Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
LAP_8/LAP93
Victor de LAPRADE
LES VOIX DU SILENCE
1864
I
La Trêve de Dieu
I
L’été frappe à la vitre avec son doigt vermeil : 6+6 a
Ouvrez votre maison et votre âme au soleil ! 6+6 a
C’est Dieu dans ces clartés, c’est Dieu qui nous invite ; 6+6 b
Allons sur les hauteurs lui rendre sa visite ; 6+6 b
5 Dans l’ombre et dans le bruit nous vivions agités ; 6+6 a
Montons ! loin des rumeurs et des obscurités. 6+6 a
La campagne sourit, lumineuse et tranquille, 6+6 b
Et son calme fait honte aux fureurs de la ville ; 6+6 b
La paix de ces beaux lieux envahit tous les cœurs, 6+6 a
10 Il n’est, devant ce ciel, ni vaincus, ni vainqueurs. 6+6 a
Qu’il est bon d’écouter, au sortir des querelles, 6+6 b
Ces mille voix des champs, si bien d’accord entre elles ; 6+6 b
D’entendre la nature, aux pieds de son auteur, 6+6 a
Parler sans interprète, et sans contradicteur ! 6+6 a
15 C’est là qu’il faut s’enfuir pour se trouver soi-même, 6+6 b
Libre de qui vous hait, libre de qui vous aime, 6+6 b
Accompagné du juge et du témoin secrets 6+6 a
Et docile à subir leurs intimes arrêts. 6+6 a
Venez ! élevons-nous assez loin de la plaine 6+6 a
20 Pour perdre du regard la fourmilière humaine ; 6+6 a
Et, d’un esprit plus calme, allons sur la hauteur, 6+6 b
Voir sous ses grands aspects l’œuvre du Créateur. 6+6 b
A l’air libre des champs vivons cette journée ; 6+6 a
De rayons et de fleurs qu’elle soit couronnée, 6+6 a
25 Et que son souvenir, dans les mois sans soleil, 6+6 b
Brille au fond de nos cœurs tout plein de bon conseil. 6+6 b
Abrités dans ces bois du souffle de la haine, 6+6 a
Faisons sur la montagne une halte sereine ; 6+6 a
Et qu’enfin déridés par ce printemps joyeux, 6+6 b
30 Nos fronts soient sans nuage aussi bien que les cieux. 6+6 b
Voulez-vous mieux gter cette nature en fête 6+6 a
Et la posséder mieux telle que Dieu l’a faite ; 6+6 a
Voir là-haut reverdir vos espoirs triomphants ? 6+6 b
N’allez pas seul, menez avec vous les enfants. 6+6 b
35 Gravissons à pas lents, vers ce sommet bleuâtre, 6+6 a
Ces coteaux étagés comme un amphithéâtre ; 6+6 a
De la vigne aux sapins, par les prés, les blés verts, 6+6 b
Respirons chaque site et ses parfums divers. 6+6 b
A chacun des degrés où l’on reprend haleine, 6+6 a
40 Un plus large tableau correspond dans la plaine. 6+6 a
Jusqu’aux monts opposés voyez, vers l’orient, 6+6 b
S’étendre et s’éclairer ce pays souriant : 6+6 b
Les ruisseaux ombragés de peupliers et d’aunes, 6+6 a
Courent en noirs rubans parmi les moissons jaunes ; 6+6 a
45 Encadrés de cet or, et tels que des miroirs, 6+6 b
Les étangs argentés brillent près des manoirs ; 6+6 b
Des chemins blancs, bordés d’une verdure étroite, 6+6 a
Du couchant au levant courent en ligne droite, 6+6 a
Et, là-bas, à nos pieds, liant la plaide aux monts, 6+6 b
50 Dort une humble cité, berceau que nous aimons. 6+6 b
Montons ; les chevriers nous ont tracé la voie 6+6 a
Vers ce reste de neige où te soleil flamboie ; 6+6 a
Dans un pli des forêts, il brille en ce moment 6+6 b
Au front du rocher noir, comme un gros diamant. 6+6 b
55 Bien ! nous avons franchi la zone où croît le hêtre ; 6+6 a
