Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
LAM_1/LAM41
Alphonse de LAMARTINE
MÉDITATIONS POÉTIQUES
PREMIÈRES MÉDITATIONS
1820
QUARANTE-UNIÈME MÉDITATION
LE COQUILLAGE AU BORD DE LA MER
À UNE JEUNE ÉTRANGÈRE
Quand tes beaux pieds distraits errent, ô jeune fille, 6+6 a
Sur ce sable mouillé, frange d’or de la mer, 6+6 b
Baisse-toi, mon amour, vers la blonde coquille 6+6 a
Que Vénus fait, dit-on, polir au flot amer. 6+6 b
5 L’écrin de l’Océan n’en a point de pareille ; 6+6 a
Les roses de ta joue ont peine à l’égaler ; 6+6 b
Et quand de sa volute on approche l’oreille, 6+6 a
On entend mille voix qu’on ne peut démêler. 6+6 b
Tantôt c’est la tempête avec ses lourdes vagues 6+6 a
10 Qui viennent en tonnant se briser sur tes pas, 6+6 b
Tantôt c’est la forêt avec ses frissons vagues, 6+6 a
Tantôt ce sont des voix qui chuchotent tout bas. 6+6 b
Oh ! ne dirais-tu pas, à ce confus murmure 6+6 a
Que rend le coquillage aux lèvres de carmin, 6+6 b
15 Un écho merveilleux où l’immense nature 6+6 a
Résume tous ses bruits dans le creux de ta main ? 6+6 b
Emporte-la, mon ange ! Et quand ton esprit joue 6+6 a
Avec lui-même, oisif, pour charmer tes ennuis, 6+6 b
Sur ce bijou des mers penche en riant ta joue, 6+6 a
20 Et, fermant tes beaux yeux, recueilles-en les bruits. 6+6 b
Si dans ces mille accents dont sa conque fourmille 6+6 a
Il en est un plus doux qui vienne te frapper, 6+6 b
Et qui s’élève à peine aux bords de la coquille, 6+6 a
Comme un aveu d’amour qui n’ose s’échapper ; 6+6 b
25 S’il a pour ta candeur des terreurs et des charmes ; 6+6 a
S’il renaît en mourant presque éternellement ; 6+6 b
S’il semble au fond d’un cœur rouler avec des larmes ; 6+6 a
S’il tient de l’espérance et du gémissement ;… 6+6 b
Ne te consume pas à chercher ce mystère ! 6+6 a
30 Ce mélodieux souffle, ô mon ange, c’est moi ! 6+6 b
Quel bruit plus éternel, et plus doux sur la terre, 6+6 a
Qu’un écho de mon cœur qui m’entretient de toi ? 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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