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| = césure
LAM_7/LAM117
Alphonse de LAMARTINE
HARMONIES POÉTIQUES ET RELIGIEUSES
1830
LIVRE TROISIÈME
HARMONIE V
HYMNE AU CHRIST
A M. MANZONI.
Verbe incréé ! source féconde 8 z
De justice et de liberté ! 8 a
Parole qui guéris le monde, 8 z
Rayon vivant de vérité ! 8 a
5 Est-il vrai que ta voix | d'âge en âge entendue, 6+6 b
Pareille au bruit lointain | qui meurt dans l'étendue, 6+6 b
N'a plus pour nous guider | que des sons impuissants ? 6+6 c
Et qu'une voix plus souveraine, 8 d
La voix de la parole humaine, 8 d
10 Étouffe à jamais tes accents ? 8 c
Mais la raison, c'est toi ! | mais cette raison même 6+6 e
Qu'était-elle avant l'heure | où tu vins l'éclairer ? 6+6 a
Nuage, obscurité, | doute, combat, système, 6+6 e
Flambeau que notre orgueil | portait pour s'égarer ! 6+6 a
15 Le monde n'était que ténèbres, 8 f
Les doctrines sans foi | luttaient comme des flots, 6+6 g
Et trompé, détrompé | de leurs clartés funèbres. 6+6 f
L'esprit humain flottait | noyé dans ce chaos ; 6+6 g
L'espérance ou la peur, | au gré de leurs caprices, 6+6 h
20 Ravageaient tour à tour | et repeuplaient les cieux, 6+6 i
La fourbe s'engraissait | du sang des sacrifices, 6+6 h
Mille dieux attestaient | l'ignorance des dieux ! 6+6 i
Fouillez les cendres de Palmyre, 8 j
Fouillez les limons d'Osiris 8 k
25 Et ces panthéons où respire 8 j
L'ombre fétide encor | de tous ces dieux proscrits ! 6+6 k
Tirez de la fange ou de l'herbe, 8 l
Tirez ces dieux moulés, | fondus, taillés, pétris, 6+6 k
Ces monstres mutilés, | ces symboles flétris, 6+6 k
30 Et dites ce qu'était | cette raison superbe 6+6 l
Quand elle adorait ces débris ! 8 k
Ne sachant plus nommer | les exploits ou les crimes. 6+6 m
Les noms tombaient du sort | comme au hasard jetés, 6+6 n
La gloire suffisait | aux âmes magnanimes, 6+6 m
35 Et les vertus les plus sublimes 8 m
N'étaient que des vices dorés ! 8 n
Tu parais ! ton verbe vole. 7 o
Comme autrefois la parole 7 o
Qu'entendit le noir chaos 7 g
40 De la nuit tira l'aurore, 7 p
Des cieux sépara les flots 7 g
Et du nombre fit éclore 7 p
L'harmonie et le repos ! 7 g
Ta parole créatrice 7 q
45 Sépare vertus et vice, 7 q
Mensonges et vérité ; 7 a
Le maître apprend la justice. 7 q
L'esclave la liberté, 7 a
L'indigent le sacrifice, 7 q
50 Le riche la charité ! 7 a
Un Dieu créateur et père, 7 r
En qui l'innocence espère, 7 r
S'abaisse jusqu'aux mortels ! 7 s
La prière qu'il appelle 7 t
55 S'élève à lui libre et belle 7 t
Sans jamais souiller son aile 7 t
Des holocaustes cruels ! 7 s
Nos iniquités, nos crimes, 7 m
Nos désirs illégitimes. 7 m
60 Voilà les seules victimes 7 m
Qu'on immole à ses autels ! 7 s
L'immortalité se lève 7 u
Et brille au delà des temps ; 7 c
L'espérance, divin rêve. 7 u
65 De l'exil que l'homme achève 7 u
Abrège les courts instants ; 7 c
L'amour céleste soulève 7 u
Nos fardeaux les plus pesants ; 7 c
Le siècle éternel commence, 7 v
70 Le juste a sa conscience. 7 v
Le remords son innocence ; 7 v
L'humble foi fait la science 7 v
Des sages et des enfants ! 7 c
Et l'homme qu'elle console 7 o
75 Dans celte seule parole 7 o
Se repose deux mille ans ! 7 c
Et l'esprit éclairé | par tes lois immortelles, 6+6 w
Dans la sphère morale | où tu guidas nos yeux, 6+6 i
Découvrit tout à coup | plus de vertus nouvelles 6+6 w
80 Que, le jour où d'Herschell | le verre audacieux 6+6 i
