Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
LEC_3/LEC154
Charles-Marie LECONTE DE LISLE
POÈMES ANTIQUES
1852
Midi
Midi, roi des étés,épandu sur la plaine, 6+6 a
Tombe en nappes d'argentdes hauteurs du ciel bleu. 6+6 b
Tout se tait. L'air flamboieet brûle sans haleine : 6+6 a
La terre est assoupieen sa robe de feu. 6+6 b
5 L'étendue est immenseet les champs n'ont point d'ombre, 6+6 a
Et la source est tarie buvaient les troupeaux ; 6+6 b
La lointaine forêtdont la lisière est sombre, 6+6 a
Dort là-bas, immobile,en un pesant repos. 6+6 b
Seuls, les grands blés mûris,tels qu'une mer dorée, 6+6 a
10 Se déroulent au loindédaigneux du sommeil : 6+6 b
Pacifiques enfantsde la terre sacrée, 6+6 a
Ils épuisent sans peurla coupe du soleil. 6+6 b
Parfois, comme un soupirde leur âme brûlante, 6+6 a
Du sein des épis lourdsqui murmurent entre eux, 6+6 b
15 Une ondulationmajestueuse et lente 6+6 a
S'éveille, et va mourirà l'horizon poudreux. 6+6 b
Non loin quelques bœufs blancs,couchés parmi les herbes, 6+6 a
Bavent avec lenteursur leurs fanons épais, 6+6 b
Et suivent de leurs yeuxlanguissants et superbes 6+6 a
20 Le songe intérieurqu'ils n'achèvent jamais. 6+6 b
Homme, si le cœur pleinde joie ou d'amertume, 6+6 a
Tu passais vers mididans les champs radieux, 6+6 b
Fuis ! La nature est videet le soleil consume : 6+6 a
Rien n'est vivant ici,rien n'est triste ou joyeux. 6+6 b
25 Mais si désabusédes larmes et du rire, 6+6 a
Altéré de l'oublide ce monde agité, 6+6 b
Tu veux, ne sachant pluspardonner ou maudire, 6+6 a
Gter une suprêmeet morne volupté ; 6+6 b
Viens, le soleil te parleen lumières sublimes ; 6+6 a
30 Dans sa flamme implacableabsorbe-toi sans fin ; 6+6 b
Et retourne à pas lentsvers les cités infimes, 6+6 a
Le cœur trempé sept foisdans le néant divin. 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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