Sous les sapins géants, les myrtils vont paraître. 6+6 a
Voici dans la bruyère un tapis rose doux 6+6 b
Tout prêt pour y dormir ou s’y mettre à genoux. 6+6 b
Un filet d’eau jaillit sous ces blocs de basalte ; 6+6 a
60 La place est bonne, enfants ! faisons là notre halte. 6+6 a
Déposez vos paniers, cerises et pain bis. 6+6 b
A vos fronts empourprés essuyez ces rubis. 6+6 b
Nous voilà délassés de notre route ardue ; 6+6 a
Tous ces jeunes regards dévorent l’étendue ; 6+6 a
65 On se tait. Le grillon, les cloches des troupeaux 6+6 b
Troublent seuls, par moments, cet immense repos. 6+6 b
Tous sont comme enivrés de cette paix splendide, 6+6 a
Et le groupe ébloui se serre autour du guide. 6+6 a
Enfants ! sentez-vous bien, présent à vos côtés, 6+6 a
70 L’hôte qui nous reçoit dans ces lieux enchantés ? 6+6 a
D’un bonheur qu’il a fait, donnons-lui les prémices : 6+6 b
Prions ! à mieux prier les hauts lieux sont propices. 6+6 b
Chaque fois qu’admirant la terre et ses splendeurs, 6+6 a
Enivrés de clartés, de musique et d’odeurs, 6+6 a
75 Vous atteindrez du pied ces régions sublimes, 6+6 b
Souvenez-vous, enfants, de prier sur les cimes. 6+6 b
Commençons par les morts, et demandons pour eux 6+6 a
L’active paix du ciel, l’essor des bienheureux ; 6+6 a
Qu’emportés à jamais dans les sphères bénies 6+6 b
80 Ils volent plus au fond des saintes harmonies ; 6+6 b
Que dans le sein du Père, ils montent chaque jour 6+6 a
Plus haut dans la lumière et plus haut dans l’amour. 6+6 a
Prions pour les vivants ! ceux qui luttent sans trêve : 6+6 b
A la suite des morts que l’esprit les soulève ; 6+6 b
85 Que tout combat gagné, toute épreuve ici-bas, 6+6 a
Leur soit un échelon vers de plus grands combats ; 6+6 a
Qu’ils fassent vaillamment la route malaie ; 6+6 b
Qu’au seuil de l’infini, leur tombe soit creue, 6+6 b
Et, dès avant la mort, sur leur calvaire obscur, 6+6 a
90 Que Dieu, pour leur sourire, entr’ouvre son azur. 6+6 a
Maintenant regardez, là-bas, ces champs prospères 6+6 b
Enrichis des sueurs et des os de vos pères, 6+6 b
Ces champs d’où sort le pain qu’ils ont semé pour vous : 6+6 a
Bénissons ce pays, enfants ! tous à genoux. 6+6 a
95 Bénissons et la terre et ceux qui la fécondent, 6+6 b
Les blés et les vertus qui sur ce sol abondent, 6+6 b
Ces riches sans orgueil et ces pauvres sans fiel ; 6+6 a
Bénissons les méchants… s’il en est sous ce ciel ! 6+6 a
Mêlons notre prière aux prières aies 6+6 b
100 Qui de ces vieux clochers s’élancent par voes ; 6+6 b
Afin qu’à son retour l’essaim des oraisons, 6+6 a
Chantant sur tous les cœurs et toutes les maisons, 6+6 a
Interrompe les deuils sous ces chaumes antiques ; 6+6 b
Afin que la rosée et le miel des cantiques, 6+6 b
105 Dans chaque goutte d’eau qui pleut sur chaque fleur, 6+6 a
Versent en retombant un baume à la douleur ; 6+6 a
Qu’en ces grains de froment une vertu pénètre, 6+6 b
Suscite dans les ceps le raisin qui va naître, 6+6 b
Pour que chacun récolte, au lieu d’un luxe vain, 6+6 a
110 La joie et la san dans ce pain et ce vin. 6+6 a
D’un long regard d’amour, parcourez cette plaine 6+6 a
D’espoirs, de souvenirs, d’amitiés toute pleine. 6+6 a
Comptez dans ces hameaux, au bord des enclos verts, 6+6 b