Porta l'œil étonné | dans les célestes routes, 6+6 x
Le regard qui des nuits | interroge les voûtes 6+6 x
Ne vit d'astres nouveaux | pulluler dans les deux 6+6 i
🙫
Non jamais de ces feux | qui roulent sur nos têtes, 6+6 y
85 Jamais de ce Sina | qu'embrasaient les tempêtes, 6+6 y
Jamais de cet Horeb, | trône de Jéhova, 6+6 z
Aux yeux des siècles n'éclata 8 z
Un foyer de clarté | plus vive et plus féconde 6+6 z
Que cette vérité | qui jaillit sur le monde 6+6 z
90 Des collines de Golgotha ! 8 z
L'astre qu'à ton berceau | le mage vit éclore, 6+6 p
L'étoile qui guida | les bergers de l'aurore 6+6 p
Vers le Dieu couronné | d'indigence et d'affront, 6+6 a
Répandit sur la terre | un jour qui luit encore. 6+6 p
95 Que chaque âge à son tour | reçoit, bénit, adore, 6+6 p
Qui dans la nuit des temps | jamais ne s'évapore 6+6 p
Et ne s'éteindra pas | quand les cieux s'éteindront ! 6+6 a
🙫
Ils disent cependant | que cet astre se voile, 6+6 b
Que les clartés du siècle | ont vaincu cette étoile ; 6+6 b
100 Que ce monde vieilli | n'a plus besoin de toi ! 6+6 c
Que la raison est seule | immortelle et divine, 6+6 d
Que la rouille des temps | a rongé ta doctrine, 6+6 d
Et que de jour en jour | de ton temple en ruine 6+6 d
Quelque pierre en tombant | déracine ta foi ! 6+6 c
105 O Christ ! il est trop vrai, | ton éclipse est bien sombre ! 6+6 e
La terre sur ton astre | a projeté son ombre ; 6+6 e
Nous marchons dans un siècle | où tout tombe à grand bruit. 6+6 f
Vingt siècles écroulés | y mêlent leur poussière, 6+6 r
Fables et vérités, | ténèbres et lumière 6+6 r
110 FottentFlottent confusément | devant notre paupière, 6+6 r
Et l'un dit : C'est le jour ! | et l'autre : C'est la nuit ! 6+6 f
Comme un rayon du ciel | qui perce les nuages, 6+6 g
En traversant la fange | et la nuit des vieux âges, 6+6 g
La parole a subi | nos profanations ! 6+6 h
115 L'œil impur des mortels | souillerait le jour même ! 6+6 e
L'imposture a terni | la vérité suprême, 6+6 e
Et les tyrans, prenant | ta foi pour diadème, 6+6 e
Ont doré de ton nom | le joug des nations ! 6+6 h
Mais, pareil à l'éclair | qui, tombant sur la terre. 6+6 r
120 Remonte au firmament | sans qu'une ombre l'altère, 6+6 r
L'homme n'a pu souiller | ta loi de vérité ! 6+6 a
L'ignorance a terni | tes lumières sublimes, 6+6 m
La haine a confondu | tes vertus et nos crimes, 6+6 m
Les flatteurs aux tyrans | ont vendu tes maximes ; 6+6 m
125 Elle est encor justice, | amour et liberté ! 6+6 a
Et l'aveugle raison | demande quels miracles 6+6 i
De cette loi vieillie | attestent les oracles ! 6+6 i
Ah ! le miracle est là | permanent et sans fin ! 6+6 j
Que cette vérité | par ces flots d'impostures, 6+6 k
130 Que ce flambeau brillant | par tant d'ombres obscures, 6+6 k
Que ce verbe incréé | par nos lèvres impures 6+6 k
Ait passé deux mille ans | et soit encor divin ! 6+6 j
Que d'ombres ! dites-vous. | — Mais, ô flambeau des âges 6+6 g
Tu n'avais pas promis | des astres sans nuages ! 6+6 g
135 L'œil humain n'est pas fait | pour la pure clarté ! 6+6 a
Point de jour ici-bas | qu'un peu d'ombre n'altère ; 6+6 r
De sa propre splendeur | Dieu se voile à la terre, 6+6 r
Et ce n'est qu'à travers | la nuit et le mystère 6+6 r
Que l'œil peut voir le jour, | l'homme la vérité ! 6+6 a
140 Un siècle naît et parle, | un cri d'espoir s'élève ; 6+6 u
Le genre humain déçu | voit lutter rêve et rêve, 6+6 u
Système, opinions, | dogmes, flux et reflux ; 6+6 l
