Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
LAP_15/LAP237
Victor de LAPRADE
LE LIVRE DES ADIEUX
1874-1880
II
A LA TERRE MATERNELLE
J'aime la terre maternelle, 8 a
Son aspect est tranquille et fort ; 8 b
Plus on monte, et plus elle est belle. 8 a
La douce paix habile en elle, 8 a
5 On dirait la paix de la mort… 8 b
Mais je connais l'âme qui dort 8 b
Dans tes flancs, terre maternelle. 8 a
Je l'ai réveillé bien des fois. 8 a
Ton mâle esprit, sur les bruyères. 8 b
10 Dans les blés, la vigne et les bois ; 8 a
J'ai suscité ses grandes voix, 8 a
Tantôt joyeuses, tantôt fières ; 8 b
Dans tes fermes hospitalières 8 b
Je l'ai réveillé bien des fois. 8 a
15 Si j'aime tant cette nature, 8 a
C'est pour avoir beaucoup aimé, 8 b
Aimé sans courir d'aventure, 8 a
Parmi tes fleurs et ta verdure, 8 a
D' je sors le cœur embaumé. 8 b
20 C'est pour avoir beaucoup aimé 8 b
Que j'aime tant cette nature. 8 a
Là j'ai connu tous les amours. 8 a
Tous les beaux rêves qu'on caresse 8 b
Et le bonheur de tous les jours. 8 a
25 J'y trouvais des cœurs sans détours. 8 a
Nulle âme orageuse et trtresse. 8 b
Sans remords et sans folle ivresse. 8 b
Là j'ai connu tous les amours. 8 a
J'y gtai les vrais biens de l'âme 8 a
30 Et les plus doux plaisirs des yeux. 8 b
Des enfants, une honnête femme 8 a
Mon cœur n'y jeta feu ni flamme. 8 a
J'y passai fier, calme et joyeux. 8 b
J'ai là des fils et des aïeux ; 8 b
35 J'y gtai les vrais biens de l'âme. 8 a
J'ai là ce qui charme et soutient : 8 a
Vieux champ, vieux manoir, vieil ombrage, 8 b
l'homme sent qu'il s'appartient, 8 a
l'honneur du nom se maintient. 8 a
40 l'on a le cœur à l'ouvrage. 8 b
Là je ferai tête à l'orage 8 b
J'ai là ce qui charme et soutient. 8 a
Si j'ai trouvé mieux que des rimes, 8 a
Si j'ai fait parler dans mes vers 8 b
45 L'âme et le cœur, les voix intimes, 8 a
Les devoirs humbles ou sublimes 8 a
Et l'esprit du Dieu que je sers. 8 b
C'est toi, cher petit univers. 8 b
Qui m'as dicté mieux que des rimes. 8 a
50 J'ai connu les saines douleurs, 8 a
Les travaux, les besoins sévères 8 b
Des hommes forts, des laboureurs ; 8 a
Jamais en de lâches fureurs. 8 a
En des caprices éphémères, 8 b
55 Je n'ai pleuré pour des chimères… 8 b
J'ai connu les saines douleurs, 8 a
O douce terre maternelle, 8 a
Ton enfant est devenu vieux 8 b
Et, vers la patrie éternelle. 8 a
60 tout amour se renouvelle, 8 a
Je commence à lever les yeux. 8 b
Reçois donc mes tendres adieux, 8 b
O douce terre maternelle ! 8 a
mètre profil métrique : 8
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