Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
LAP_14/LAP217
Victor de LAPRADE
VARIA
1844-1879
XII
SÉRÉNITÉ
Jamais beau ciel d'avril plus riche de lumière, 6+6 a
Par delà ses flots d'or n'a montré tant d'azur ; 6+6 b
Des horizons jamais plus sereine atmosphère 6+6 a
N'a tracé le profil si lointain et si pur. 6+6 b
5 Respirons à loisir la brise calme et chaude 6+6 a
Avec la fine odeur des feuillages légers ; 6+6 b
La plaine est un tapis de velours émeraude 6+6 a
Et les pommiers en fleurs argentent nos vergers. 6+6 b
De la terre en travail pas un cri ne s'élance. 6+6 a
10 Las du bruit, à l'étroit dans les noires cités, 6+6 b
Je viens avec amour aspirer ce silence, 6+6 a
Et remplir mon regard de ces immensités. 6+6 b
Je vais ! à chaque pas d'un souci je m'allège ; 6+6 a
Je monte, inconscient, du côté du soleil. 6+6 b
15 Au pied des sommets noirs encor tachés de neige 6+6 a
Les pêchers ont rougi sur le coteau vermeil. 6+6 b
J'exhale, en respirant, ma dernière amertume ! 6+6 a
La douce humeur de l'air pénètre mon cerveau ! 6+6 b
Dans le sol et dans moi la chaleur se rallume, 6+6 a
20 Un monde y recommence avec le renouveau. 6+6 b
La nature et mon cœur entrent tous deux en sève ; 6+6 a
L'idée y va fleurir comme ces blés épais. 6+6 b
La germination de la graine et du rêve 6+6 a
S'accomplit fortement à travers cette paix. 6+6 b
25 Je sens, au seul parfum du sentier où je passe, 6+6 a
L'ardent travail des bois, des vignes, des buissons. 6+6 b
Mille ferments de vie ont parcouru l'espace 6+6 a
Et tout s'est fait sans bruit, hormis quelques chanson 6+6 b
Et moi je m'associe à ces vertus tranquilles ! 6+6 a
30 Je n'ai plus ni terreur, ni doute impatient ! 6+6 b
J'ai dépouillé la haine en m'éloignant des villes. 6+6 a
Et je souris d'amour au monde souriant. 6+6 b
Soulevé sans effort vers ces hauteurs que j'aime, 6+6 a
Loin du perplexe ennui qui m'agitait là-bas. 6+6 b
35 Je m'assieds dans l'azur au-dessus de moi-même 6+6 a
Et j'assiste impassible à mes propres combats. 6+6 b
De toutes parts, à flots, l'infini me pénètre, 6+6 a
Avec ces frais parfums, ces limpides couleurs ! 6+6 b
Toutes ces puretés s'infusent dans mon être, 6+6 a
40 Je vis à l'unisson des astres et des fleurs. 6+6 b
Je vais, libre comme eux d'espérance et de crainte. 6+6 a
Vers le but invisible emporté par l'amour ; 6+6 b
J'embrasse l'éternel d'une si forte étreinte, 6+6 a
Que je ne sens plus rien de mes chaînes d'un jour 6+6 b
45 J'adhère à vous, splendeurs ! en vous je me repose. 6+6 a
Clartés, beautés, vertus ! je vous attire en moi. 6+6 b
Et quand tu le voudrais, source de toute chose, 6+6 a
Tu ne pourrais, grand Dieu, me séparer de toi 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
logo du CRISCO logo de l'université