Métrique en Ligne
a voyelle stable
er voyelle ambigüe
e "e" masculin
e "e" féminin
e "e" élidé
e "e" ignoré
e "e" écarté
12 longueur métrique
6-6 mètre
LAM_2/LAM64
Alphonse de LAMARTINE
MÉDITATIONS POÉTIQUES
SECONDES MÉDITATIONS
1823
VINGT-TROISIÈME MÉDITATION
APPARITION
Toi qui du jour mourantconsoles la nature, 6+6 a
Parais, flambeau des nuits,lève-toi dans les cieux ; 6+6 b
Étends autour de moi,sur la pâle verdure, 6+6 a
Les douteuses clartésd’un jour mystérieux ! 6+6 b
5 Tous les infortunéschérissent ta lumière ; 6+6 a
L’éclat brillant du jourrepousse leurs douleurs : 6+6 b
Aux regards du soleilils ferment leur paupière, 6+6 a
Et rouvrent devant toileurs yeux noyés de pleurs. 6+6 b
 Viens guider mes pas vers la tombe 8 a
10   ton rayon s’est abaissé. 8 b
  chaque soir mon genou tombe 8 a
 Sur un saint nom presque effacé. 8 b
 Mais quoi ! la pierre le repousse !… 8 a
 J’entends… oui, des pas sur la mousse ! 8 a
15  Un léger souffle a murmuré ; 8 a
 Mon œil se trouble, je chancelle. 8 b
 Non, non, ce n’est plus toi, c’est elle 8 b
 Dont le regard m’a pénétré. 8 a
 Est-ce bien toi, toi qui t’inclines 8 a
20  Sur celui qui fut ton amant ? 8 b
 Parle : que tes lèvres divines 8 a
 Prononcent un mot seulement ; 8 b
 Ce mot que murmurait ta bouche 8 a
 Quand, planant sur ta sombre couche, 8 a
25  La mort interrompit ta voix. 8 a
 Sa bouche commenceAh ! j’achève : 8 b
 Oui, c’est toi ; ce n’est point un rêve : 8 b
 Anges du ciel, je la revois !… 8 a
 Ainsi donc l’ardente prière 8 a
30  Perce le ciel et les enfers ; 8 b
 Ton âme a franchi la barrière 8 a
 Qui sépare deux univers. 8 b
 Béni soit le Dieu qui l’envoie ! 8 a
 Sa grâce a permis que je voie 8 a
35  Ce que mes yeux cherchaient toujours. 8 a
 Que veux-tu ? faut-il que je meure ? 8 b
 Tiens, je te donne pour cette heure 8 b
 Toutes les heures de mes jours. 8 a
Mais quoi ! sur ce rayondéjà l’ombre s’envole : 6+6 a
40 Pour un siècle de pleursune seule parole ! 6+6 a
Est-ce tout ?… c’est assez !Astre que j’ai chanté, 6+6 a
J’en bénirai toujoursta pieuse clarté, 6+6 a
Soit que dans nos climats,empire des orages, 6+6 b
Comme un vaisseau voguantsur la mer des nuages, 6+6 b
45 Tu perces rarementla triste obscurité ; 6+6 a
Soit que sous ce beau ciel,propice à ta lumière, 6+6 a
Dans un limpide azurpoursuivant ta carrière, 6+6 a
Des couleurs du matintu dores les coteaux ; 6+6 a
Ou que, te balançantsur une mer tranquille, 6+6 b
50 Et teignant de tes feuxsa surface immobile, 6+6 b
Tes rayons argentésse brisent dans les eaux ! 6+6 a
mètre profils métriques : 8, 6+6
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