Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
LEC_3/LEC142
Charles-Marie LECONTE DE LISLE
POÈMES ANTIQUES
1852
Églogue
Gallus
Chanteurs mélodieux, habitants des buissons, 6+6 a
Le ciel pâlit, Vénus à l'horizon s'éveille ; 6+6 b
Cynthia vous écoute, enivrez son oreille ; 6+6 b
Versez-lui le flot d'or de vos belles chansons. 6+6 a
Cynthia
5 La nuit sereine monte, et roule sans secousse 6+6 a
Le chœur éblouissant des astres au ciel bleu ; 6+6 b
Moi, de mon bien-aimé, jeune et beau comme un dieu, 6+6 b
J'ai l'image en mon âme et j'entends la voix douce. 6+6 a
Gallus
Ô Cynthia, sais-tu mon rêve et mon désir ? 6+6 a
10 Phœbé laisse tomber sa lueur la plus belle ; 6+6 b
Et l'amoureux ramier gémit et bat de l'aile, 6+6 b
Et dans les bois songeurs passe un divin soupir. 6+6 a
Cynthia
La source s'assoupit et murmure apaisée, 6+6 a
Et de molles clartés baignent les noirs gazons. 6+6 b
15 Qu'ils sont doux à mes yeux vos calmes horizons, 6+6 b
Ô bois chers à Gallus, tout brillants de rosée ! 6+6 a
Gallus
Que ton sommeil soit pur, fleur du beau sol latin ! 6+6 a
Oh ! Bien mieux que ce myrte et bien mieux que ces roses, 6+6 b
Puissé-je parfumer ton seuil et tes pieds roses 6+6 b
20 De nocturnes baisers, jusques au frais matin ! 6+6 a
Cynthia
Enfant, roi de Paphos, remplis ma longue attente ! 6+6 a
Une voix s'est mêlée aux hymnes de la nuit… 6+6 b
Ô Gallus, ô bras chers qui m'emportez sans bruit 6+6 b
Dans l'épaisseur des bois, confuse et palpitante ! 6+6 a
Gallus
25 Dans le hêtre immobile où rêvent les oiseaux 6+6 a
On entend expirer toute voix incertaine ; 6+6 b
Viens, un dieu nous convie : en sa claire fontaine 6+6 b
La naïade s'endort au sein des verts roseaux. 6+6 a
Cynthia
Voile ton front divin, Phœbé ! Sombres feuillages, 6+6 a
30 Faites chanter l'oiseau qui dort au nid mousseux ; 6+6 b
Agitez les rameaux, ô sylvains paresseux ; 6+6 b
Naïade, éveille-toi dans les roseaux sauvages. 6+6 a
Gallus
Dormez, dormez plutôt, dieux et nymphes des bois ; 6+6 a
Dormez, ne troublez point notre ivresse secrète. 6+6 b
35 Reposez, ô pasteurs, ô brise, sois muette ! 6+6 b
Les immortels jaloux n'entendront point nos voix. 6+6 a
Cynthia
Vénus ! Ralentis donc les heures infinies ! 6+6 a
Ne sois pas, ô bonheur, quelque jour regretté ; 6+6 b
Dure à jamais, nuit chère ! Et porte, ô volupté, 6+6 b
40 Dans l'Olympe éternel nos âmes réunies ! 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
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