Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
LEC_2/LEC118
Charles-Marie LECONTE DE LISLE
POÈMES TRAGIQUES
1884
Si l'Aurore
SI l'Aurore, toujours,de ses perles arrose 6+6 a
Cannes, géroflierset maïs onduleux ; 6+6 b
Si le vent de la mer,qui monte aux pitons bleus, 6+6 b
Fait les bambous géantsbruire dans l'air rose ; 6+6 a
5 Hors du nid frais blottiparmi les vétivers 6+6 a
Si la plume écarlateallume les feuillages ; 6+6 b
Si l'on entend frémirles abeilles sauvages 6+6 b
Sur les cloches de pourpreet les calices verts ; 6+6 a
Si le roucoulementdes blondes tourterelles 6+6 a
10 Et les trilles aigusdu cardinal siffleur 6+6 b
S'unissent çà et làsur la montagne en fleur 6+6 b
Au bruit de l'eau qui vamouvant les herbes grêles ; 6+6 a
Avec ses bardeaux rouxjaspés de mousses d'or 6+6 a
Et sa varangue basseaux stores de Manille, 6+6 b
15 À l'ombre des manguiers grimpe la vanille 6+6 b
Si la maison du cheraïeul repose encor ; 6+6 a
Ô doux oiseaux bercéssur l'aigrette des cannes, 6+6 a
Ô lumière, ô jeunesse,arome de nos bois, 6+6 b
Noirs ravins qui, le longde vos âpres parois, 6+6 b
20 Exhalez au soleilvos brumes diaphanes ! 6+6 a
Salut ! Je vous salue,ô montagnes, ô cieux, 6+6 a
Du paradis perduvisions infinies, 6+6 b
Aurores et couchants,astres des nuits bénies, 6+6 b
Qui ne resplendirezjamais plus dans mes yeux ! 6+6 a
25 Je vous salue, au bordde la tombe éternelle, 6+6 a
Rêve stérile, espoiraveugle, désir vain, 6+6 b
Mirages éclatantsdu mensonge divin 6+6 b
Que l'heure irrésistibleemporte sur son aile ! 6+6 a
Puisqu'il n'est, par delànos moments révolus, 6+6 a
30 Que l'immuable oublide nos mille chimères, 6+6 b
À quoi bon se troublerdes choses éphémères ? 6+6 b
À quoi bon le soucid'être ou de n'être plus ? 6+6 a
J'ai gté peu de joie,et j'ai l'âme assouvie 6+6 a
Des jours nouveaux non moinsque des siècles anciens. 6+6 b
35 Dans le sable stérile dorment tous les miens 6+6 b
Que ne puis-je finirle songe de ma vie ! 6+6 a
Que ne puis-je, couchésous le chiendent amer, 6+6 a
Chair inerte, vouéeau temps qui la dévore, 6+6 b
M'engloutir dans la nuitqui n'aura point d'aurore, 6+6 b
40 Au grondement immenseet morne de la mer ! 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
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