Les maisons et les cœurs qui vous sont grands ouverts. 6+6 b
115 Voyez-vous fuir au loin, sur toute la contrée, 6+6 a
Cette ligne d’argent dans la brume doe ? 6+6 a
C’est la Loire. Au milieu des jardins, sur ses bords, 6+6 b
Est une humble chapelle où vous avez des morts. 6+6 b
Arrêtez-vous : prions, mes amis ! c’est la place 6+6 a
120 Où tomba votre aïeul, avec dix de sa race ; 6+6 a
Tous martyrs de leur foi, de modestes héros 6+6 b
Par leurs mâles vertus désignés aux bourreaux. 6+6 b
Oubliez d’où partaient les balles fratricides, 6+6 a
D’où les vils délateurs, et les juges avides, 6+6 a
125 Et ne vous souvenez de ces morts généreux 6+6 b
Que pour aimer la France et la servir comme eux. 6+6 b
Mais trêve aux souvenirs !… la nature est en fêtes ; 6+6 a
Aux baisers du soleil livrons ces jeunes têtes. 6+6 a
Qu’on soit libre et joyeux ! Allons, mes bien-aimés, 6+6 b
130 Lisez dans le printemps, les livres sont fermés. 6+6 b
Feuilletez dans les prés les blanches marguerites ; 6+6 a
Sur ces pages de fleurs que de leçons écrites ! 6+6 a
Que d’augustes secrets, murmurés par le vent, 6+6 b
Et qu’on atteint sans peine, ici… rien qu’en vivant ! 6+6 b
135 Vivez, courez, grimpez ! Suivez la chèvre agile ; 6+6 a
Glissez, mes écureuils, sur ce bouleau fragile ; 6+6 a
Soyez forts, soyez bons : c’est la meilleure part : 6+6 b
Vous deviendrez savants, — si Dieu le veut, — plus tard. 6+6 b
II
Toi, libre pour un jour des assauts de la vie, 6+6 a
140 Quitte la sombre armure où tu t’enveloppais ; 6+6 b
Assieds-toi ! — la nature au repos te convie, 6+6 a
Et goûte intimement ton Dieu dans cette paix. 6+6 b
Ouvre à ce pur soleil, sur ces bruyères roses, 6+6 a
Ouvre un cœur pur ; reviens à tes jeunes saisons. 6+6 b
145 Laisse imprégner tes yeux de la beauté des choses, 6+6 a
Et grandir ta pensée avec les horizons. 6+6 b
L’homme ne trouble ici, ni les lieux, ni toi-même ; 6+6 a
Là point d’esprit rebelle et d’hôtes querelleurs. 6+6 b
Mets ton âme au niveau de ce calme suprême ; 6+6 a
150 Sois docile à ton Dieu comme l’onde et les fleurs. 6+6 b
Bénis la volon que les astres bénissent, 6+6 a
Qui meut tant de soleils dans un même concert ; 6+6 b
Et qu’en ton propre cœur ses décrets s’accomplissent, 6+6 a
Ainsi que tu les vois s’accomplir au désert. 6+6 b
155 Soumets-toi librement à ses lois souveraines ; 6+6 a
Courbe ton front de fils sous son bras paternel, 6+6 b
Sans opposer jamais, dans tes plus rudes peines, 6+6 a
L’obstacle d’un murmure à cet ordre éternel. 6+6 b
Pourquoi, d’un œil chagrin, scruter le fond des âmes 6+6 a
160 Et faire un crime au ciel des vices d’aujourd’hui ? 6+6 b
Est-ce à toi de juger si d’autres sont infâmes ? 6+6 a
Juge ton propre cœur ; tu n’as droit que sur lui ! 6+6 b
Tu sais bien que cette ombre, où ton regard s’attache, 6+6 a
Dispartra plus tard dans un flot de splendeurs. 6+6 b
165 Il suffît qu’il existe une beauté sans tache 6+6 a
Pour absoudre le sort de toutes ces laideurs. 6+6 b
Attends la floraison, tu n’as vu que le germe ; 6+6 a
Le fruit sera fidèle à ton pressentiment. 6+6 b
Dieu qui sema le grain veut le mener à terme ; 6+6 a
170 Conçut-il l’univers pour un avortement ? 6+6 b
L’homme s’agite en vain, débile créature ; 6+6 a