Cent ans passent ; le temps, | comme un nuage vide, 6+6 m
Les roule avec l'oubli | sous son aile rapide ; 6+6 m
145 Quand il a balayé | cette poussière aride 6+6 m
Que reste-t-il du siècle ? | un mensonge de plus ! 6+6 l
Mais l'ère où tu naquis, | toujours, toujours nouvelle. 6+6 t
Luit au-dessus de nous | comme une ère éternelle ; 6+6 t
Une moitié des temps | pâlit à ce flambeau. 6+6 o
150 L'autre moitié s'éclaire | au jour de tes symboles. 6+6 p
Deux mille ans, épuisant | leurs sagesses frivoles, 6+6 p
N'ont pas pu démentir | une de tes paroles, 6+6 p
Et toute vérité | date de ton berceau ! 6+6 o
🙫
Et c'est en vain que l'homme, | ingrat et las de croire. 6+6 q
155 De ses autels brisés | et de son souvenir 6+6 r
Comme un songe importun | veut enfin le bannir ; 6+6 r
Tu règnes malgré lui | jusque dans sa mémoire, 6+6 q
Et du haut d'un passé | rayonnant de la gloire, 6+6 q
Tu jettes ta splendeur | au dernier avenir ! 6+6 r
160 Lumière des esprits, | lu pâlis, ils pâlissent ! 6+6 s
Fondement des États, | tu fléchis, ils fléchissent ! 6+6 s
Sève du genre humain, | il tarit si tu meurs ! 6+6 t
Racine de nos lois | dans le sol enfoncée, 6+6 u
Partout où tu languis | on voit languir les mœurs, 6+6 t
165 Chaque fibre à ton nom | s'émeut dans tous les cœurs, 6+6 t
El lu revis partout, | jusque dans la pensée, 6+6 u
Jusque dans la haine insensée 8 u
De tes ingrats blasphémateurs ! 8 t
Phare élevé sur des rivages 8 g
170 Que le temps n'a pu foudroyer, 8 a
Les lumières de tous les âges 8 g
Se concentrent dans ton foyer ! 8 a
Consacrant l'humaine mémoire, 8 q
Tu guides les yeux de l'histoire 8 q
175 Jusqu'à la source d'où tout sort ! 8 v
Les sept jours n'ont plus de mystère, 8 r
Et l'homme sait pourquoi la terre 8 r
Lutte entre la vie et la mort ! 8 v
Ton pouvoir n'est plus le caprice 8 q
180 Des démagogues ou des rois ; 8 w
Il est l'éternelle justice 8 q
Qui se réfléchit dans nos lois ! 8 w
Ta vertu n'est plus ce problème, 8 e
Rêve qui se nourrit soi-même 8 e
185 D'orgueil et d'immortalité ! 8 a
Elle est l'holocauste sublime 8 x
D'une volonté magnanime 8 x
A l'éternelle volonté ! 8 a
Ta vérité n'est plus ce prisme 8 y
190 Où des temps chaque erreur a lui, 8 z
L'éclair qui jaillit du sophisme 8 y
Et s'évanouit avec lui ! 8 z
Rayon de l'aurore éternelle. 8 t
Pure, féconde, universelle. 8 t
195 Elle éclaire tous les vivants ; 8 c
Sublime égalité des âmes, 8 a
Pour les sages foudres et flammes. 8 a
Ombre et voile à l'œil des enfants ! 8 c
Aliment qui contient la vie, 8 b
200 Chaleur dont le foyer est Dieu, 8 c
Germe qui croît et fructifie, 8 b
Ton verbe la sème en tout lieu ! 8 c
Vérité palpable et pratique. 8 d
L'amour divin la communique 8 d
205 De l'œil à l'œil, du cœur au cœur ! 8 e
Et sans proférer de paroles, 8 p
Des actions sont ses symboles. 8 p
Et des vertus sont sa splendeur ! 8 e
Chaque instinct à ton joug nous lie, 8 b
210 L'homme naît, vit, meurt avec toi. 8 c
Chacun des anneaux de sa vie, 8 b
O Christ, est rivé par ta foi ! 8 c
Souffrant, ses pleurs sont une offrande, 8 f
Heureux, son bonheur te demande 8 f
215 De bénir sa prospérité ; 8 a
Et le mourant que tu consoles 8 p
Franchit, armé de tes paroles. 8 p
L'ombre de l'immortalité ! 8 a
Tu gardes, quand l'homme succombe, 8 g
220 Sa mémoire après le trépas, 8 h
Et tu rattaches à la tombe 8 g
Les liens brisés ici-bas ; 8 h
Les pleurs tombés de la paupière 8 r
