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Charles LE GOFFIC
Poésies complètes
1889-1914
AMOUR BRETON
SUR LA BEIGNE
Παπαπᾶ, πλέως μέν οἴνου,
Γάνυμαι.
Euripide.
Nous sommes partis ce matin, 8 a
Sans savoir où, pédétentin, 8 a
Au diable ! 2 b
J’en étais moi-même effaré, 8 c
5 Tant la route avait un air e- 8 c
ffroyable ! 2 b
Des flaques, de la boue, et puis 8 a
Un ciel noirâtre comme un puits 8 a
De mine, 2 b
10 Ce ciel mi-breton, mi-normand, 8 c
Qui fait perpétuellement 8 c
La mine. 2 b
Ajoutez, surcroît de malheur, 8 a
Nous crachant au visage leur 8 a
15 Décharge, 2 b
Sur nos côtés, sur nos devants, 8 c
Le tourbillon des âpres vents 8 c
Du large ! 2 b
Mais, si noir, si triste et si laid 8 a
20 Que fût le chemin, il fallait 8 a
Voir comme 2 b
Nous étions, quoique fatigués, 8 c
Gais, très gais, énormément gais 8 c
En somme ! 2 b
25 Nanette a des goûts vagabonds. 8 a
Qui la poussent par sauts et bonds, 8 a
Sans crainte 2 b
Que son pied ne heurte un caillou 8 c
Qui l’érafle, qui l’éraille ou 8 c
30 L’éreinte. 2 b
Moi-même j’ai, pour ces jours-là, 8 a
Outre mon béret de gala. 8 a
Des bottes, 2 b
Qui ne m’abandonnent jamais 8 c
35 Dans le cours sinueux de mes 8 c
Ribotes. 2 b
Or, tandis que nous dévalons 8 a
Par les taillis et les vallons 8 a
Que baigne, 2 b
40 Jusqu’à son prochain confluent. 8 c
De son flot visqueux et gluant, 8 c
La Beigne, 2 b
Nous faisons, comme des marmots, 8 a
Des phrases sans queue et des mots 8 a
45 Sans tête, 2 b
Moi, lui disant : « Turlututu ! » 8 c
Elle, me répondant : « Que tu 8 c
Es bête ! » 2 b
Ainsi vont nos pas imprudents. 8 a
50 Qu’importe qu’on patauge dans 8 a
La boue ? 2 b
Quand on a le cœur plein d’azur. 8 c
Qu’importe un soufflet du vent sur 8 c
La joue ? 2 b
mètre profils métriques : 8, 2
forme globale type : suite périodique
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