La vérité résiste à ses haines d’un jour ; 6+6 b
Il n’a pu réussir à gâter la nature 6+6 a
Va ! tout s’accomplira, dans un immense amour. 6+6 b
175 En ce joyeux désert, prends donc ta part de joie : 6+6 a
Chaque oiseau, chaque fleur, chante un hymne à l’été ; 6+6 b
Le noir sapin se dore et le rocher flamboie ; 6+6 a
L’eau brille et te sourit dans sa limpidité. 6+6 b
Savoure, ici, la vie ; ailleurs tu la dévores ; 6+6 a
180 Et durant que ton corps, doucement rajeuni, 6+6 b
Dans ces tièdes parfums, la boit par tous les pores, 6+6 a
Que ton âme, à longs traits, s’abreuve d’infini. 6+6 b
Appelle à toi d’en haut, d’en bas, de tout l’espace, 6+6 a
Tous ces vagues esprits peuplant l’immensité, 6+6 b
185 Tous ces germes flottants sur la brise qui passe ; 6+6 a
Fais-leur produire en toi la vie et la beauté. 6+6 b
Aspire avidement toutes les harmonies. 6+6 a
Comme un troupeau lâché dans la prairie en fleurs, 6+6 b
Fatigué de l’étable et des herbes jaunies, 6+6 a
190 Moissonne les clartés, les accords, les couleurs. 6+6 b
Alors, sentant la vie en toi qui surabonde, 6+6 a
Sors de ton propre cœur, fuis d’énervants sommeils, 6+6 b
Et darde ta pensée aux quatre coins du monde, 6+6 a
Et va saisir ton dieu par delà les soleils. 6+6 b
195 Poursuis dans cet azur une libre carrière ; 6+6 a
Nul décret au penseur n’y barra le chemin. 6+6 b
Tu peux à l’infini nager dans la lumière, 6+6 a
Sans y choquer ton aile à nul obstacle humain. 6+6 b
Qu’importe à ton esprit, si dans un coin du globe 6+6 a
200 Quelques valets impurs s’érigent en tyrans ? 6+6 b
Ton vol sur ces hauteurs à leurs lois se dérobe ; 6+6 a
Nul d’entre eux n’y salit tes yeux indifférents ! 6+6 b
Reviens donc habiter en ce monde paisible 6+6 a
Où rien ne trouble l’œil et ne clôt l’horizon, 6+6 b
205 Où tu sens l’impalpable, où tu vois l’invisible, 6+6 a
Où Dieu seul t’enveloppe et borne ta raison. 6+6 b
III
Déjà le soir ! — « Enfants, votre nid vous rappelle ; 6+6 a
Rentrons, mes chers petits, sous l’aile maternelle. » — 6+6 a
Et là-bas dans les prés, là-haut parmi les bois, 6+6 b
210 Mille échos argentins répondent à ma voix. 6+6 b
La jeune bande accourt. — « O mes folles abeilles, 6+6 a
Quelle moisson de fleurs à remplir des corneilles ! 6+6 a
En voilà pour couvrir tous ceux que vous aimez. 6+6 b
Nouez d’un triple jonc ces faisceaux embaumés. 6+6 b
215 Préparez une offrande à l’autel domestique 6+6 a
Chaque cellule aura sa guirlande rustique ; 6+6 a
Et, devant le berceau du joyeux nouveau-né, 6+6 b
Chaque portrait d’aïeul en sera couronné. 6+6 b
Marchons ! le soleil baisse et l’âtre se rallume. 6+6 a
220 Là-bas, de ce chalet voyez le toit qui fume ; 6+6 a
À la voix du berger, voyez ce grand chien roux 6+6 b
Ramenant les brebis plus dociles que vous. 6+6 b
Les chemins sont pierreux ; avant que la nuit gagne, 6+6 a
Tâchons d’atteindre, au moins, le pied de la montagne. » 6+6 a
225 On part ; les plus petits trottent à qui mieux mieux ; 6+6 a
Autant que le matin le soir sera joyeux. 6+6 a
Les pâtres, les bouviers à la troupe connue 6+6 b
Dans leur rude patois donnent la bienvenue. 6+6 b
Tous ces pauvres hameaux ont pour nous même accueil : 6+6 a