Ne mouillent plus la froide pierre ; 8 r
225 Mais de ces larmes s'abreuvant, 8 i
La prière, union suprême, 8 e
Porte la paix au mort qu'elle aime, 8 e
Rapporte l'espoir au vivant ! 8 i
Prix divin de tout sacrifice, 8 q
230 Tout bien se nourrit de ta foi ! 8 c
De quelque mal qu'elle gémisse 8 q
L'humanité se tourne à toi ! 8 c
Si je demande à chaque obole, 8 o
A chaque larme qui console, 8 o
235 A chaque généreux pardon, 8 j
A chaque vertu qu'on me nomme : 8 k
En quel nom consolez-vous l'homme ? 8 k
Ils me répondent : En son nom ! 8 j
C'est toi dont la pitié plus tendre 8 l
240 Verse l'aumône à pleines mains. 8 m
Guide l'aveugle et vient attendre 8 l
Le voyageur sur les chemins ! 8 m
C'est toi qui, dans l'asile immonde 8 z
Où les déshérités du monde 8 z
245 Viennent pour pleurer et souffrir. 8 r
Donne au vieillard de saintes filles. 8 n
A l'enfant sans nom des familles, 8 n
Au malade un lit pour mourir ! 8 r
Tu vis dans toutes les reliques, 8 o
250 Temple debout ou renversé, 8 a
Autels, colonnes, basiliques. 8 o
Tout est à toi dans le passé ! 8 a
Tout ce que l'homme élève encore, 8 p
Toute demeure où l'on adore, 8 p
255 Tout est à toi dans l'avenir ! 8 r
Les siècles n'ont pas de poussière. 8 r
Les collines n'ont pas de pierre 8 r
Qui ne porte ton souvenir ! 8 r
Enfin, vaste et puissante idée, 8 u
260 Plus forte que l'esprit humain, 8 j
Toute âme est pleine, est obsédée 8 u
De ton nom qu'elle évoque en vain ! 8 j
Préférant ses doutes funèbres, 8 f
L'homme amasse en vain les ténèbres, 8 f
265 Partout ta splendeur le poursuit ! 8 f
Et, comme un jour qui nous éclaire, 8 r
Le monde ne peut s'y soustraire 8 r
Qu'en se replongeant dans la nuit ! 8 f
🙫
Et tu meurs ? Et ta foi | dans un lit de nuages 6+6 g
270 S'enfonce pour jamais | sous l'horizon des âges. 6+6 g
Comme un de ses soleils | que le ciel a perdus. 6+6 n
Dont l'astronome dit : | C'était là qu'il n'est plus ! 6+6 n
Et les fils de nos fils | dans les lointaines ères 6+6 p
Feraient aussi leur fable | avec tes saints mystères ? 6+6 p
275 El parleraient un jour | de l'homme de la croix 6+6 q
Comme des dieux menteurs | disparus à ta voix, 6+6 q
De ces porteurs de foudre | ou du vil caducée, 6+6 u
Rêves dont au réveil | a rougi la pensée ? 6+6 u
Mais tous ces dieux, ô Christ ! | n'avaient rien apporté 6+6 a
280 Qu'une ombre plus épaisse | à notre obscurité ! 6+6 a
Mais du délire humain | lâche et honteux symbole, 6+6 o
Ils croulèrent d'eux-même | au bruit de ta parole ; 6+6 o
Mais tu venais asseoir | sur leur trône abattu 6+6 r
Le Dieu de vérité, | de grâce et de vertu ! 6+6 r
285 Leurs lois se trahissaient | devant les lois chrétiennes ! 6+6 s
Mais où sont les vertus | qui démentent les tiennes ? 6+6 s
Pour éclipser ton jour | quel jour nouveau paraît ? 6+6 t
Toi qui les remplaças, | qui te remplacerait ? 6+6 t
🙫
Ah ! qui sait si cette ombre | où pâlit ta doctrine 6+6 d
290 Est une décadence — | ou quelque nuit divine, 6+6 d
Quelque nuage faux | prêt à se déchirer, 6+6 a
Où ta foi va monter | et se transfigurer, 6+6 a
Comme aux jours de ta vie | humaine et méconnue 6+6 b
Tu te transfiguras | toi-même dans la nue, 6+6 b
295 Quand ta divinité | reprenant son essor, 6+6 u
Un jour sorti de toi | revêtit le Thabor, 6+6 u
Dans ton vol glorieux | te balança sans ailes, 6+6 w
Éblouit les regards | des disciples fidèles. 6+6 w
Et, pour les consoler | de ton prochain adieu, 6+6 c
300 Homme prêt à mourir, | te montra déjà Dieu ? 6+6 c
