Métrique en Ligne
LAC_2/LAC73
Auguste LACAUSSADE
Poèmes et Paysages
1852
POÈMES ET PAYSAGES
XLII
Lever de lune sous l'Équateur
Du sein des flots la lune émerge blonde et belle ! 6+6 a
L'éther ouvre à son vol de claires profondeurs. 6+6 b
Sous ses flammes d'argent l'Océan étincelle. 6+6 a
L'horizon est baigné de rêveuses splendeurs. 6+6 b
5 O lune ! sur cette onde où ton globe se mire, 6+6 a
Je vogue, et ma pensée à toi monte et t'admire. 6+6 a
Et je te vois flotter, calme dans le ciel pur, 6+6 a
Comme un esquif léger sur une mer d'azur. 6+6 a
Les yeux vers toi, bercé par la houle profonde, 6+6 a
10 Qu'il est doux de rêver à ta lumière blonde ! 6+6 a
Épanche sur mon front tes feux mystérieux, 6+6 a
Lune ! et poursuis au ciel ton vol silencieux. 6+6 a
Tu montes, et déjà dans les airs qui blanchissent, 6+6 a
Voilant leurs cheveux d'or, les étoiles pâlissent. 6+6 a
15 Jalouses devant toi s'effacent leurs beautés. 6+6 a
Âme des belles nuits, reine aux chastes clartés, 6+6 a
L'Océan te sourit ! vers la voûte où tu planes 6+6 a
Il lève avec amour ses ondes diaphanes. 6+6 a
Épanche sur son sein tes feux mystérieux, 6+6 a
20 Lune ! et poursuis au ciel ton vol silencieux. 6+6 a
Quel calme sur les mers ! sous les cieux quel silence ! 6+6 a
Le vaisseau lentement sur l'onde se balance. 6+6 a
J'écoute et n'entends plus que les mourants accords 6+6 a
Du flot qui mollement vient baigner nos sabords. 6+6 a
25 Aucun souffle dans l'air n'arrive à mon oreille : 6+6 a
L'astre luit, la nuit marche, et l'Océan sommeille ! 6+6 a
Épanche sur les flots tes feux mystérieux, 6+6 a
Lune ! et poursuis au ciel ton vol silencieux. 6+6 a
Nuit divine ! Océan ! lune, paisible reine ! 6+6 a
30 O voûte immaculée ! ô profondeur sereine ! 6+6 a
Oh ! quelqu'un avec moi de votre immensité 6+6 a
Sent-il descendre en lui la vague majesté ? 6+6 a
Est-il une âme aussi qui, pensive à cette heure, 6+6 a
Dans le fluide éther, sa future demeure, 6+6 a
35 Voyant passer la nuit sur son char constellé, 6+6 a
Contemple ainsi que moi ce silence étoilé, 6+6 a
Ce vide auguste empli d'ineffable lumière, 6+6 a
Et, des flots assoupis de l'océan du ciel, 6+6 b
Sur ces ondes où plane un calme solennel, 6+6 b
40 Ramène ainsi que moi sa rêveuse paupière ? 6+6 a
Épanche autour de nous tes feux mystérieux, 6+6 a
Lune ! et poursuis au ciel ton vol silencieux. 6+6 a
Je ne sais : mais peut-être, esprit ailé qui passe, 6+6 a
Un voyageur divin, pèlerin dans l'espace, 6+6 a
45 Suspend sa course heureuse et, des hauteurs des cieux, 6+6 a
Sur ce monde flottant laisse tomber ses yeux. 6+6 a
Aux dernières lueurs des mourantes étoiles, 6+6 a
Aux clartés dont la lune argente au loin nos voiles, 6+6 a
Il voit notre vaisseau, tel qu'un cygne des mers 6+6 a
50 Dont l'aile blanche traîne au bord des flots amers, 6+6 a
Dormir au lent roulis des lumineuses lames 6+6 a
Où l'astre de Vénus fait onduler ses flammes. 6+6 a
Endors à ta lueur mon front silencieux, 6+6 a
Lune ! et poursuis au ciel ton vol mystérieux. 6+6 a
mètre profil métrique : 6+6
forme globale type : suite de strophes
schéma : 1[abab] 23[aa] 1[abba]
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