Métrique en Ligne
P = préposition
C = clitique
M = voyelle masculine
F = "e" féminin
| = césure
LAM_1/LAM39
Alphonse de LAMARTINE
MÉDITATIONS POÉTIQUES
PREMIÈRES MÉDITATIONS
1820
TRENTE-NEUVIÈME MÉDITATION
LES OISEAUX
1842
Orchestre du Très-Haut, | bardes de ses louanges, 6+6 a
Ils chantent à l’été | des notes de bonheur ; 6+6 b
Ils parcourent les airs | avec des ailes d’anges 6+6 a
Échappés tout joyeux | des jardins du Seigneur. 6+6 b
5 Tant que durent les fleurs, | tant que l’épi qu’on coupe 6+6 a
Laisse tomber un grain | sur les sillons jaunis, 6+6 b
Tant que le rude hiver | n’a pas gelé la coupe 6+6 a
Où leurs pieds vont poser | comme aux bords de leurs nids, 6+6 b
Ils remplissent le ciel | de musique et de joie : 6+6 a
10 La jeune fille embaume | et verdit leur prison, 6+6 b
L’enfant passe la main | sur leur duvet de soie, 6+6 a
Le vieillard les nourrit | au seuil de sa maison. 6+6 b
Mais dans les mois d’hiver, | quand la neige et le givre 6+6 a
Ont remplacé la feuille | et le fruit, où vont-ils ? 6+6 b
15 Ont-ils cessé d’aimer ? | ont-ils cessé de vivre ? 6+6 a
Nul ne sait le secret | de leurs lointains exils. 6+6 b
On trouve au pied de l’arbre | une plume souillée, 6+6 a
Comme une feuille morte | où rampe un ver rongeur, 6+6 b
Que la brume des nuits | a jaunie et mouillée, 6+6 a
20 Et qui n’a plus, hélas ! | ni parfum ni couleur. 6+6 b
On voit pendre à la branche | un nid rempli d’écailles, 6+6 a
Dont le vent pluvieux | balance un noir débris ; 6+6 b
Pauvre maison en deuil | et vieux pan de murailles 6+6 a
Que les petits, hier, | réjouissaient de cris. 6+6 b
25 Ô mes charmants oiseaux, | vous si joyeux d’éclore ! 6+6 a
La vie est donc un piége | où le bon Dieu vous prend ? 6+6 b
Hélas ! c’est comme nous. | Et nous chantons encore ! 6+6 a
Que Dieu serait cruel, | s’il n’était pas si grand ! 6+6 b
mètre profil métrique : 6+6
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