230 Un groupe curieux sourit sur chaque seuil ; 6+6 a
D’un bonsoir amical tout passant nous accoste ; 6+6 b
Le salut au salut allègrement riposte. 6+6 b
Il faut, plus d’une fois, appelés par nos noms, 6+6 a
Conter notre journée et d’où nous revenons : 6+6 a
235 « Quoi ! de si loin ! Si grands et si forts à cet âge ! 6+6 b
C’est qu’ils ont respi le bon air du village. » 6+6 b
Et chez maint laboureur, vieil ami du manoir, 6+6 a
Nous gtons en trinquant le vin et le pain noir. 6+6 a
Aimez à vous asseoir à ces tables champêtres ; 6+6 b
240 Respect aux laboureurs, enfants, comme aux ancêtres ! 6+6 b
C’est le sol nourricier ; c’est sous leur chaume obscur 6+6 a
Qu’avant de naître illustre un sang se garde pur. 6+6 a
Quand le temps a vaincu, sans lui demander grâce, 6+6 b
C’est là que noblement vient finir une race ; 6+6 b
245 Plutôt que de subir sous un joug détesté, 6+6 a
De serviles honneurs au prix de sa fierté. 6+6 a
Mais voici la maison,inquiète, sans doute ; — 6+6 b
La fenêtre est ouverte, on observe la route ; 6+6 b
Courez ! on nous répond ; on entend nos hourras ; 6+6 a
250 Un groupe est sur le seuil, et l’on nous tend les bras : 6+6 a
« C’est vous ! il est bien temps ! il fait presque nuit close ! 6+6 b
A demain les récits, qu’on soupe et se repose. » 6+6 b
Et malgré tout, il faut, maîtres et serviteurs, 6+6 a
Recevoir longuement nos baisers et nos fleurs. 6+6 a
255 Le sommeil les a pris, c’est fait, plus un ne bouge ; 6+6 b
Mais sur le blanc chevet, voyez ce front tout rouge ! 6+6 b
On va jusqu’au matin rêver, revoir encor 6+6 a
Les grands bois, les prés verts semés de boutons d’or, 6+6 a
Et l’on voyagera dans quelque monde étrange 6+6 b
260 Près du jeune Tobie accompagné d’un ange, 6+6 b
Et la nuit tout entière, en des tableaux charmants, 6+6 a
Reproduira du jour les mille enchantements. 6+6 a
IV
Toi, retourne au devoir, la trêve est écoue. 6+6 a
Armé de cette paix rentre dans la mêe. 6+6 a
265 Sans jamais pardonner aux bassesses du jour, 6+6 b
Conserve, en ta colère, un cœur rempli d’amour. 6+6 b
Porte toujours présent, parmi la foule impure, 6+6 a
Le dieu qui te parlait, dans la sainte nature ; 6+6 a
Et sous le joug commun qui va peser sur toi, 6+6 b
270 Garde à la liberté ton indomptable foi. 6+6 b
Tu viens, sur ces hauteurs où la vie est si belle, 6+6 a
Tu viens de respirer l’esprit qui renouvelle, 6+6 a
Et dans l’œuvre de Dieu tu sens, avec transport, 6+6 b
Ce qu’elle a de paisible, et ce qu’elle a de fort. 6+6 b
275 Demande pour ton cœur non le repos vulgaire, 6+6 a
Mais la séréni dans l’éternelle guerre ; 6+6 a
Ouvrier toujours calme et toujours agissant, 6+6 b
Pareil à la nature aux mains du Tout-Puissant. 6+6 b
Tu sais, dans le désert, sous le frêne et l’érable, 6+6 a
280 La source aux froides eaux qui rend invulnérable, 6+6 a
Le buisson flamboyant où Dieu se laisse voir ; 6+6 b
Ce qui donne l’oubli, ce qui donne l’espoir. 6+6 b
Va donc, dans le mépris de ces grandeurs d’une heure, 6+6 a
Instruit de ce qui passe et de ce qui demeure, 6+6 a
285 Plein de ce large amour qu’on rapporte des champs, 6+6 b
Va mériter encor la haine des méchants. 6+6 b
 Des montagnes du Forez.
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