🙫
Oui ! de quelque faux nom | que l'avenir te nomme. 6+6 k
Nous le saluons Dieu ! | car tu n'es pas un homme ! 6+6 k
L'homme n'eût pas trouvé | dans notre infirmité 6+6 a
Ce germe tout divin | de l'immortalité, 6+6 a
305 La clarté dans la nuit, | la vertu dans le vice, 6+6 q
Dans l'égoïsme étroit | la soif du sacrifice ! 6+6 q
Dans la lutte la paix, | l'espoir dans la douleur, 6+6 e
Dans l'orgueil révolté | l'humilité du cœur. 6+6 e
Dans la haine l'amour, | le pardon dans l'offense. 6+6 v
310 Et dans le repentir | la seconde innocence ! 6+6 v
Notre encens à ce prix | ne saurait s'égarer. 6+6 a
Et j'en crois des vertus | qui se font adorer ! 6+6 a
🙫
Repos de notre ignorance. 7 v
Tes dogmes mystérieux 7 i
315 Sont un temple à l'espérance 7 v
Montant de la terre aux cieux ! 7 i
Ta morale chaste et sainte 7 v
Embaume sa pure enceinte 7 v
De paix, de grâce et d'amour, 7 w
320 Et l'air que l'âme y respire 7 j
A le parfum du zéphyre 7 j
Qu'Éden exhalait un jour ! 7 w
Dès que l'humaine nature 7 x
Se plie au joug de ta foi, 7 c
325 Elle s'élève et s'épure 7 x
Et se divinise en toi ! 7 c
Toutes ses vaines pensées 7 y
Montent du cœur, élancées 7 y
Aussi haut que son destin ; 7 j
330 L'homme revient en arrière. 7 r
Fils égaré de lumière 7 r
Qui retrouve son chemin ! 7 j
Les troubles du cœur s'apaisent. 7 z
L'âme n'est qu'un long soupir ; 7 r
335 Tous les vains désirs se taisent 7 z
Dans un immense désir ! 7 r
La paix, volupté nouvelle, 7 t
Sens de la vie éternelle. 7 t
En a la sérénité ! 7 a
340 Du chrétien la vie entière 7 r
N'est qu'une longue prière 7 r
Un hymne en action | à l'immortalité ! 6+6 a
Et les vertus les plus rudes 7 a
Du stoïque triomphant 7 i
345 Sont les humbles habitudes 7 a
De la femme et de l'enfant ! 7 i
Et la terre transformée 7 u
N'est qu'une route semée 7 u
D'ombrages délicieux, 7 i
350 Où l'homme en l'homme a son frère ! 7 r
Où l'homme à Dieu dit : Mon père ! 7 r
Où chaque pas mène aux cieux ! 7 i
🙫
O toi qui fis lever | cette seconde aurore, 6+6 p
Dont un second chaos | vit l'harmonie éclore, 6+6 p
355 Parole qui portais | avec la vérité 6+6 a
Justice et tolérance, | amour et liberté ! 6+6 a
Règne à jamais, ô Christ, | sur la raison humaine, 6+6 d
Et de l'homme à son Dieu | sois la divine chaîne ! 6+6 d
Illumine sans fin | de tes feux éclatants 6+6 c
360 Les siècles endormis | dans le berceau des temps ! 6+6 c
Et que ton nom, légué | pour unique héritage, 6+6 b
De la mère à l'enfant | descende d'âge en âge. 6+6 b
Tant que l'œil dans la nuit | aura soif de clarté, 6+6 a
Et le cœur d'espérance | et d'immortalité ! 6+6 a
365 Tant que l'humanité | plaintive et désolée 6+6 u
Arrosera de pleurs | sa terrestre vallée, 6+6 u
Et tant que les vertus | garderont leurs autels. 6+6 s
Ou n'auront pas changé | de nom chez les mortels ! 6+6 s
Pour moi, soit que ton nom | ressuscite ou succombe, 6+6 g
370 O Dieu de mon berceau, | sois le Dieu de ma tombe ! 6+6 g
Plus la nuit est obscure | et plus mes faibles yeux 6+6 i
S'attachent au flambeau | qui pâlit dans les cieux ! 6+6 i
Et quand l'autel brisé | que la foule abandonne 6+6 c
S'écroulerait sur moi ! |,., temple que je chéris. 6+6 k
375 Temple où j'ai tout reçu, | temple où j'ai tout appris. 6+6 k
J'embrasserais encor | ta dernière colonne, 6+6 c
Dussé-je être écrasé | sous tes sacrés débris. 6+6 k
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