Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
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F = "e" féminin
| = césure
LEC_3/LEC140
Charles-Marie LECONTE DE LISLE
POÈMES ANTIQUES
1852
La robe du centaure
Antique justicier, ô divin Sagittaire, 6+6 a
Tu foulais de l'Œta la cime solitaire, 6+6 a
Et dompteur en repos, dans ta force couché, 6+6 b
Sur ta solide main ton front s'était penché. 6+6 b
5 Les pins de Thessalie, avec de fiers murmures, 6+6 a
T'abritaient gravement de leurs larges ramures ; 6+6 a
Détachés de l'épaule et du bras indompté, 6+6 b
Ta massue et ton arc dormaient à ton côté. 6+6 b
Tel, glorieux lutteur, tu contemplais, paisible, 6+6 a
10 Le sol sacré d'Hellas où tu fus invincible. 6+6 a
Ni trêve, ni repos ! Il faut encor souffrir : 6+6 b
Il te faut expier ta grandeur et mourir. 6+6 b
Ô robe aux lourds tissus, à l'étreinte suprême ! 6+6 a
Le néméen s'endort dans l'oubli de soi-même : 6+6 a
15 De l'immense clameur d'une angoisse sans frein 6+6 b
Qu'il frappe, ô destinée, à ta voûte d'airain ! 6+6 b
Que les chênes noueux, rois aux vieilles années, 6+6 a
S'embrasent en éclats sous ses mains acharnées ; 6+6 a
Et, saluant d'en bas l'Olympe radieux, 6+6 b
20 Que l'Œta flamboyant l'exhale dans les cieux ! 6+6 b
Désirs que rien ne dompte, ô robe expiatoire, 6+6 a
Tunique dévorante et manteau de victoire ! 6+6 a
C'est peu d'avoir planté d'une immortelle main 6+6 b
Douze combats sacrés aux haltes du chemin ; 6+6 b
25 C'est peu, multipliant sa souffrance infinie, 6+6 a
D'avoir longtemps versé la sueur du génie ; 6+6 a
Ô source de sanglots, ô foyer de splendeurs, 6+6 b
Un invisible souffle irrite vos ardeurs ; 6+6 b
Vos suprêmes soupirs, avant-coureurs sublimes, 6+6 a
30 Guident aux cieux ouverts les âmes magnanimes, 6+6 a
Et sur la hauteur sainte où brûle votre feu 6+6 b
Vous consumez un homme et vous faites un dieu. 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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