret. 6+6 b
Notre ciel était sombre et, dès qu’elle paraît, 6+6 b
Une allégresse emplit les sentiers et les granges. 6+6 a
Jésus, entre ses bras, repose. On croirait voir, 6+6 a
Avec son devantier d’étoffe rude et terne, 6+6 b
15 Quelque petit enfant de Penmarc’h ou d’Audierne, 6+6 b
Sans le feu sombre et doux qui couve en son œil noir. 6+6 a
Une aube évangélique au loin fleurit l’espace 6+6 a
Et, ployant le genou devant ces pèlerins, 6+6 b
Les hommes de l’Arvor, laboureurs et marins, 6+6 b
20 Sentent confusément que c’est leur Dieu qui passe. 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
forme globale type : suite périodique
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