Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
LEC_1/LEC55
Charles-Marie LECONTE DE LISLE
POÈMES BARBARES
1862
Mille ans après
L'âpre rugissementde la mer pleine d'ombres, 6+6 a
Cette nuit-là, grondaitau fond des gorges noires, 6+6 b
Et tout échevelés,comme des spectres sombres, 6+6 a
De grands brouillards couraientle long des promontoires. 6+6 b
5 Le vent hurleur rompaiten convulsives masses 6+6 a
Et sur les pics aiguséventrait les ténèbres, 6+6 b
Ivre, emportant par bondsdans les lames voraces 6+6 a
Les bandes de taureauxaux beuglements funèbres. 6+6 b
Semblable à quelque monstreénorme, épileptique, 6+6 a
10 Dont le poil se hérisseet dont la bave fume, 6+6 b
La montagne, deboutdans le ciel frénétique, 6+6 a
Geignait affreusement,le ventre blanc d'écume. 6+6 b
Et j'écoutais, ravi,ces voix désespérées. 6+6 a
Vos divines chansonsvibraient dans l'air sonore, 6+6 b
15 O jeunesse, o désirs,ô visions sacrées, 6+6 a
Comme un chœur de claironséclatant à l'aurore ! 6+6 b
Hors du gouffre infernal,sans y rien laisser d'elle, 6+6 a
Parmi ces cris et cesangoisses et ces fièvres, 6−6 b
Mon âme en palpitants'envolait d'un coup d'aile 6+6 a
20 Vers ton sourire, ô gloire !et votre arôme, ô lèvres ! 6+6 b
La nuit terrible, avecsa formidable bouche, 6+6 a
Disait : — La vie est douce ;ouvre ses portes closes ! — 6+6 b
Et le vent me disaitde son râle farouche : 6+6 a
Adore ! Absorbe-toidans la beauté des choses ! — 6+6 b
25 Voici qu'après mille ans,seul, à travers les âges, 6+6 a
Je retourne, ô terreur !à ces heures joyeuses, 6+6 b
Et je n'entends plus rienque les sanglots sauvages 6+6 a
Et l'écroulement sourddes ombres furieuses. 6+6 b
mètre profil métrique : 6−6
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