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Charles LE GOFFIC
Poésies complètes
1889-1914
AMOUR BRETON
L’ENLÈVEMENT POUR RIRE
L’amour, comme les cailles, vient
et s’en va aux temps chauds…
J.-P. Richter.
Ainsi c’est vous que l’on marie 8 a
Au mois prochain ? 4 b
Qui donc épousez-vous, Marie ? 8 a
Chose ou Machin ? 4 b
5 Chose ou Machin, il ne m’importe. 8 a
La vérité, 4 b
C’est que je suis mis à la porte 8 a
En plein été. 4 b
Oui, cet hymen va se conclure, 8 a
10 Et Messidor 4 b
Balance au vent la chevelure 8 a
Des épis d’or ! 4 b
Et c’est au moment où sur terre 8 a
Tout reverdit, 4 b
15 Que vous passez devant notaire 8 a
L’acte susdit ! 4 b
Oh ! non, cela n’est pas possible, 8 a
Mia bella, 4 b
Et je suis fou d’être sensible 8 a
20 À ce point-là ! 4 b
Quoi ! parce qu’un barbon vous offre, 8 a
Sincère ou non, 4 b
Ses rhumatismes et son coffre 8 a
Avec son nom, 4 b
25 Parce qu’il est prince ou vidame, 8 a
Quoi ! par désir 4 b
De s’entendre appeler madame 8 a
Xiks… à loisir, 4 b
Vous troqueriez notre jeunesse, 8 a
30 Échange vain ! 4 b
Nos beaux appétits de faunesse 8 a
Et de Sylvain ! 4 b
Non ! mille fois non, je le jure ! 8 a
Non, sarpejeu ! 4 b
35 Cet hymen n’est qu’une gageure 8 a
Et n’est qu’un jeu ! 4 b
Allons ! viens-nous-en, l’infidèle. 8 a
Par les sentiers 4 b
Fleuris tout le long d’asphodèle 8 a
40 Et d’églantiers. 4 b
Vois comme on est bien sur la mousse ! 8 a
Veux-tu t’asseoir ? 4 b
Sens-tu glisser sur ta frimousse 8 a
Le vent du soir ? 4 b
45 Il glisse, et ce sont des murmures. 8 a
Et des frissons. 4 b
Et des parfums volés aux mûres 8 a
Dans les buissons. 4 b
Il glisse ! Adieu, soucis moroses, 8 a
50 Tristesse, émoi ! 4 b
Ma mie, ouvrez vos lèvres roses 8 a
Et baisez-moi. 4 b
mètre profils métriques : 8, 4
forme globale type : suite périodique
schéma : 13(abab)
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